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Rencontre avec Madame Monsieur à quelques semaines de la sortie de leur album !

Publié le par Steph Musicnation

(c)DR Dorothée Murail

(c)DR Dorothée Murail

Madame et Monsieur ont-ils toujours évolué conjointement dans la musique ?

Jean-Karl : Non, nous n’avons pas toujours évolué conjointement. Nous avons fait pas mal de choses chacun de notre côté avant de nous rencontrer il y a dix ans lorsque j’ai commencé à travailler sur le projet musical qu’avait Émilie et qu’elle défendait sous nom à ce moment-là.

Comment est née l’idée de monter ce duo et pourquoi l’avoir baptisé sobrement Madame Monsieur ?

Émilie : L’idée est venue de l’envie de faire des chansons en Français car avant, nous étions tous les deux un groupe avec d’autres musiciens et nous faisions tout en Anglais. Jean-Karl et moi avions très envie de nous servir du Français pour raconter des choses de façon plus directe et sans filtre et c’est ainsi que nous nous sommes extraits du groupe. Madame Monsieur a vraiment été un nom de travail au départ avant que l’on prenne la décision d’en faire quelque chose d’officiel. Ce nom était assez logique car nous sommes deux, un homme et une femme. Il y a à la fois dans ce nom un côté chic et un coté madame et monsieur tout le monde.

Pouvez-vous nous dire pourquoi « Tandem » n’est sorti qu’en 2016 ? Avez-vous préféré mettre plus en avant votre travail d’auteurs-compositeurs auparavant ?

J-K : Nous avions déjà sorti des disques auparavant avec d’autres projets mais tout est une question de parcours et d’envies et cela prend le temps que cela doit prendre. Finalement, Madame Monsieur n’existe que depuis 2013 donc nous n’avons pas mis tant de temps que cela pour sortir « Tandem ». Avec ce disque, nous avions envie de partager avec le public tout ce que l’on avait appris et toutes ces rencontres que nous avons pu faire dans l’urbain pendant deux ans. Ce projet nous a beaucoup plu et il a ouvert nos chakras créatifs, cela nous a beaucoup inspirés et aujourd’hui notre musique est imprégnée de cela.

(c)DR Dorothée Murail

(c)DR Dorothée Murail

Comment se fait-il que vous ayez invité plusieurs albums sur votre EP ? Est-ce parce que vous aviez principalement œuvré dans l’urbain jusqu’alors ?

J-K : Ça nous intéressait de travailler avec ces artistes car le Rap aujourd’hui, c’est vraiment la Pop Music et c’est la modernité totale. Nous avions envie de comprendre comme ils travaillaient et de se frotter un peu à ce milieu-là.

: Ces artistes sont devenus des copains et nous aimions leur façon spontanée de créer des chansons. C’était comme une sorte de grande récrée où nous avons eu envie de partager un moment avec eux et de le fixer sur un disque. Tout s’est fait avec spontanéité.

« Mercy » vous a ouvert les portes de L’Eurovision ; cette chanson a-t-elle été écrite dans cette optique ?

E : Non, pas du tout car nous n’avions jamais envisagé L’Eurovision dans l’histoire de Madame Monsieur ; cette aventure nous est tombée dessus par hasard. Nous avons écrit cette chanson le 21 mars 2017 le jour de la naissance du bébé Mercy et nous avons été contactés pour éventuellement proposer une chanson pour Destination Eurovision au mois de septembre. Nous avons réfléchi et nous avons pensé à « Mercy » que nous sommes fiers de porter à L’Eurovision car elle véhicule un message qui peut parler à toute l’Europe puisque c’est un sujet qui concerne tout le monde en ce moment. La délégation pour Destination Eurovision a reçu plus de 1200 chansons, « Mercy » a été sélectionnée et finalement, c’est cette chanson qui est ressortie à la toute fin. Nous sommes très fiers que ce soit elle qui représente la France à L’Eurovision cette année.

(c)DR Dorothée Murail

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Pouvez-vous nous en dire plus sur la genèse de ce titre ?

