Rencontre avec Cyril Dory, un docteur pas comme les autres sur scène !
Avant de te demander de te présenter à nos lecteurs, le Dr Dory en est-il réellement un ?
Non et c’est une chose que je m’empresse d’annoncer lors des séances du Dr Dory au Théâtre de Nesle. Une fois, j’ai annoncé que j’étais docteur en rien du tout et qu’il fallait le prendre en compte. Le terme « docteur » a un double sens car c’est celui qui a un doctorat mais c’est aussi celui qui est docte. Dans ma tête, il y a une notion de sagesse mais dans le sens du savoir. Avec ce titre et l’apparence que j’ai, l’idée, c' est qu'à la première impression on allait comprendre que c'est une blague. Parfois, j’ai peur que les gens me prennent au sérieux ; je fais les choses sérieusement mais l’idée n’est pas qu’on me croie. Idéalement, je voudrais réveiller l’esprit critique des gens et ça fonctionne, puisqu’on se demande si je suis vraiment docteur.
Peux-tu nous en dire plus sur toi ?
A la base, je viens de la musique. Je suis venu à Paris pour faire de la musique et en vivre. J’ai un parcours de compositeur et de producteur. J’ai commencé durant un temps avec des chansons et puis, j’ai été appelé par la publicité et je dois dire que c’est une façon rêvée de faire de la musique car c’est rémunérateur et cela permet d’avoir l’esprit libre. J’ai composé également pour des téléfilms et un peu pour le cinéma. Au fil des années, je me suis intéressé au spectacle vivant afin d’être plus dans le présent plutôt que de figer les choses dans le marbre. Cela ne m’empêche pas de faire des disques mais il n’y a rien de plus beau, même si cela ne dure pas, que de créer des étincelles dans l’esprit des gens.
Que retrouve-t-on dans « Les Troisièmes Lundis du Dr Dory » ? Quel en est le principe ?
Dans « Les Troisièmes Lundis du Dr Dory », on retrouve des chansons et des questions. Le prétexte est d’écouter des chansons et de voir un spectacle, et la sous-couche est de répondre à des questions simples qu’on ne se pose jamais.
Quel est ton rapport avec la scène ?
Je n’ai pas fait d’école de théâtre, pas plus que je n’ai appris la scène ; en revanche, j’ai appris à déconnecter une partie de moi-même pour exister et donner des choses sur scène. Je me suis aperçu avec l’expérience que quand c’était intéressant pour moi, ça le devenait également pour le public présent. Quand j’interprétais des chansons, les gens aimaient la voix mais appréciaient aussi lorsque j’expliquais pourquoi je les interprétais. Les spectateurs sont heureux de savoir d’où viennent les chansons et de quoi elles parlent vraiment.
Comment est né ton spectacle ?
Tout d’abord, il y a eu une rencontre avec le Théâtre de Nesle, un déclic grâce à Agnès qui dirige ce théâtre et qui aime ce que j’écris. Un lien s’est tissé et j’ai présenté là-bas, en septembre dernier, « Minuit Moins Trois » qui était un premier essai beaucoup plus théâtral et complètement écrit, avec des chansons dedans. Agnès m’a demandé ce que je voulais faire après, ce à quoi je lui ai répondu que ce qui me plaisait, c’était de chanter. Même si tu as quelque chose d’intéressant à présenter, c’est compliqué quand tu n’as pas de nom et pas de public mais Agnès m’a ouvert les portes de son théâtre pour « Les Troisièmes Lundis du Dr Dory ».
Pourquoi tous les troisièmes lundis ?
Le lundi n’est pas un jour où l’on sort en général mais l’idée était d’essayer de créer un rendez-vous et le trois car j’aime bien ce chiffre. Les spectateurs qui sont déjà venus, s’ils se sont sentis bien, peuvent revenir car chaque séance est différente. J’avais envie de créer une saine dépendance.
Etait-ce important pour toi de ne pas présenter que des reprises ?
Non, ce n’était pas important mais en revanche, dès que je rencontre des gens qui m’émeuvent, des chansons viennent, elles s’écrivent très rapidement et quand ces chansons existent, c’est bien de les faire connaître. J’aime faire la promotion de chansons quand elles sont en adéquation avec le sujet de la séance bien évidemment. Ce qui est certain, c’est que je respecte autant les reprises que mes créations.
Peux-tu nous en dire plus sur une certaine chanson à propos d’un cochon d’inde ?
Cette chanson parle d’un enfant de 4 ans qui assassine Karamel, un cochon d’inde, à coups de bâton, et qui pleure encore de la fessée qu’il s’est pris. Cette chanson fait rire les enfants de tous âges mais je ne m’attendais pas à ce que les gens rient, je pensais qu’ils seraient stupéfaits mais c’est trop gros pour qu’elle soit prise au sérieux. Je tiens à te rassurer, je n’ai pas réellement attiré les foudres de la SPA ni d’une association de protection de l’enfance comme je le raconte dans les séances : ça fait partie du confusionnisme que je mets en place dans le spectacle. En privé, cette chanson est jouissive mais socialement elle est indéfendable et c’est ça qui est rigolo. Cette chanson est parfaite et je peux le dire car ce n’est pas moi qui en ai écrit les paroles, elle prend au piège l’auditeur, c’est très vicieux et en même temps, il n’y a pas de conséquences.
Un disque est-il prévu ?
Oui, il est prévu car la directrice du théâtre me l’a réclamé tout comme des personnes venues aux séances depuis le mois de décembre. A chaque date, je capte le son afin de voir si je progresse et je me suis rendu compte qu’il y avait de jolis moments. Le disque est en train d’être mixé et nous allons faire une sorte de collection des six séances. L’album est déjà en précommande sur le site de la production et il sera édité en juin.
Quels sont tes prochains projets ?
Au-delà de la sortie du disque, au moins de septembre, nous proposerons une séance spéciale du Dr Dory qui sera jouée quatre fois pendant le festival 789 du Théâtre de Nesle. Des portes peuvent s’ouvrir grâce à des rencontres ; il faut savoir laisser venir les choses…
Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir te découvrir à ta dernière le 21 mai au Théâtre de Nesle ?
Je pense que ce spectacle produit le même effet qu’un massage. Après une séance, je vois des regards reconnaissants et les spectateurs se sentent juste bien. J’aurais pu te dire que ce sont les patients qui en parlent le mieux (rires).
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Les troisièmes lundis du Dr Dory - Theatre de Nesle
En 2017 : le mercredi 20 décembre à 21h00 En 2018 : les troisièmes lundis de chaque mois, à 21h00 (les lundis 15 janvier, 19 février, 19 mars, 16 avril et 21 mai) Une thérapie en 6 concerts, ...
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