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Rencontre avec Jo Wedin et Jean Felzine afin d’en apprendre plus sur leur premier album !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Louis Teran

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Comment s’est formé votre duo ?

Jean : Johanna m’a contacté il y a six ans car elle souhaitait chanter en français et elle cherchait des partenaires pour écrire des chansons. Elle aimait bien mon groupe Mustang et très rapidement, nous nous sommes rendus compte que nous avions beaucoup de goûts musicaux en commun et que nous avions la même vision du chant, du texte et de la mélodie. Très vite, nous nous sommes mis à écrire des chansons ensemble, nous avons vu que ça marchait bien et ensuite, nous les avons jouées sur scène ensemble.

Vous avez eu tous les deux d’autres projets musicaux avant de chanter ensemble ; la sortie de votre premier album commun signifie-t-elle que vos précédents projets sont maintenant de l’ordre du passé ?

Jean : En ce qui me concerne, non car je travaille toujours avec Mustang ; nous préparons un nouvel album. Jo : Oui et non, en fait. J’ai mis de côté mon groupe Mai mais j’ai repris l’écriture en anglais en solo sous mon nom Jo Wedin.

Qui fait quoi au sein de votre duo ?

Jean : Tout le monde fait un peu tout car l’écriture des chansons ne se passe pas toujours de la même manière. Parfois, Johanna arrive avec un thème et moi, j’essaie de le mettre en forme en français car je maitrise mieux la langue ; parfois, elle arrive avec une mélodie de couplet et moi, je fais le refrain ou vice versa. Il n’y a pas vraiment de règles ; en revanche, ça se fait toujours à quatre mains.

Photo Louis Teran

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Comment nous présenteriez-vous votre univers ?

Jean : Univers est un mot que je n’aime pas beaucoup car on l’a beaucoup entendu ces dernières années et souvent à tort et à travers. C’est le côté imagerie, décorum, packaging que je n’aime pas beaucoup dans ce mot.

Jo : Je pense que nous ne nous posons pas cette question car nous faisons les choses de manière honnête et assez naïve. Je pense que pour les gens qui nous écoutent et qui nous regardent, ça peut créer un « univers » mais nous ne pensons pas trop à cela. Notre but premier est de faire des chansons qui sont agréables à chanter pour nous.

Jean : Ce que nous cherchons avant tout, c’est de faire de bonnes mélodies. Nous avons un goût certain pour le songwriting Pop à l’ancienne. Nous passons beaucoup de temps à concevoir les chansons pour qu’elles tiennent toutes seules, même plaquant seulement les accords au piano ; nous travaillons beaucoup les harmonies vocales. En fait nous sommes plus dans un artisanat pop que dans une tentative de créer le petit emballage parfait.

De quoi parlent les chansons qui composent « Pique-Nique » ?

Jean : Il y a beaucoup de chansons sur les rapports hommes-femmes. Comme nous sommes un duo mixte, nous pouvons incarner beaucoup personnages.

Jo : Il y a de nombreux thèmes, comme la chirurgie esthétique, la jalousie de classe, des femmes frustrées à la Silvia Plath…Récemment, j’ai entendu une interview à la radio où le journaliste parlait de la couleur d’un album ; moi, quand j’écris, je vois plus des images très cinématographiques.

Jean : C’est vrai que Johanna fonctionne par images ou par références à des films. La chanson « Femme De Chambre » lui est venue par rapport à un film avec Marilyn Monroe où elle en incarne une. Moi, j’ai pensé davantage au  film « Plein Soleil » de René Clément, avec cette scène où Alain Delon met les vêtements de Maurice Ronet, se coiffe comme lui, il se fait surprendre et il le tue finalement sur le bateau.

Photo Louis Teran

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J’ai trouvé qu’il y avait quelque chose de très femme libre et libérée dans votre album ; est-ce également votre avis ?

Jo : C’est quelque chose qui m’obsède carrément, oui. C’est à la mode de parler de ça aujourd’hui mais moi, cela m’obsède depuis que je suis toute petite fille car j’ai été élevée d’une certaine manière : on m’a toujours dit d’être parfaite… J’ai fait face à beaucoup d’irrespect aussi, de la part des hommes… Je me rends compte que j’ai fait certains mauvais choix dans ma vie, et j’avais beaucoup de frustration. Maintenant, j’essaie d’écrire un peu sur ça.

