Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Retrouvailles avec Faby Perier pour la sortie de « La Renverse » !

Publié le par Steph Musicnation

Retrouvailles avec Faby Perier pour la sortie de « La Renverse » !

Que s’est-il passé pour toi depuis notre première rencontre en juillet 2015 ?

Il s’est passé pas mal de jolies choses. J’ai donné quelques concerts surtout pour la lutte contre le cancer et depuis la sortie de mon précédent disque, ma notoriété a grandi un petit peu. L’année dernière, nous nous sommes consacrés à l’écriture d’un nouvel album qui vient de sortir. Ce qui a compliqué dans l’histoire, c’est qu’au même moment où j’allais pouvoir travailler avec Vincent-Marie Bouvot qui est un grand réalisateur, j’ai découvert malheureusement que j’allais devoir me battre contre le cancer une quatrième fois. J’ai dû mener ces deux projets de front mais ce nouvel album a été un booster pour moi. Je n’en reviens toujours pas d’avoir pu faire ce disque avec un tel musicien et tout ceci grâce à un contact sur Internet. Pour moi, ce n’est que du bonus car la vie est un cadeau.

Peux-tu expliciter le titre de ton nouvel album ?

« La Renverse » a plein de sens. C’est évidemment un bouleversement car j’ai appris qu’il y en avait un nouveau dans ma vie, un nouveau combat contre le cancer. La renverse, c’est également renverser la situation et l’amener vers du positif. Ce qui est rigolo, c’est que nous nous sommes rejoints avec Vincent qui est un navigateur aguerri sur une passion commune pour la mer. C’est en discutant que ce mot naturellement nous a semblé être cohérent avec la musique que nous faisions. La renverse est ce moment de latence entre la marée basse et la marée haute, c’est cet instant d’accalmie durant laquelle on aime sur poser sur la vie, sur la place et  regarder le ressac. Devant la beauté de cet élément, on prend conscience que la vie  continue et qu’il est possible de dessiner un autre destin.

Retrouvailles avec Faby Perier pour la sortie de « La Renverse » !

As-tu travaillé différemment pour « La Renverse » par rapport à tes précédents disques ?

Oui, j’ai travaillé totalement différemment. Je dirais qu’auparavant je faisais du bricolage avec un ami qui a beaucoup de talent mais nous faisions tout en home studio et je lui laissais un peu le champ libre sur les arrangements. Pour « La Renverse », j’ai proposé des chansons déjà écrites à Vincent, il en a sélectionné quelques-unes en me disant qu’elles avaient du potentiel mais qu’il fallait les retravailler. Cette fois-ci, j’ai vraiment donné une direction artistique. J’ai essayé de décortiquer la musique que j’aimais afin de dire dans quelle direction je voulais aller. J’avais des envies de Pop Electro alors que mes précédents disques sonnaient très variété, j’avais envie de mettre ça derrière moi et Vincent a bien compris ça. Vincent a œuvré avec Thomas Cogny qui est un jeune réalisateur qui a beaucoup de talent et qui figure sur l’album « Staff » de Cabrel. Je suis contente et fière du résultat, ce qui est super rare car je suis rarement fière de mon travail.

Comment est né ce nouvel opus ?

Cet album a été impulsé et fabriqué par mes fans. J’ai tellement fait d’appels à soutien pour tous mes albums que je n’osais pas pour celui-ci en faire un nouveau. Au fil des semaines,  plein de fans m’ont invitée à me lancer et m’ont indiqué qu’ils me suivraient une nouvelle fois.C’est vraiment eux qui m’ont boosté. J’ai lancé un premier appel à soutien de 3000 euros afin de faire ce disque comme j’avais fait les précédents et puis, je me suis aperçue que cela n’allait pas suffire car il fallait que je monte une marche. J’ai fait un second appel à soutien de 5000 euros et l’ensemble des deux a fait que j’ai pu réaliser un album avec de grands professionnels.

Retrouvailles avec Faby Perier pour la sortie de « La Renverse » !

Qui est Mademoiselle ?

