Rencontre avec Quiet Dan à l’occasion de la sortie de son premier album !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis chanteur et songwriter. Je suis né à Tel-Aviv en Israël, j’ai vécu à New York et je suis installé à Paris depuis des années maintenant. Je travaille principalement comme guitariste et j’accompagne pas mal d’artistes dans des styles différents. Je te dirais très certainement songwriter au fond de moi depuis toujours et pour la première fois sur album avec mes chansons.
Quels ont été tes premiers pas dans la musique ?
Mes débuts dans la musique sont un peu particuliers car j’ai l’impression avoir eu les mêmes que des personnes qui ont 30 ans de plus que moi. A l’âge de 9 ans, j’ai vu un documentaire à la télé sur Elvis et j’ai réclamé tout de suite une guitare à ma mère qui était désespérée car elle souhaitait que je continue le piano alors que c’était un échec total. Elle s’est dit finalement que je pourrais continuer la musique classique en jouant de la guitare, ça a duré peut-être trois mois et elle a laissé tomber, préférant voir ce qui se passerait. Adolescent, j’ai joué de la guitare dans des groupes et j’ai eu la chance de faire de la musique professionnellement assez tôt à Tel-Aviv. J’ai fait de la musique de film, j’ai joué dans des projets différents en tant que guitariste et compositeur. Je suis arrivé à Paris, je me suis beaucoup intéressé au Jazz et j’ai fini par faire le conservatoire alors que ce n’était pas prévu. A Paris, mes premiers pas professionnels ont été dans le Jazz mais également dans la musique du monde avec le groupe Balval qui faisait de la musique tzigane.
Pourquoi Quiet Dan ? Est-ce en rapport avec la musique ?
Je laisse l’auditeur en juger ! Une explication possible est de dire que Quiet Dan était un DJ radio de Memphis dans les années 50. Il n’a pas fait une longue carrière à cause de sa voix qui n’était pas suffisamment forte pour les radios…A vérifier après si c’est vrai ou pas. Pour moi, il est important d’avoir un pseudo et de ne pas se présenter sous son vrai nom quand on fait de la musique ; en tout cas, depuis que je suis Quiet Dan, j’assume différemment cette partie-là de mon projet et je laisse Daniel Mizrahi jouer de la guitare par ailleurs et ils s’embêtent moins l’un l’autre.
Comment définirais-tu ton univers ?
Je pense que mon univers se rapproche des paroles de mes chansons et dans ce premier album, elles sont assez oniriques, elles possèdent une poésie assez mystérieuse et d’autres sont très terre à terre et cela crée deux pôles musicaux de mon projet. Je ne dirais pas que ces chansons sont expérimentales mais certaines sont oniriques et d’autres plus ancrées dans quelque chose de connu et de plus Bluesy. Il y a une sorte de dualité comme entre les sons électriques et les sons acoustiques.
Qui t’accompagne dans cette aventure musicale ?
Nous parlions de mon univers et il est également le fruit de la rencontre entre mes chansons que j’écris à deux heures du matin dans ma chambre pour moi et le travail avec Antoine Reininger et Mathieu Penot les deux musiciens avec qui j’ai enregistré l’album. Ces camarades de longue date ont eu une influence sur le son de ce disque et le son de Quiet Dan est vraiment l’expression de ce qu’il se passe quand nous jouons tous les trois ensemble. Le son global de « When The Earth Was Flat » est le fruit de cette interaction et de même de cette alchimie que je n’ai trouvée qu’avec eux.
Ce premier album est-il un retour aux sources pour toi ?
Tout à fait, je pense qu’avec mon premier album, il y a quelque part une boucle qui s’est fait avec mes premières influences car je viens du Rock, du Blues et de la Folk. Aujourd’hui et même s’il y a d’autres influences, je me trouve à écrire dans une continuité de cette musique Américaine populaire à des époques différentes. Avec ce disque, je reviens à mes premiers amours.
