Rencontre avec deux membres du groupe Radio Elvis au Showroom Gibson!
Comment vous sentez-vous à quelques semaines de la sortie de votre second album ?
Manu : Bien. Nous trépignons car cela fait déjà un an et demi bientôt deux ans que nous avions envie de sortir un deuxième disque. Notre nouvel album a été enregistré il y a six mois et il est prêt depuis trois mois. Nous avons hâte de le présenter au reste du monde.
Pierre : Nous avons envie de repartir en tournée car cela fait un an que nous n’avons pas joué. Nous nous sommes isolés afin de composer et d’enregistrer et maintenant, nous avons hâte de repartir sur la route afin de présenter nos nouvelles chansons. Pour le moment, ces chansons nous appartiennent encore mais nous avons envie de les donner au public.
Ce nouveau disque sera-t-il dans la continuité du premier ou marquera-t-il une évolution ?
M : Ce nouveau disque ne sera pas un virage à 180 degrés mais ce sera nécessairement une évolution. Ce deuxième disque est différent de notre premier album car nous apprenions à nous connaitre sur « Les Conquêtes » et au fur et à mesure des 250 concerts que nous avons faits en quatre ans, nous sommes devenus un groupe. Nous avons écouté les mêmes choses et nous avons beaucoup discuté de comment faire ce second disque. Autant ce nouvel album à un son plus large dans la palette sonore car il y a beaucoup plus de claviers, autant, il est plus homogène. C’est un vrai disque de groupe.
Quel mot vous vient immédiatement à l’esprit pour résumer « Ces Garçons-Là » ?
P : Généreux.
M : Trépidant.
Quels vont être les thèmes abordés sur votre nouvel album ?
P : Je n’ai pas trop envie de donner des thèmes pour nos chansons afin de ne pas les enfermer car le but est d’avoir plusieurs lectures et que chacun puisse y mettre sa propre histoire, son propre vécu car ces chansons sont censées être comme des aspirines pour les auditeurs, il faut qu’elles aillent les soigner là où ils ont mal. Je n’ai pas envie qu’il n’y ait qu’une utilité par chanson, ce serait trop réducteur.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le clip illustrant le premier extrait ?
P : Pour mettre en images « Ces Garçons-Là », nous avons fait appel à Morgan Simon qui est réalisateur de cinéma et c’était une première pour lui car il n’avait jamais réalisé de clip. Morgan a fait un premier long métrage qui s’appelle « Compte Tes Blessures » que nous avons découvert à l’occasion de cette collaboration. On nous a proposé de travailler avec lui, nous sommes allés voir son travail et nous avons trouvé ça vraiment super. Nous lui avons donné le titre et nous lui avons laissé carte blanche pour le clip. Morgan avait envie de travailler lui aussi avec nous et nous lui avons demandé ce qu’il aimerait faire sur notre morceau. Il a choisi de décaler le propos en n’illustrant pas la chanson de manière littérale. Morgan a voulu montrer un rite de passage de l’enfance à l’adolescence ou de l’adolescence à l’âge adulte en transposant ce clip dans le milieu de tauromachie qui est très visuel avec des costumes et la symbolique du taureau qui est très forte. Nous voulions voir évoluer un adolescent dans un milieu familial assez dur avec une pression familiale et sociétale qui le pousse à faire quelque chose qu’il n’a pas spécialement envie de faire. Le personnage n’est pas taillé pour cela et il finit à terre dans le clip.
Votre Victoire de la Musique en 2017 a-t-elle été un boost pour la suite de vos aventures musicales ?
P : La Victoire est arrivée quasiment à la fin de la tournée, l’album était sorti depuis un an, la tournée était bien avancée et il nous restait tous les festivals d’été à faire. Nous n’avons donc pas pu ressentir les effets professionnels mais nous avons ressenti une vraie différence dans le regard des gens et que notre place était un peu plus importante dans le paysage. Sommes-nous plus pris au sérieux ou avons-nous plus confiance en nous ? Je pense que c’est une part des deux. Le regard des gens a changé mais nous le prenons aussi différemment car nous avons plus confiance en nous et parce que nous nous sommes dit que nous allions arrêter d’essayer de prouver quelque chose. Maintenant, nous essayons de coller au près de ce que nous sommes bien que nous n’ayons pas menti sur le premier disque. Je pense que les effets professionnels ; s’il y en a ; se verront sur le deuxième disque.