Jean : Comme Johanna a un look très féminin et incarne une féminité un peu old school, je remarque que les gens la prennent souvent pour ce qu’elle n’est pas, une poupée chantante, alors qu’elle compose et écrit ses propres chansons et elle est aussi très féministe tout en aimant le glamour féminin à l’ancienne. En tout cas, c’est vrai que sur l’album, il y a beaucoup de chansons où le personnage féminin balance des vacheries aux hommes !

« Idiot » possède une version anglaise parue en 2016 ; avez-vous pensé faire tout un album en anglais ?

Jean : Moi, non ; je ne sais pas écrire en anglais et je ne l’ai jamais fait.

Jo : J’ai essayé d’imposer à Jean des chansons en anglais mais il n’aime pas trop.

Jean : Je n’aime pas trop ma voix quand je chante en anglais.

Jo : Peut-être qu’un jour, nous réussirons à faire un ou deux titres en anglais…Sur « Pique-Nique », il y a déjà une reprise en anglais.

Jean : Il y a également un titre en suédois sur l’album et nous en préparons un en franco-suédois. Dans cette chanson, nous jouons sur les contrastes entre la Suédoise féministe et le Français un peu macho à l’ancienne que je peux incarner.

Êtes-vous aussi taquins dans la vie de tous les jours que dans le clip illustrant « Chanter, Baiser, Boire Et Manger » ?

Jo : Moi, je dirais oui (rires).

Jean : Oui, c’est vrai mais nous ne sommes pas habillés comme ça dans la vraie vie. Ce clip est une référence à ma série préférée « Les Soprano ». Quasiment chaque épisode commence avec le gros Tony Soprano qui se réveille en peignoir dégueulasse avec son cigare pendant que sa femme prépare son petit-déj.

Jo : Pour ce clip j’ai laissé Jean décider. Je n’ai pas vu « Les Soprano », je n’aime pas les séries en général, mais l’idée d’incarner une femme de mafieux m’a fait marrer.

Photo Louis Teran

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Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?

Jean : Le sens mélodique de Johanna même si elle a moins de connaissances harmoniques que moi. Au bout d’un moment, la technique peut bloquer. Parfois j’ai du mal à trouver des mélodies car je sais trop quels accords vont ensemble. Johanna a plus de liberté quand il s’agit de trouver un phrasé et je trouve ça bien.

Jo : Jean est très doué pour écrire des textes, c’est la première chose que je peux dire mais je pourrais encore en dire d’autres !

Quelles ont été vos inspirations musicales pour votre premier album ?

Jean : Beaucoup de soul, de pop américaine des années 60-70.

Jo : Aussi, en écrivant le disque, nous écoutions pas mal les compilations de Rocksteady et de Ska des années 60 du label Studio One et il y avait notamment la compilation « Studio One Women », avec des girls-groups, des trucs plus pop qui changent un peu des classiques du reggae.

Jean : On retrouve des aspects un peu jamaïcains dans les chansons « Chanter, Baiser, Boire Et Manger », « Je T’Aurai » et notre version d’« After Laughter ». 

Jo : Je suis toujours inspirée par Diana Ross que j’aime beaucoup mais également par Dionne Warwick.

Jean : Globalement, on aime les des musiques glamour où ça brille mais où en dessous, c’est un peu crade ; comme une couche de maquillage un peu criarde et en dessous, une peau pas très propre. Un journaliste a employé le mot putassier pour parler de notre album et je l’avais bien pris car pour moi, c’est l’essence de la Pop et du Rock. Toutes ces musiques-là viennent quasiment du cirque et ont toujours une dimension un peu cheap, dérisoire.

Jo : Il y a un côté libre et décomplexé dans la pop qui me plait beaucoup Par le passé, j’ai pu travailler avec des gens qui me disaient que parfois, je chantais un peu too much et qu’il fallait un peu de demi-mesure… Je suis suédoise, et on aime bien faire contrebalancer notre mélancolie naturelle avec une musique super pop et joyeuse.

Quels sont vos prochains projets ?

Jean : Nous avons enregistré deux nouveaux titres et allons en sortir un à la rentrée. Nous allons doucement nous diriger vers quelque chose d’un tout petit peu plus Disco ; d’un peu plus Blondiesque même.

Jo : Nous allons sortir plusieurs titres au coup par coup et nous verrons si nous les regrouperons sur un EP à la fin.

Jean : Après les dernières dates estivales nous jouerons à la Fête de l’Huma le 14 septembre.

Jo : Nous allons continuer à écrire des chansons. Écrire, chanter et faire des concerts, c’est tout ce qu’on veut.

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