Rencontre avec Jay pour en savoir plus sur son one baptisé « World Man Bio » !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je m’appelle « Jay » (avec enthousiasme) : c’est important de se faire appeler de la manière que l’on aime : ça génère de la bonne énergie ! En communication, on dit que plus tu répètes le prénom de quelqu’un, plus cela crée un sentiment de familiarité, donc plus c’est positif. Pour la même raison j’aime dire que « je suis un aventurier » : c’est positif aussi d’être qui l’on veut !Et me dire « aventurier » me ramène à ces rêves d’enfant que j’essaie de réaliser à travers mes voyages et mon spectacle…Même si en général je préfère dire « je fais » plutôt que « je suis » : c’est plus objectif et moins conflictuel… Bref : j’aime qu’on m’appelle Jay, et j’essaie de vivre des aventures.

Était-ce une évidence pour toi de te diriger vers l’humour ?

Non, pas du tout mais vers 16 ans en colonie de vacances, j’ai raconté des histoires improvisées autour d’un feu de camp qui ont fait beaucoup rire ; l’un de mes copains présents ce soir-là m’a dit qu’il fallait absolument que je fasse de la scène et que je devienne humoriste. Je me suis tout d’abord orienté vers la bande dessinée mais cette idée est restée. Sa phrase était comme une graine qui a fait pousser un arbre (oui, je suis écolo).

« World Man Bio » est-ce toi à 100% ?

Spontanément, j’allais te répondre que c’est impossible que ce soit moi à 100% mais mine de rien, je pense qu’à travers ce personnage, on retrouve de nombreuses facettes de ma personnalité. Il y a un côté naïf mais aussi pédagogue chez ce personnage. Il a un point de vue fort sur certaines questions. Mais 100%, je ne pense pas… Quant aux aventures qu’il traverse, la plupart sont vraies et il y en a encore des plus folles mais qui ne sont pas dans le spectacle car elles peuvent être difficiles à croire. Certaines aventures ont aussi un peu été transformées pour les besoins de la narration.

Te quoi parles-tu dans ce seul en scène ?

Dans ce spectacle, il y a une dizaine de sketchs et chacun est dédié à une idée. On peut diviser le tout en deux grandes parties. La première est dédiée à l’écologie, ce qui englobe le végétarisme, le véganisme, le rapport au plastique, à l’empreinte carbone, au tri des déchets, une critique de la société et des médias et la façon dont on nous raconte l’histoire avec un grand H. La seconde partie est dédiée aux voyages, à l’ouverture sur les autres et sur le monde, la pratique de l’auto-stop, le rapport que l’on a aux migrants, aux personnes moins fortunées que nous, la condition des femmes, le rapport aux autres nationalités et les disparités de richesses entre les pays.

Selon toi, qu’est-ce qui fait l’originalité de ce spectacle ?

Tout d’abord, c’est un spectacle engagé en faveur de causes qui sont encore peu défendues par la profession. Le véganisme notamment, si on en parle de plus en plus, est encore sujet de moquerie chez beaucoup… On peut en rire bien sûr, je le fais aussi, mais je n’aime pas qu’on le dénigre. Je n’aime pas dénigrer en général. Ce spectacle ne se moque pas, il n’y a pas d’attaques ; si je pique à certains moments les « viandards », il y a le change qui est donné aux végans. J’essaie de créer un équilibre avec un humour que j’appelle responsable. Avec « World Man Bio », je veux être certain de véhiculer de bonnes idées avec une bonne énergie. Une autre originalité de ce spectacle est d’inviter le spectateur au voyage avec des sujets qui n’appartiennent pas au quotidien.

Ce spectacle est-il une manière de sensibiliser les non-bios ?

Oui, complètement, le spectacle a été écrit pour un public non sensibilisé. Quand je dis qu’il a été écrit pour eux, c’est que je l’ai pensé pour qu’il soit drôle à leurs yeux car c’est à eux que j’aimerais faire passer des messages. Pour le moment, j’ai un public qui est principalement constitué de personnes déjà. J’espère que petit à petit le message passera que le spectacle est drôle, point, qu’on peut donc y aller quelle que soit sa sensibilité : certes, on y recevra des messages subliminaux-écolos, mais ce sera drôle quand même !