: « Mercy » raconte une histoire vraie et c’est avant tout celle d’une jeune femme qui s’appelle Taiwo. Elle a quitté le Nigeria pour rejoindre L’Europe. Elle a tout d’abord parcouru un long périple en Afrique pour arriver jusqu’en Libye où elle a été embarquée avec plein d’autres personnes par un passeur sur un petit navire gonflable très instable. Ce jour-là, 946 personnes ont pris la mer dans différentes embarcations et celle où se trouvait Taiwo a commencé à couler. L’ Aquarius qui est le bateau humanitaire de SOS Méditerranée est venu à leur secours et cette jeune femme qui était enceinte de huit mois et demi a accouché sur le bateau en pleine mer entre deux pays. Taiwo a baptisé sa fille Mercy et cela a beaucoup de sens car ce mot veut dire plein de choses en Anglais comme la miséricorde et l’indulgence. Tous ces éléments très forts nous ont provoqué beaucoup d’émotions quand nous les avons découverts et cela nous a donné envie de les raconter en chanson.

Qu’avez-vous voulu insuffler dans ce titre ?

J-K : Le contexte est grave mais cette histoire que l’on raconte n’est pas triste, elle est positive car c’est celle d’une naissance et ce qui nous intéressait était cet espoir qui est né dans ce désespoir total. Nous voulions raconter cette lumière qui jaillit de l’obscurité, cette petite histoire dans cette grande histoire qui nous dépasse totalement et cette histoire humaine tout simplement.

« Mercy » donne-t-il le ton musical de votre premier album attendu dans les semaines à venir ?

: Oui, quand même assez car ce sera un album très Pop et pour le coup, il n’y aura pas de featuring, ce sera un album 100% Madame Monsieur. Ce disque va être constitué de chansons avec des mélodies fortes et des sonorités actuelles. Notre premier album va s’appeler « Vu D’Ici » et ce titre signifie que nous allons parler du monde qui nous entoure vu par nos yeux et raconté avec nos mots.

(c)DR Dorothée Murail

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Pouvez-vous nous en dire plus sur le clip de « Mercy » ?

E : Ce clip a été tourné dans des capitales Européennes. A l’image, on retrouve des lieux identifiables de Lisbonne, Rome, Londres, Berlin et Paris afin que les personnes qui regarderont cette vidéo puissent reconnaitre les différents pays et comprendre que cette chanson était destinée à l’Europe. A Paris, nous avons tourné dans des lieux très forts symboliquement comme la Tour Eiffel et l’Arc de Triomphe. Le clip de « Mercy » a été réalisé par Camille et Romain Barbé pour La Sucrerie avec qui nous travaillons pour la plupart de nos clips depuis quatre ans déjà.

Quels vont être les grands thèmes de ce premier album ?

J-K : Cet album va raconter des histoires d’individus qui nous sont inspirées soit par l’actualité soit par des personnes qui nous entourent. Ce qui est très important pour nous est de parler d’humains. Il y aura également des choses plus légères et très Pop mais aussi des chansons qui aborderont des interrogations un peu plus métaphysiques. Cet album va parler de la vie.

E : L’infiniment petit et l’infiniment grand se rejoignent toujours.

(c)DR Dorothée Murail

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De nouvelles collaborations sont-elles à prévoir en dehors de votre album ?

E : Nous avons récemment composé des morceaux pour Kery James, Lili Poe, Slimane, Sweem et pour d’autres artistes qui vont bientôt sortir des albums. C’est notre quotidien et c’est ce que l’on aime faire.

J.K : Il peut se passer plein de choses, tout est une histoire de rencontres et nous ne nous interdisons rien. Nous allons donc sûrement faire des choses avec d’autres artistes…

Comment imaginez-vous votre expérience à l’Eurovision ?

: On l’imagine joyeuse. Quand on y pense, ce n’est que trois minutes, c’est rien du tout mais cela va être une expérience incroyable.

J-K : Au-delà de ces trois minutes, cela va être dix jours avant sur place à Lisbonne où nous allons répéter, faire des rencontres et c’est aussi cela qui nous plait car nous aimons le partage.

E : Je pense que cela va être également très émouvant car représenter la France, c’est quelque chose de très fort surtout que c’est le public qui nous a choisi comme ambassadeurs, c’est particulier. J’espère que nous n’aurons pas trop le trac mais je pense que nos proches l’auront encore plus que nous. Je suis certaine que ça va être chouette !

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