Rencontre avec Leee John l’icône Funk du groupe Imagination (Première Partie) !
Avez-vous commencé votre carrière solo uniquement quand le groupe Imagination s’est séparé au milieu des années 90 ?
Non car j’ai commencé dans la musique quand j’étais très jeune. J’ai vécu avec mes parents à Londres et quand ils ont divorcé, je suis parti vivre aux États-Unis et c’est là-bas, que j’ai signé un contrat pour chanter sur un label alors que je n’avais que 10-11 ans. Ce label ; à la portée mondiale ; offrait l’opportunité à des enfants de chanter et de se produire sur scène. Irene Cara et Stephanie Mills étaient signées sur ce label. J’ai enregistré plusieurs titres mais rien n’est arrivé car mon père voulait que j’étudie.
Pouvez-vous nous dire quels ont été vos premiers pas « concrets » dans la musique, alors ?
Quand je suis retourné vivre en Angleterre avec ma mère, j’ai rencontré un ami au collège et nous avons monté un duo qui s’appelait Russ and Leee. Nous écrivions nos morceaux et nous voulions être un peu comme les Jackson 2. Nous sommes allés chez EMI et à l’accueil, nous avons aperçu un homme qui ressemblait à un manager, il nous a entendu parler et comme nous étions plein d’énergie, nous sommes allés le voir. Il était bien manager, il nous a demandé si nous avions une cassette mais nous avons préféré lui chanter un morceau a cappella à la réception chez EMI. Il a été intéressé et il a voulu s’occuper de nous. Nous avons été produits par Del Newman qui a produit ; entre autres ; Paul McCartney et qui a travaillé notamment avec Diana Ross. C’était une super période, tout était en mouvement dans la musique et nous avons fait partie de cela alors que nous étions encore à l’école dans les années 70. Nous avons collaboré avec les musiciens de Gonzalez qui ont cartonné avec le titre Disco « Haven’t Stopped Dancing Yet » et Thunderthighs nos choristes étaient les mêmes que sur le « Walk On The Wild Side » de Lou Reed. Notre manager était également celui de The Spiders From Mars qui était le groupe de David Bowie avant qu’il n’entame sa carrière solo. C’était très étonnant et très inspirant à la fois comme environnement. Le disque n’a pas marché et j’ai décidé à ce moment-là d’apprendre par moi-même que ce soit la musique, le théâtre, l’art en général. J’ai enregistré beaucoup de démos, je donnais des concerts dans des pubs, dans des clubs…jusqu’à ce que j’enregistre « Got To Be Good » avec Trevor Horn qui a produit notamment Seal, Grace Jones, Frankie Goes To Hollywood et à cette époque-là, il avait son groupe The Buggles. Nous avons envoyé le titre aux USA pour avoir des musiciens Américains dessus et ils ont perdu l’enregistrement, c’était juste avant Imagination.
Pouvez-vous revenir pour nous sur la création du groupe Imagination ?
A cette époque, je faisais beaucoup de sessions d’enregistrement et j’étais dans plusieurs groupes. J’ai été présenté à Tony Swain qui avait une cassette sur laquelle il y avait un instrumental qui n’était pas encore arrangé ; je me souviens très bien de cette scène ; il m’a demandé si je voulais écrire quelque chose dessus et en rapportant la cassette chez moi, je me suis dit que c’était très différent et que ça sonnait comme un classique. Je le dis toujours comme si c’était une prière ; sur la table de la cuisine de ma mère, j’ai écrit les paroles et la mélodie de « Body Talk » le premier single d’Imagination. Je collaborais déjà avec mon bassiste Ashley Ingram avec qui je faisais des sessions d’écriture. Je l’ai appelé pour aller en studio afin de voir ce que cela pourrait donner. La maison de disque ne savait pas alors si j’allais devenir un artiste solo ou si le projet serait défendu en groupe. Comme l’enregistrement de mon premier titre solo avait été perdu par la maison de disque, j’ai préféré dire que « Body Talk » allait être présenté par un groupe car au cas où le titre ne marchait pas, cela n’impacterait pas ma carrière solo. C’est en auditionnant pour un autre groupe que j’ai vu Errol Kennedy le batteur, je trouvais qu’il présentait bien visuellement et Imagination ; de ce fait ; avait quelque chose de similaire avec The Police. J’ai développé l’image du groupe et d’un point de vue vestimentaire, beaucoup de tenues venaient de jeunes créateurs de Portobello Road et de High Street Kensington Market. Nous avons eu beaucoup de succès après la sortie de « Body Talk » et beaucoup de personnes nous croyaient Américains car personne n’avait vu un groupe noir comme nous en Angleterre auparavant.
