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Rencontre avec Daphné à l’occasion de la sortie de son sublime nouvel album !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Julia Gragnon

Photo Julia Gragnon

Comment présenteriez-vous « Iris Extatis » votre nouvel album ?

« Iris Extatis » est mon sixième album studio et c’est le cinquième à être composé de chansons écrites et composées par mes soins. J’aimerais que ce nouvel album soit une invitation à s’émerveiller et que les gens soient réconfortés à son écoute. J’aimerais que les auditeurs soient plongés dans des voyages, dans leur imaginaire et qu’ils en oublient leur montre.

Pourquoi l’avoir baptisé ainsi ?

A vrai dire, c’est comme si j’avais une baguette magique et que je lançais un sort sympathique lié à garder l’iris ouvert et aiguisé aux belles choses qui ne sont pas forcément grandioses mais qui peuvent être logées dans des toutes petites choses et dans des petits moments. Je trouve que l’on nous assène beaucoup de choses qui ne vont pas et même si elles existent, j’ai envie de regarder là où les choses se construisent car nous avons tous en nous des forces créatives et joyeuses. Ce titre représente un peu tout cela mais aussi le fait de s’accepter tel que l’on est que ça plaise ou non aux autres. « Iris Extatis » est une sorte de sortilège d’amour.

Rencontre avec Daphné à l’occasion de la sortie de son sublime nouvel album !

Quelles ont été vos envies pour ce nouveau pas discographique ?

J’ai eu envie d’embarquer les gens et de raconter des histoires. A chaque fois, les chansons sont comme des fantaisies et ce sont pour moi des images. J’essaie d’amener les gens dans ces lieux colorés où il se passe des choses et où l’on se sent bien.

Comment est née votre collaboration avec Édith Fambuena avec qui vous partagez également un duo ?

J’avais rencontré Édith en 2012 au Théâtre du Châtelet lorsque Jane Birkin avait organisé une soirée en hommage à Fukushima. Nous étions plein de chanteurs et de chanteuses et Édith s’occupait de diriger la musique. J’ai tout de suite trouvé qu’il y avait quelque chose de beau, de très simple et de très ludique chez Édith. J’ai senti beaucoup de bienveillance chez elle et ce n’est pas toujours le cas dans ce monde et ce n’est pas toujours le cas également dans la musique car il y a beaucoup de relations de pouvoir comme dans beaucoup d’autres domaines. J’ai été interpelée par cette femme qui a réalisé l’année dernière l’album hommage à Barbara « Elles & Barbara » auquel j’ai participé avec douze autres chanteuses. Je ne suis venue chanter « Marienbad », j’ai revu Édith à cette occasion et j’ai à nouveau senti quelque chose de super et d’assez rare. J’ai bien aimé le binôme qu’elle formait avec l’ingénieur du son Edouard Bonan et je leur ai demandé s’ils voulaient faire mon nouvel album. Ça s’est tellement bien passé que j’ai invité Édith à partager un duo sur « Iris Extatis ».

Où aimeriez-vous emporter l’auditeur avec cet album ?

Je n’ai pas envie d’emmener les gens dans des lieux concrets mais plus dans un recoin de leur intimité. Parfois, les chansons sont des voiles posés sur notre propre amnésie et je pense que nous faisons ce métier car nous sommes remués par plein de choses. Personnellement, quand j’écoute de la musique, les artistes qui me font du bien sont soit ceux qui m’emmènent à voir des images très belles, très fortes ou très étranges soit ceux qui remuent mes propres sentiments. Si je devais emmener l’auditeur quelque part, ce serait en lui-même afin qu’il soit connecté à ses propres sentiments. Après, la musique a sa propre magie et c’est pour cela que j’en fais.

Rencontre avec Daphné à l’occasion de la sortie de son sublime nouvel album !

« Ultraviolet » est un titre un peu à part sur votre disque ; pouvez-vous nous en dire plus sur ce qui vous a inspiré ce titre engagé ?

