Rencontre avec Aslove dans les locaux d’Universal Music !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Guillaume Banet, j’ai 22 ans, je suis né à Lons-Le-Saunier dans le Jura où j’habite toujours plus ou moins et je suis producteur de musique électronique-Pop et DJ à côté de ça.

D’où vient ton pseudo ?

Mon pseudo me vient d’un album de Jimi Hendrix. Mon père était guitariste et forcément, tous les bons guitaristes écoutent Jimi Hendrix. J’ai grandi avec les disques de cette légende du Rock et j’avais chez moi en vinyle l’album « Axis : Bold As Love ». J’ai écouté ce disque des milliers de fois jusqu’au jour où je l’ai regardé intensément avec l’idée de réunir deux mots afin de trouver un nom de DJ. J’étais dans ma cuisine, le vinyle était posé en décoration sur un meuble et je me suis qu’Aslove pouvait être intéressant. Il y avait une connotation avec l’amour, la musique, l’amour de la musique, on pourrait presque dire que c’est lié. Cela m’est venu naturellement en 2011 ; si mes souvenirs sont bons. Jimi Hendrix était une référence qui me parlait vis-à-vis de mon père qui est guitariste mais aussi parce que j’ai toujours aimé ses morceaux.

Pourquoi as-tu choisi de te lancer musicalement avec un EP de covers ?

J’ai toujours composé de la musique depuis mes 15 ans, j’ai essayé de produire des morceaux mais c’était franchement inaudible. Quand on essaie de produire de la musique électronique, on se pose beaucoup la question du style musical au début et quand j’ai commencé à produire des titres, j’ai imité ce que j’aimais bien. A cette époque, j’aimais plein de choses et j’ai donc commencé en imitant plein de choses différentes. Pendant des années, j’ai produit des choses dans lesquelles je ne me retrouvais pas vraiment et après avoir été longuement résident en boite de nuit et après avoir connu différentes modes musicales, je me suis naturellement penché sur la Deep House. A cette époque, ce style était en vogue et beaucoup de personnes faisaient des covers en les remixant à leur sauce pour en faire des nouveaux titres. Je me suis mis à faire la même chose car c’est facile de prendre une musique qui existe déjà, il n’y a rien à composer, il faut juste à refaire les instruments et repenser le titre à notre manière. En janvier 2015, j’ai publié sur Soundcloud ma première cover ; il s’agissait du titre « Cupid’s Chokehold » du groupe Rap Américain Gym Class Heroes. J’ai décidé d’en faire quelque chose de plus dansant avec un tempo plus rapide. Comme j’avais des copains qui chantaient, je leur ai demandé de rechanter le titre et j’ai essayé de refaire à ma manière la musique. Les vues ont augmenté, un blog a reposté ma musique et petit à petit, la magie d’Internet a fonctionné jusqu’à aujourd’hui.

Que s’est-il passé pour toi entre la sortie de ton EP et la parution de « Put Your Records On » ?

Quand mes covers ont commencé à marcher sur Soundcloud, j’ai pris l’habitude d’en poster une tous les mois. Pendant six mois, j’ai fonctionné sur ce principe-là jusqu’au jour où je me suis dit qu’il faudrait peut-être que je trouve un autre chanteur que mon ami afin que ça ne soit pas toujours pareil. En regardant des vidéos de covers sur Youtube, je suis tombé sur une cover de « Put Your Records On » de Mia Wray. J’ai trouvé que cette jeune Australienne avait une voix de dingue et je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose avec sa version. J’ai tout simplement rippé le son de Youtube, je l’ai mis dans mon logiciel et j’ai construit le morceau que tu connais. Au début, c’était une cover gratuite que j’avais mis comme toutes les autres sur Soundcloud sans grand espoir que cela devienne ce que cette version est devenue aujourd’hui. J’ai eu la chance de me faire reposter par une grosse chaine influente à l’époque et cela m’a permis de générer plein de vues et de me faire repérer par Radio FG. J’ai reçu un mail d’Antoine Baduel le patron de FG qui me demandait s’il était autorisé à diffuser le titre et ça a commencé comme ça. Je me suis retrouvé en radio et quelques mois après, je signais chez Universal Music. C’est une belle histoire car je suis passé de quelque chose de gratuit à un single qui fait que je peux vivre de ma musique.