Comment avez-vous géré le succès massif de votre second album ?
Avant le succès de « In The Heat Of The Night » sur lequel on retrouve « Just An Illusion », « Music And Lights » et « Changes », il y a eu le premier album « Body Talk » auquel je reste très attaché. Sur ce disque, « Tell Me Do You Want My Love », « So Good So Right » et « Burnin’Up » ont bien marché au Canada et aux USA, ils ont été classés dans les Top 5 et « In And Out Of Love » et « Flashback » ont été des succès à travers l’Europe. Quand ce premier disque a généré d’autant de hits, je me suis dit que nous n’arriverions jamais à refaire ça. Nous avons enregistré les chansons « In The Heat Of The Night » et « Just An Illusion » le même jour et je préférais la première chanson car j’aime les mid-tempos, je trouve ça plus sexy. Pour tout te dire, « Just An Illusion » était une chanson uptempo qui plaisait aux DJS mais quand je l’ai enregistrée, je ne l’ai pas aimée. Pour moi, cette chanson était trop facile.
Avez-vous toujours des contacts avec Ashley et Errol ?
Nous n’avons pas travaillé ensemble depuis les années 80 et cela remonte maintenant à une trentaine d’années. Mon batteur évolue dans un groupe de reprises, ce que l’on appelle des tribute bands et mon bassiste enseigne la musique maintenant. Je connais beaucoup de groupes comme The Police ou Spandau Ballet pour qui ça marche pendant quelques mois et après, les membres se détestent. Je ne déteste pas du tout les anciens membres du groupe (rires) mais depuis, j’ai fait tellement de choses différentes et comme je suis toujours en tournée à droite à gauche, c’est très compliqué de tous nous réunir. Récemment, j’ai collaboré avec The British Collective dont font partie notamment les chanteurs Omar et Junior et nous avons eu du succès avec la chanson « Love Me Tonight » donc je suis toujours très pris mais qui sait…il ne faut jamais dire jamais !
A l’inverse de beaucoup d’artistes de la décennie 80, vous continuez de créer de nouvelles chansons ; pouvez-vous nous en dire plus sur cette volonté de ne pas rester sur « vos acquis » ?
Je fais les deux; en fait, je sors de nouveaux albums et je participe à des tournées d’artistes des années 80 mais c’est vrai que l’écriture fait partie de moi. J’aime avoir de nouvelles idées et les développer. J’aime aussi varier les projets. J’ai fait notamment un livre de photos pour SOS Children qui est une association caritative. Dans les années 90, j’ai travaillé notamment avec le producteur Arthur Baker, des DJS, des auteurs sur des projets différents et même si les fans d’Imagination continuaient à me suivre, j’ai toujours continué d’écrire des choses très éclectiques. A la fin des années 90, mon titre « Mighty Power Of Love » a connu un gros succès dans les clubs aux États-Unis et quand j’étais à Detroit, tout le monde connaissait cette chanson qui est sortie sous mon nom. Quand vous avez pu le faire une fois, on vous contacte en vous demandant de le refaire pour tel ou tel DJ. Cela a continué jusqu’à la sortie du hit « Mind Body and Soul » qui a été numéro 1 des charts Garage en Angleterre. J’ai toujours continué à créer, je ne me suis jamais assis à une table pour penser au passé car je n’y vis pas, je vis dans le présent et je continue aussi à chanter mes anciens hits car je suis l’auteur de toutes mes chansons. En concert, je chante des morceaux du passé mais aussi toujours de nouvelles chansons car je ne suis pas resté coincé dans un réfrigérateur il y a 30 ans.
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