Rencontre avec le chanteur Xavier Merlet lors de son récent concert Parisien !
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Xavier Merlet, je suis auteur, compositeur et interprète. J'ai débuté dans la musique fin 2002 et depuis, j’ai sorti cinq albums. Auparavant, j’écrivais mes petites chansons chez moi depuis l’âge de 18-19 ans mais je n’osais pas forcément les livrer sur scène. Mais, mon entourage m'y a encouragé. A 24 ans, je me suis donc lancé et cela m’a plu. Je faisais du théâtre mais je dois dire que ce n’était pas le même ressenti. Au théâtre, il existe un esprit de troupe alors que là, j’y suis allé un peu à poil avec ma guitare.
Pourquoi as-tu attendu cinq années avant de revenir avec un nouvel album ?
Je laisse l’inspiration venir. J’ai une compagnie de théâtre en parallèle à la musique et j’ai donc aussi pas mal d’occupations. Entre le troisième et le quatrième album, je ne m'étais pas laissé assez de temps. Je me suis remis à l’écriture du quatrième album alors que j’étais encore dans la tournée du troisième. Je me suis dit que je ferai autrement pour le cinquième et j’ai donc décidé de laisser passer un peu plus de temps. J’ai laissé l’inspiration revenir et durant ce laps de temps, je me suis nourri de toute l’actualité.
Peux-tu développer pour nous l’idée qu’il y a derrière la pochette de ton album ?
Une majorité des titres de cet album « A.O.C » parlent de l’actualité de ces dernières années comme la montée des extrêmes, les migrants sur les routes et les attentats. J’ai entendu à la télé, à la radio, et par ci par là beaucoup de choses qui m’ont hérissé le poil. Même si ça peut paraître un peu bateau, beaucoup de mes chansons parlent de l’autre et de son acceptation. J’ai voulu retranscrire cela sur la photo illustrant l’album. Je me suis aussi inspiré d 'un livre de Daniel Pennac « Eux, C’Est Nous ». J’avais envie de dire que nous sommes tous identiques, de la même planète.
Pourquoi avoir baptisé cet album « A.O.C » ?
C’est le titre de l'une de mes chansons. L’A.O.C est un certificat qui attribue une origine à un produit. Cette chanson m’est venue suite aux propos de Nadine Morano qui disait que nous étions un pays de race blanche en invoquant De Gaulle. Cela m’a de nouveau hérissé le poil, tout comme d'ailleurs des propos de maires de certaines villes qui peuvent être un peu du même ordre. Je me suis dit que ces personnes voulaient que nous ayons tous un A.O.C, que nous soyons certifiés blancs, bien de « chez nous »…Les deux premiers couplets de cette chanson sont un peu ironiques, c’est comme si c’était eux qui parlaient et le troisième couplet, c’est moi qui m’exprime. Comme beaucoup de chansons de cet album parlent de l’autre, je me suis dit qu' « A.O.C » serait un bon titre d’album.
De quoi as-tu voulu parler dans tes nouveaux textes ?
Quand je fais un album, je ne cherche pas forcément un fil conducteur. Je laisse mon esprit divaguer et j’écris vraiment tout ce qui me passe par la tête. On en revient donc à ce qui s’est passé ces trois dernières années. A un moment donné, je me suis rendu compte que j’écrivais beaucoup sur les faits d’actualité. A vrai dire, j’avais un peu peur du côté sombre de mes textes. Mais cela s’est imposé à moi dans mon écriture, il fallait donc que j’en parle. En parallèle des chansons sur l’actualité, d'autres thématiques sont abordées : la vie de couple après quelques années, le burn out, la procastination, l'engagement...
Peut-on dire que tu es un chanteur engagé ? Je pense notamment aux chansons « Ouille » et « Variété Française ». Au-delà de l’engagement politique, on pourrait parler aussi d’engagement humain.
C'est au public, à celui qui reçoit les textes, de le dire ! Mais, il est vrai que je n’hésite pas à dire ce que je pense dans mes chansons ce qui peut faire preuve d’engagement...
Tu as choisi d’enregistrer et de présenter « A.O.C » en guitare-voix. Tu n’es pas seul sur scène ; peux-tu nous présenter le musicien qui t’accompagne ?
Simon Nwambeben, le musicien qui pose sur la photo illustrant l’album, n'est pas celui qui m'accompagne sur scène, mais c'est Marc Brébion, guitariste également, qui est à mes côtés sur cette tournée. Mon envie lors de la création de l'album et du spectacle était de retrouver de l'intimité, de l'acoustique, de la chaleur. Je compose à la guitare, mais mon niveau n'étant pas suffisant, je devais être accompagné. Pendant un an, nous avons travaillé, ensemble, sur les arrangements mais aussi sur des idées de mise en scène. Je suis très content du résultat sur scène car je voulais un son chaleureux et de proximité. Les guitares ne sont d'ailleurs pas branchées mais ce sont des micros qui reprennent le son, un peu comme en studio.
Peut-on trouver « A.O.C » partout ?
Mes précédents albums étaient distribués mais avec le marché du disque qui se casse la figure depuis quelques années, c’est compliqué. Pour le moment l'album est en vente sur mon site internet : www.xaviermerlet.com ou après les concerts. Je suis assez fan de l'objet qu'est le CD. Et, je ne sais pas si je suis un chanteur engagé mais je me considère comme un chanteur à textes et je trouve important que les gens puissent lire les paroles dans le livret du disque.
Quand on a une vraie plume comme la tienne, pense-t-on à aller plus loin vers une aventure littéraire ?
C’est quelque chose qui m’a déjà traversé l’esprit. Ayant une compagnie de théâtre, je me suis déjà dit pourquoi ne pas écrire des petites pièces de théâtre…Je pourrais me lancer mais j’ai remarqué que bizarrement, je suis moins à l’aise dans la prose. J’ai compris que j’ai un esprit très synthétique, je suis très méticuleux et je peux passer des heures à butter sur une phrase. Donc, pour le moment, l'écriture en prose me paraît être un chantier trop important pour moi !
Quels sont tes prochains projets ?
L'album est sorti en septembre 2017 et cette sortie a été suivie d'une dizaine de dates. Notre tourneur Plus Plus Productions basé à Nantes a souhaité me produire à La Manufacture Chanson afin de faire découvrir mon univers musical aux journalistes et programmateurs de centres culturels et festivals. Pour l’instant, je n’ai pas d’autres projets musicaux mais, en ce qui concerne le théâtre, je tourne deux spectacles avec ma compagnie, dont un seul en scène intitulé « La Bête N’est Pas Morte ». Je joue l’histoire vraie d’un jeune Belge de 14 ans qui a été déporté dans les camps nazis entre 1942 et 1944. Ce spectacle se joue depuis dix ans et récemment nous l’avons joué devant 800 élèves de classe de 3e. Et j'ai d’autres projets théâtraux, les idées ne manquent pas mais c'est le temps qui fait souvent défaut !
Variété Française (paroles et musique : Xavier Merlet)
Paroles : Cette chanson Marine, elle est pour toi Toi qui aime la variété française Laisse moi trouver les mots adéquats Pour que cette variété-là te plaise Le texte n'est pas arabe ou chino...