As-tu envoyé ta relecture à Corinne Bailey Rae ?

Depuis la création de « Put Your Records On », j’ai contacté Mia Wray qui a rejoint l’aventure avec plaisir mais je n’ai pas envoyé ma relecture à Corinne Bailey Rae. A côté d’elle, je ne suis pas du tout connu et malheureusement, je n’ai jamais pu vraiment la contacter facilement. Pour moi, à la base, cette cover était destinée gratuitement à Soundcloud, je n’avais pas mis tous mes efforts à faire ce son et je me sentais mal à l’aise de l’envoyer à l’artiste originale afin d’avoir un quelconque avis. Pour moi, sa version restait la meilleure.

Depuis ce premier succès en radio et en club, tu as sorti deux titres originaux ; de quoi parlent « So High » et « Good Ideas » ?

Mes titres parlent souvent d’amour, je ne m’appelle pas Aslove pour rien. C’est très rare que j’écrive mes textes mais comme je suis entouré d’une petite équipe très douée, nous l’avions fait pour « So High ». En revanche, pour « Good Ideas », ce sont les chanteurs qui ont écrit les paroles. En général, les chansons Pop Américaines parlent souvent d’amour, de relations, de rencontres, de drague, … c’est quelque chose que tout le monde connait et c’est universel. En tant qu’Aslove, je me dois de parler d’amour sinon, ce ne serait pas logique.

Comment se font les collaborations vocales ?

En général, je contacte des chanteurs que je trouve sur Internet. Je vais à la recherche d’artistes, j’écoute ce qu’ils font et je rentre en contact avec eux afin de leur demander s’ils veulent bien chanter sur l’un de mes morceaux.

« Good Ideas » est plus Funky dans l’esprit que tes précédents morceaux ; vas-tu plus t’orienter dans cette voie à l’avenir ?

C’est vrai que je suis très fan de ce genre de choses. « Good Ideas » est effectivement plus Funky. J’ai été inspiré par « 24K Magic » de Bruno Mars et « Feels » de Calvin Harris pour ce morceau. Pour répondre sincèrement à ta question, je ne sais pas si je m’oriente dans cette voie car j’adore changer d’univers et essayer d’aller un peu partout. C’est comme dans mes DJ sets, j’aime avoir du relief et passer du coq à l’âne en essayant de rendre les morceaux cohérents par un élément. Comme je suis très fan de ce genre de son très Funky, peut-être que j’y reviendrais plus tard…

Tes goûts musicaux sont-ils éclectiques ?

Oui, c’est clair, on ne peut que dire cela car mes parents écoutent des musiques très différentes et donc mon éducation musicale de base s’est faite avec du Rock, du Jazz et du Funk. C’est malheureux à dire, en tant que DJ, mais j’écoute très peu de musique électronique. C’est mon travail et donc je préfère écouter d’autres choses quand je suis chez moi. Pour te citer quelques noms, j’ai découvert récemment King Princess, je suis très fan d’Anderson Paak, de musique Pop très bien produite comme celle de Katy Perry. Je peux être influencé par Bruno Mars et Calvin Harris mais mes influences de base restent le Rock avec des groupes comme Royal Blood et la Soul à l’ancienne comme Otis Redding et Marvin Gaye.

Quel titre aimerais-tu remixer ?

Un jour, j’ai vu la story de Disclosure, ils ont réalisé l’un de mes plus grands rêves et j’en étais très jaloux. Ils ont réussi à avoir les bandes séparées de « Let’s Stay Together » d’Al Green et c’est quasiment impossible de trouver ce genre de choses. C’est exactement ce genre de morceaux que j’aimerais remixer. Demain, si on me proposait de remixer des vieux morceaux Soul, je trouverais ça génial.

Quels sont tes prochains projets ?

Nous envisageons prochainement un clip pour illustrer « Good Ideas » et pour l’instant, nous restons focus sur ce single donc le prochain n’est pas encore décidé. Ce mois-ci, je vais mixer à Lyon au Azar avec Martin Solveig le 05, je serai au Marina à Port Barcarès le 11, à La Rochelle le 14 au Freedom et cet été, je vais passer dans pas mal de villes en France dont dans ma ville natale en août.