C’est un être magnifique qui a marqué mon enfance et qui est très important pour moi. C’est un exemple. Elle fait partie de ces femmes anonymes qui ont résisté pendant la guerre. Elles n’ont peut-être pas eu la légion d’honneur mais pour moi, elles ont la légion du cœur. Mademoiselle était ma grand-mère, elle m’a raconté son histoire.  A travers la sienne, j’ai découvert l’histoire  de ces enfants étoilés qu’elle a dû cacher durant la guerre car elle était directrice de pouponnière. Je voulais lui rendre hommage et à travers elle à tous les anonymes qui ont résisté durant la guerre et qui méritent d’être connus même s’ils n’ont pas eu la légion d’honneur. Ce devoir de mémoire est important surtout par rapport à ce que l’on a pu voir encore récemment sur Paris…On se dit que c’est important de transmettre cette mémoire pour que plus jamais cela n’arrive.

Il y a quelque chose de Gainsbourien dans ce titre, non ?

Exactement ! Ça a été pensé et vraiment voulu. Cette chanson a été revisitée par Vincent-Marie Bouvot car à l’origine, elle tournait plutôt Jazz Manouche. Je me souviendrais toujours d’être arrivée dans le studio et d’avoir eu des frissons dans le corps en attendant ce synthé qui sonnait. J’ai vraiment été émue aux larmes et je me suis dit que c’était vraiment cette émotion là que je souhaitais pour cette chanson.

De quoi as-tu voulu parler sur ce disque ?

J’ai voulu parler des choses et des épreuves de la vie. J’ai eu envie de lever un tabou dans la chanson « Les Mots Qui Frappent ». Ce tabou c’est la violence conjugale qui existe également dans le milieu homo parce qu’on a du mal à imaginer qu’une femme puisse être violence pourtant, cela existe aussi.Je parle des bouleversements de la vie et des rencontres qui me touchent. Je viens de la DASS et je rêve d’une certaine célébrité depuis toujours pas, pas celle qui me ferait passer à la télé mais plutôt celle qui me permettrait de donner la parole aux sans voix dont je parle dans l’une de mes chansons. Quand on n’a pas la lumière sur soi, on ne nous écoute pas, on est transparent, j’ai vécu cela dans mon enfance et j’ai voulu libérer la parole au travers de ce titre.

Retrouvailles avec Faby Perier pour la sortie de « La Renverse » !

Pourquoi as-tu incorporé dans ton nouveau disque des titres déjà présents sur « Les Mots Pour Le Dire » ?

Tout simplement car je crois en ces titres et Vincent aussi y a cru. Ce sont des titres porteurs et si les radios étaient moins fermées, je pense qu’ils pourraient très bien être diffusés sur toutes les ondes.  J’avais envie de leur donner une seconde chance.

La musique est-elle ta « bouée de sauvetage » dans la vie ?

Ce n’est même pas une bouée de sauvetage, c’est le sang qui coule dans mes veines, c’est ce qui me fait respirer, c’est ce qui fait me lever le matin, c’est un booster de vie, c’est un rêve d’enfant qui continue et qui fait que je reste vivante encore ; je crois.

Retrouvailles avec Faby Perier pour la sortie de « La Renverse » !

Lors de notre première entrevue, tu nous avais parlé du soutien de Maurane…Qu’as-tu ressenti lors de sa disparition ?

C’est difficilement descriptible car pour moi, c’est la fin d’un rêve. Maurane me soutenait depuis mes débuts dans la chanson et j’imaginais un jour partager la scène avec elle. Nous en avions parlé, elle me laissait progresser dans ce métier mais elle m’avait dit que ce n’était pas impossible. Elle a guidé mes pas de chanteuse et d’auteur ensuite. Sa disparition a été un effondrement pour moi, cela a été quelque chose de très difficile. Aujourd’hui, je sais que Maurane est toujours là et je l’écoute souvent. Elle avait beaucoup d’empathie pour les autres, elle était très spirituelle et je me raccroche à cela. Si nous ne nous sommes pas rencontrées dans cette vie là sur scène, peut-être que nous le ferons dans une autre vie…

Quels sont tes prochains projets ?

La promotion de « La Renverse » va se poursuivre avec les médias et cela me fait un bien fou, surtout en ce moment. Je suis prévue en première partie de Liane Foly le 09 novembre à Dreux et une tournée d’été est programmée en 2019. J’espère que cet album me permettra de toucher un tourneur, peut-être un producteur car je n’ai pas envie de m’arrêter là. J’ai sorti sept chansons mais j’en ai enregistré cinquante et j’en ai plus d’une vingtaine dans mes tiroirs. Je suis au début de quelque chose et je crois que je commence enfin à croire en moi. La route est devant !

Commenter cet article