Qu’est-ce que chacun apporte à Radio Elvis ?
M : Il y a une sorte de complémentarité entre nous. Colin est plus dans la spontanéité dans les premiers jets alors que moi, j’ai tendance à m’attarder sur des détails ou au contraire à essayer de renforcer un fil conducteur.
P : Une qualité peut être un défaut. La vraie qualité n’existe pas et un défaut non plus, tout dépend des circonstances. C’est à double tranchant.
M : Nous avons appris à utiliser les caractéristiques de chacun pour que chacun intervienne à un moment donné dans le processus. L’improvisation, c’est très bien mais il faut savoir ancrer les choses aussi et travailler dessus.
P : C’est aussi en cela que nous sommes devenus un vrai groupe, nous nous complétons et nous cherchons moins à demander à l’autre ce que l’on attend de lui parce que nos attentes ne sont pas forcément celles des autres. J’ai l’impression que chacun est plus libre de faire ce dont il a envie et on se fait plus confiance.
Le version deluxe de votre premier album comporte trois remixes plus Electro, est-ce un style musical vers lequel vous aimeriez vous diriger ?
M : En tant que Radio Elvis, nous aimons faire des chansons que nous pouvons jouer au piano ou à la guitare. J’aime écouter de l’Electro mais ça ne m’intéresse pas d’en faire au sein du groupe.
P : Nous avons été amenés à faire ces remixes lors de l’enregistrement de l’album mais ce n’était pas une démarche artistique très poussée. En revanche, le remix d’« Au Loin Les Pyramides » a du sens car c’est un ami de Colin qui l’a réalisé. Pour moi, cela ressemble plus à du document de travail qu’à une vraie volonté d’aller dans des remixes Electro.
Faire du Rock en français était-ce une évidence pour vous ?
P : La question de l’anglais se pose quoi qu’il en soit ne serait-ce que pour chanter des reprises et pour s’ouvrir. J’écris en français tout simplement et je ne parle pas anglais. Si je parlais cette langue, il y aurait certainement des chansons en anglais. La volonté du deuxième album était de raconter des histoires, de parler aux gens directement, de ne pas mettre de barrières entre nous et le public et que les gens puissent vraiment s’approprier les chansons. Dans le cas présent, j’avais des choses à dire que je n’aurais pas pu dire en anglais car ce n’est pas ma langue.
Comment imaginez-vous Radio Elvis dans 10 ans ?
M : Aux Grammy Awards pour la troisième fois.
P : J’espère que nous aurons fait l’Olympia, un Zénith et que nous aurons la Victoire de l’album Rock.
Quelles vont être vos prochaines actualités ?
P : « Ces Garçons-Là » sortira le 09 novembre et le 15 novembre, nous aurons une carte blanche à La Maroquinerie afin de fêter la sortie de l’album. Durant cette soirée, nous allons inviter des groupes que nous aimons et nous allons proposer un set durant lequel nous jouerons nos chansons sous un autre angle que celui de la tournée. Nous serons en concert au Trianon le 04 avril. Nous n’avons pas encore de date à annoncer mais notre prochain clip sera celui illustrant la chanson « 23 Minutes ».
/https%3A%2F%2Fis4-ssl.mzstatic.com%2Fimage%2Fthumb%2FMusic118%2Fv4%2Fb1%2Fe8%2F54%2Fb1e8544f-938b-16a3-9f6c-2529fee85c7a%2Fcover.jpg%2F1200x630wp.png)
Ces garçons-là par Radio Elvis
Album · 2018 · 2 morceaux. Disponible avec un abonnement Apple Music. Essayer gratuitement.
https://itunes.apple.com/fr/album/ces-gar%C3%A7ons-l%C3%A0/1434711264