Une chanson est toujours le fruit de la croisée de plein de choses ; je pense que la montée du Front National fait partie de cette indignation mise en musique. J’ai écrit cette chanson il y a environ trois ans et à la même période à Montpellier, un couple d’hommes s’était fait tabasser et cela m’a rendue triste et très en colère. Par moment, la bêtise à droite à gauche engendre la violence et je trouve cela insoutenable. « Ultraviolet » a été ma réaction à tout cela. Certes, on dit que c’est une chanson engagée mais pour moi, les chansons d’amour le sont tout autant parce qu’une déclaration d’amour ne se fait pas à la légère ni à moitié. C’est la même chose en fait car ce sont la même voix et le même cœur qui s’expriment mais je vous l’accorde, pour ce titre, je me suis exprimée de manière un peu plus frontale. Je parle d’ailleurs de front dans cette chanson et même si elle a été écrite il y a trois ans, elle est toujours d’actualité. Heureusement que ce parti n’est pas passé aux élections car je trouve totalement illégal que sa dirigeante soit encore éligible après toutes les malversations qu’elle a faites ou qu’elle continue de faire. Il y a bien évidemment les idées que je ne partage absolument pas mais nous en démocratie. Je suis assez révoltée de voir qu’elle continue de faire de la propagande avec sa haine des autres en jouant sur la peur des gens. Je trouve que la France ne mérite pas d’avoir un parti comme celui-là même en proposition.

« Iris Extatis » est-il différent de vos précédents albums ?

Oui, c’est un album plus citoyen et c’est aussi pour cela que j’ai voulu que l’on entende des instruments du monde. J’ai voulu faire un album qui relie nos humanités. C’était quelque chose de très important pour moi qui ai toujours parlé d’amour dans mes albums. Cet album est une continuité mais avec en plus le fait de parler de la beauté de la diversité des gens.

En dehors de l’amour, quels sont les autres thèmes de l’album ?

Pour citer des exemples, « Faite A L’Envers » parle du fait que l’on peut être décalé dans la vie mais que l’on peut y apporter aussi sa touche et « On N’A Pas Fini De Rêver » aborde également la différence ; bien que nous ne soyons pas comme les autres, nous avons peut-être été forcés de l’être. Il y a des résistances pacifiques dans cet album et quelque chose de très ancré sur Terre.

Photo Julia Gragnon

Photo Julia Gragnon

L’amour est un point central dans votre discographie et pourtant on a la sensation que vous ne tournez jamais en rond…Comment l’expliquez-vous ?

Peut-être tout simplement car l’amour est toujours en mouvement, c’est une matière vivante et c’est un thème universel même si tout a déjà été dit divinement, je pense notamment à Shakespeare. Le besoin de parler d’amour s’explique par son manque sur Terre, cela peut paraitre naïf mais je le pense sincèrement. Nous sommes confrontés à beaucoup de haine mais l’envie de faire que les autres s’aiment d’avantage subsiste. Le thème de l’amour est inépuisable et on continue de s’intriguer devant ce mystère et ses alchimies. Je trouve beau tout ce qui est immaîtrisable.

Il se dégage quelque chose d’onirique dans « Iris Extatis » ; votre inspiration se nourrit-elle de vos rêves ?

Plus que des rêves, même si cela peut m’arriver, c’est plus la capacité que l’on a de rêver éveillé. J’en parle dans la chanson « Song For Rêveurs » où je dis que l’on voyage dans la vapeur d’un thé. Plus que le rêve, je pense que ce serait plus l’imagination et le fait de s’évader. J’ai un esprit très flâneur. En regardant une rue, un chat ou quelqu’un de dos avec quelques détails, je vais imaginer toute une histoire. Cela vient peut-être du fait que j’ai beaucoup voyager dès mon plus jeune âge en train…

Photo Julia Gragnon

Photo Julia Gragnon

Comment imaginez-vous la scénographie pour défendre cet album sur scène ?

Chaque album possède une couleur, les lumières sont donc très importantes et Stéphane Fritsch a fait un très beau travail, il n’y a pas de mise en scène en live et je suis accompagnée de trois musiciens formidables en live. Je ne prépare pas à l’avance ce que je vais dire au public car je préfère être spontanée même si je ne suis pas la reine de l’improvisation. Nous avons donné un premier concert à Vendôme et nous serons jeudi au Flow.

Votre nouvel album se termine avec le titre « Supercalifragilis » ; si vous aviez une baguette magique qu’en feriez-vous ?

Je ferais danser les gens dans la rue !

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