Retrouve-t-on toujours quelque chose d’intime dans tes chansons ?
Je pense que oui, probablement, même si j’espère que ce premier disque ne représente tout ce que je vais faire à l’avenir. Mes chansons arrivent comme elles arrivent et je suis d’accord pour dire que cet album s’est imposé comme un disque assez intime, personnel et pas mal axé sur l’introspection. En revanche, ce n’est pas le seul sujet sur lequel j’ai écrit car certaines chansons ont un regard plus tourné vers l’extérieur. Quand nous approchions du mixage, je me suis fait la réflexion qu’il manquait une chanson dans tel ou tel style sur ce disque mais c’est comme si cet album rejetait certains types de chansons car assez vite, une histoire particulière à cet album se déroulait. Nous sommes au printemps mais je trouve que « When The Earth Was Flat » est un album assez hivernal, introspectif et peut-être assez quiet aussi.
Peux-tu nous dire de quoi parlent les titres composant « When The Earth Was Flat » ?
Je me rends compte plus maintenant qu’au début de l’écriture que ce disque parle beaucoup d’animaux et pour se faire, j’ai utilisé des métamorphoses. Entre les loups, les crocodiles et d’autres animaux, cet album est un vrai zoo. Il faut croire qu’il y a une raison à cela et qu’elle m’échappe. Mes rêves doivent être peuplés d’animaux. Dans cet album, il y également des échos bibliques, je parle de prophètes, de prophéties et des paysages dans lesquels j’ai grandi. Ensuite, j’ai l’impression qu’il y a comme une thématique cachée dans ce disque ; il y a une sorte de bilan personnel qui traverse les chansons. Ce disque est un peu comme un autoportrait par moitié imaginaire et onirique et de l’autre plus concret de quelqu’un qui est entre deux moments de sa vie.
Il y a un loup sur la pochette de ton album ; est-ce ton animal fétiche ?
J’aime bien le loup qui est un animal particulier car même s’il est dangereux, tout le monde le trouve sympathique pour des raisons assez mystérieuses et c’est aussi l’animal que l’on utilise ; bizarrement ; pour symboliser la solitude alors qu’il vit en meute. Il y en a un sur la pochette car j’ai la chance de travailler avec Camille Grosperrin qui est illustratrice et elle a vraiment fait un travail formidable que vous pouvez retrouver dans le livret de ce disque.
Peux-tu nous présenter le clip illustrant « Crocodiles » ?
Ce clip a été réalisé par Stefano Bertelli qui est Italien et qui fait de l’animation avec du papier. « Crocodiles » est une chanson sur quelqu’un qui se retrouve entouré de crocodiles la nuit venue. Il y a un coté bizarre, onirique et légèrement inquiétant dans cette chanson et nous pensions que ça s’adapterait à un clip très visuel. Nous avons discuté avec Stefano et je lui ai dit que ce serait intéressant que le protagoniste du clip soit un crocodile et que l’on puisse voir ses propres anxiétés plutôt que cela soit l’inverse. C’était marrant car Stefano parle à peine anglais, je lui proposais des choses, il comprenait autre chose et finalement, il a été assez libre dans sa réalisation. Au final, on voit se dérouler la journée de ce crocodile très sympathique et quand la nuit arrive, ses angoisses se matérialisent et ce sont d’autres crocodiles et cette idée était celle de Stefano. Nous sommes très contents de ce clip que je trouve touchant et drôle et il reflète bien l’ambiance un peu étrange de la chanson.
Comment inviterais-tu à nos lecteurs à venir visiter ta terre plate ?
Pour venir visiter une terre plate, je pense que l’on ne peut pas y venir en avion ou en voiture, il faut venir à pied et prendre son temps. Je vous propose de prendre ce petit chemin de trente et quelques minutes que représente cet album afin de voir comment on se sent sur une terre plate.