Quelles seraient tes solutions pour que notre planète aille mieux ?

Pour déplacer des montagnes, commençons par les petites pierres ! La première d’entre elles est le serait de redevenir réaliste : notre monde court à la catastrophe. Vues les données à notre disposition, c’est réaliste de le penser. Donc il faut accepter des moyens changements de nos habitudes si nous ne voulons pas avoir à en accepter des énormes ! Il est possible que nous connaissions un effondrement systémique… voire la disparition des « Etats » tels que nous les connaissons. Plus probablement : des changements de régimes politiques entraînant des grosses restrictions des libertés individuelles dans une Europe qui choisirait de se couper du reste de monde pour éviter l’afflux massif de réfugiés climatiques… Ca peut-être pire. Tout dépend d’à quel point nous parviendrons à nous mobiliser d’ici là pour limiter le changement climatique. C’est là qu’intervient ma métaphore du jeu de dominos : nous sommes un gigantesque jeu de dominos, si tout le monde dit « oui à une révolution écologique », ça passe ! Autrement…

Que sont « Les Jeudis De Jay » ?

Je te remercie de me poser la question ! « Les Jeudis De Jay », c’est un nouveau programme vidéo. Je voyage beaucoup et je fais beaucoup de vidéos de manière un peu désordonnée. J’en ai publié sur ma page Youtube mais il n’y avait pas de format ni de cohérence ni de régularité. J’ai fait un mois de backpack dans les Balkans cet été et j’en ramène plein de chouettes sujets : une vingtaine de vidéos pour trois mois de publications régulières. Si ça prend, j’en tournerai des nouvelles. J’y partage des anecdotes de voyage et j’aborde des sujets philosophiques ou historiques des pays dans lequel je me trouve.

Peux-tu nous parler de ton blog ? Est-ce une façon de développer encore plus « World Man Bio » ?

Non, c’est même plutôt l’inverse. J’adore écrire et j’écris beaucoup. J’ai créé ce blog en 2009 avant de partir en Inde pour faire acteur à Bollywood. Le blog m’a permis de traiter plein de sujets de manière humoristique et il m’a poussé à vivre des aventures en me disant que j’allais les raconter sur ce blog qui m’a permis d’avoir suffisamment de matière pour intéresser les rédacteurs de Fluide Point G. J’ai pu écrire pour eux et cela a été une nouvelle source de motivation avant l’arrivée de Youtube. Je n’écris plus tellement sur ce blog car si j’écris des choses c’est pour les présenter visuellement étant donné que le visuel fonctionne beaucoup mieux que l’écrit mais il y a environ 400 articles sur ce blog… je vous encourage à les lire !

En véritable globe-trotter, as-tu pensé à adapter ton spectacle pour d’autres pays ?

J’ai pensé très fort à traduire ce spectacle en anglais mais pas pour le jouer spécialement à l’étranger, je me voyais plus le présenter à Paris aux personnes anglophones dont beaucoup arrivent avec un sac à dos. Je parle espagnol mais je ne me vois pas présenter « World Man Bio » dans cette langue. Je ne parle pas suffisamment bien. Autrement j’envisage de jouer le spectacle à l’étranger mais en français. Car avant de traduire le texte je vais déjà essayer de comprendre les richesses cachées de mon texte d’origine. On a besoin de temps pour comprendre ce que l’on a écrit et donner toute la force aux mots posés sur le papier.

Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir de découvrir au BO Saint Martin jusqu’au 18 décembre ?

Je vais parler de ce qui marche le mieux à savoir : l’apéro post-spectacle durant lequel on fait des jeux à boire, on chante, on discute : c’est devenu une véritable institution ! C’est un super bon moment à passer tous ensemble. Cette joie de vivre et cette convivialité se retrouvent dans le spectacle qui est un peu là pour recréer du lien social. « World Man Bio » porte cette énergie au-delà du texte et des blagues : nous vivons, tous ensemble, sur la même planète. J’espère pouvoir toucher les gens avec quelque chose qui est plus profond que la superficialité quotidienne que nous imposent nos personnages sociaux, et que cela les ramène à qui nous étions enfants : quand un gamin qu’on ne connaissait pas était avant tout un futur copain. C’est l’esprit de « World Man Bio » : un spectacle pour rire tous ensemble, pendant, et après.