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Rencontre avec David de Fragile lors de leur récent concert à La Boule Noire !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Alexandre Garreau ©

Photo Alexandre Garreau ©

Peux-tu présenter Fragile à nos lecteurs ?

Fragile est un projet musical originaire de Bordeaux né d’un collectif d’artistes et d’amis. Il n’y a personne vraiment au centre du projet ; je le répète dès que possible et je défends cela. A la base, Mathieu et moi avons amené le « socle » autour duquel se sont articulés d’autres intervenants-artistes tant au niveau de la musique que de l’image. La notion de collectif est assez importante au sein de Fragile.

Comment votre collaboration artistique a-t-elle vu le jour ?

Nous sommes sur un ancien modèle, si je puis dire car nous n’avons pas passé de petites annonces dans des magasins de musique. Fragile est né de rencontres entre amis. Mathieu avec qui j’ai composé tout l’album « Without A Fight » était un ami très proche de l’un de mes amis guitaristes avec qui il vivait en colocation dans une grande maison dans laquelle nous répétions. Un jour, nous avons décidé d’arrêter de faire les basses au clavier et en plaisantant, un guitariste a dit que nous allions demander à Mathieu qui passait par là par hasard. Il n’avait jamais joué de basse de sa vie mais il m’a rappelé deux ou trois jours après pour me dire qu’il était tenté d’essayer. C’est donc parti avec lui, certains musiciens de l’époque ont participé au projet et d’autres nous ont rejoints.

Pourquoi votre premier album studio n’a-t-il vu le jour qu’en 2017 ?

C’est une longue histoire mais en résumant, je dirais que c’est le long parcours des indépendants qui s’intensifie chaque jour d’aventures en aventures. Il est plus difficile aujourd’hui de produire sa musique même si cela n’empêche pas de faire des disques avec peu de matériel. Nous avons voulu soigner ce disque et cela a pris beaucoup de temps. Cet album a nécessité des moyens humains et financiers pour pouvoir le mixer et aussi pour que l’on puisse travailler avec des gens intéressants afin d’essayer de progresser nous aussi musicalement. Nous avons attendu, nous avons fait des rencontres qui nous ont permis d’aller dans des studios et puis, il y a les grandes maisons de disques qui s’intéressent à vous, qui voient votre manageuse pendant un an, qui ont envie de vous signer et qui au final ne savent pas trop. Il y a des gens qui nous ont apporté des choses et d’autres qui nous ont fait perdre du temps. Notre but était de faire un album dont nous pourrions être fiers et que nous pourrions assumer pendant longtemps plutôt que de le produire très très vite.

Photo Laurent Seroussi ©

Photo Laurent Seroussi ©

A quoi fait référence le nom de votre projet musical ?

Nous n’étions que deux ou trois, nous avions fait maquetter des morceaux mais nous n’avions pas encore de nom de groupe car nous n’avions pas encore pensé à faire de la scène. Nous avons tout simplement choisi le nom d’un morceau qui ne figure pas sur l’album mais finalement, il y a peut-être une certaine logique par rapport à l’écriture et à la musique.

La pochette de votre album montre-t-elle la dualité qui existe chez l’homme et peut-être aussi dans votre musique ?

Oui, c’est complètement cela et ça veut dire que le photographe a bien fait son travail. Nous sommes sur du double sens et de la métaphore dans notre vision artistique.

Pourquoi avez-vous choisi d’illustrer le premier extrait de votre album par des images du boxeur Mohamed Ali ?

Ici encore, nous sommes dans la dualité avec le nom du groupe. « Without A Fight You Die » possède la notion de vouloir combattre pour exister et nous n’avons pas trouvé meilleure métaphore que ce combat. A vrai dire, le photographe qui a réalisé la pochette de l’album avait dans l’idée au début de photographier des boxeurs. Il a eu cette idée alors qu’il ne nous connaissait pas et qu’il ne savait pas le nom du groupe. Il s’est retrouvé par hasard en Dordogne un soir au Roxanne et nous y jouions à l’occasion d’un festival. Laurent Seroussi a poussé la porte au moment où nous jouions la première note, il a eu la sensation de voir des boxeurs et de ressentir un combat dans les morceaux. Mathieu qui a monté le clip en fonction du rythme du morceau et des images fait aussi de la boxe. Mohamed Ali, par rapport à toutes les valeurs qu’il a pu transmettre et tout ce qu’il a défendu, ça coulait de source.

Photo Handle with care

Photo Handle with care

Comment avez-vous voulu ce premier disque musicalement parlant ?

Techniquement, nous avons voulu des choses mais en termes de création, nous n’avons pas vraiment calculé et c’est ce qui fait que nous nous sommes retrouvés avec de l’anglais, du français et des instrumentaux. Nous laissons faire l’émotion comme nous avons l’habitude de le faire en improvisant entre copains. La seule directive que nous avions était de garder le son que nous avons sur scène le plus fidèlement possible sur l’album et ensuite, nous nous sommes laissés guider par l’ingénieur du son.

De quoi parlez-vous dans vos textes ?

Sur une musique comme la nôtre, nous sommes sur quelque chose d’émotionnel et d’engagé. Nous parlons de sensibilité, d’amour, de la mort, de la politique, d’injustices…C’est assez classique, nous n’inventons rien, nous traduisons juste à notre façon.

Qu’est-ce qui ressortirait le plus dans votre musique ?

L’engagement, l’énergie, la sincérité, l’émotion, la sensibilité et la dualité.

Photo Handle with care

Photo Handle with care

Pour vous, la musique est-elle aussi importante que les paroles pour faire passer des émotions ?

Oui, tout à fait, l’équilibre entre les deux est important pour nous et c’est bien pour cela que nous sommes indépendants car c’est difficile de promouvoir des projets Indé Rock dans lesquels les instrumentaux ont une place importante.

Pensez-vous déjà au prochain album ? Sera-t-il plus lumineux ?

L’avenir nous le dira ! Nous nous sommes dit que nous n’allons pas autant préparer car nous avions des morceaux qui étaient très anciens et que nous avons retravaillés, d’autres très récents pour lesquels des textes ont même été écrits sur la table du studio de manière imprévue. Depuis, le temps a passé et j’ai continué à écrire beaucoup. Il y a énormément de matière mais je ne sais pas si c’est plus lumineux. La question qui se posera sera de savoir si nous partirons sur des choses nouvelles ou si nous nous servirons de tout ce que nous avons continué à produire et à maquetter.

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