Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rencontre avec Gaspard Dasonville à l’occasion de la sortie de son premier EP !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Pierre-Henri Janiec

Photo Pierre-Henri Janiec

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Gaspard Dasonville, je suis né à Châtellerault une petite ville du Poitou-Charentes. Je suis auteur, compositeur, interprète et éditeur. J’ai commencé la musique à l’adolescence, je devais avoir 14 ans. J’ai commencé par la basse, puis je me suis mis à la guitare électrique et par la force des choses, le fait d’habiter dans des petits appartements à Paris, je me suis mis à la guitare sèche. Comme je perdais tout le temps mes médiators, je me suis surtout mis à jouer avec les doigts. Cela m’a permis de développer mon propre style avec la main droite. Je joue un peu de banjo et je viens de commencer les cours de piano. J’ai beaucoup joué tout seul avant de co-créer en 2006 un groupe « Scarlet Queens » qui a duré à peu près 5-6 ans et avec lequel j’ai bien tourné en tant que guitariste. Après notre séparation, j’ai travaillé dans mon coin, je suis retourné aux basiques. J’ai écrit beaucoup de chansons et mis en boîte de nombreuses maquettes afin de présenter ce projet musical qui a été annoncé par le titre « Dilemme Exquis ». L’écriture a toujours été en moi. J’aime la liberté qui va de concert avec l’écriture et la composition.

Pourquoi as-tu choisi le nom de Dasonville pour t’exprimer en musique ?

La raison profonde de choisir Dasonville comme nom de scène est sentimentale car c’était le nom de jeune fille de ma grand-mère paternelle qui est décédée quand j’avais un an. C’est un nom que j’aime beaucoup et qui reflète bien mes racines. Avant que mon grand-père nous quitte à son tour, je lui ai demandé la permission d’utiliser ce nom et il m’a répondu « oui, mais prends en soin ». J’aime le fait que l’on ne sache pas trop d’où vient ce nom, il pourrait très bien faire nom de ville américaine mais il pourrait faire aussi très Français. C’est un nom Belge.

Photo Pierre-Henri Janiec

Photo Pierre-Henri Janiec

As-tu toujours senti que la musique t’appelait ?

Avec le recul, je pense que oui. Quand je revois des photos ou des vidéos de l’époque où j’étais gamin, je tapais toujours sur quelque chose, j’ai eu une fausse guitare électrique et j’adorais me déguiser en Elvis. J’avais un mini blouson en cuir avec des franges que je ne quittais jamais. Il y a des gamins qui commencent le piano à 5-6 ans et au final, j’ai commencé ; pour ma part ; assez tard. J’ai toujours vu la musique comme un moyen de m’exprimer. Même quand je débutais, je créais et composais déjà, cela n’avait cependant que peu d’intérêt mais il faut bien commencer quelque part.... Je dois avouer que je n’ai jamais eu d’idoles guitaristes, je n’ai jamais voulu être un guitarhero ni me mettre en valeur à travers l’instrument et c’est toujours le cas. Mes idoles étaient plutôt des acteurs ou des chanteurs charismatiques comme Jim Morrison ou Elvis.

Pourquoi ne te lances-tu dans la musique que maintenant ? Le titre du premier extrait de ton EP « Dilemme Exquis » est-il un indice en quelque sorte ?

C’est une très bonne question ! En fait, avant, j’aimais être un peu dans l’ombre. J’avais placé beaucoup d’espoir dans mon groupe Scarlet Queens. Nous avions beaucoup travaillé et c’était un peu notre rêve. Quand le groupe s’est arrêté, j’ai mis un peu de temps avant de me remettre à la musique et à écrire. Je grattais ma guitare mais rien de sérieux n’en sortait. Je ne maitrisais pas les logiciels pour enregistrer ma musique et j’étais happé par mon boulot. Je pense qu’il a fallu que je créé une sorte de cadre autour de moi pour pouvoir y évoluer et voir ce que j’avais dans le ventre. Entre digérer la fin du groupe et préparer toutes les maquettes, le temps est passé assez vite. C’était une question de maturité. « Dilemme Exquis », en revanche, n’a rien à voir avec le fait que je me lance maintenant dans la musique. Cette chanson parle de sexe mais chacun peut y voir son dilemme exquis. C’est une image.

Photo Pierre-Henri Janiec

Photo Pierre-Henri Janiec

Comment vois-tu ce premier pas discographique éponyme et qu’annonce-t-il pour la suite ?

Je le vois comme un accomplissement en soi. Il y a deux ans, je ne chantais pas, je n’aurais pas parié un kopeck sur ma voix même si en m’endormant, je me voyais sur une scène en train de chanter, cette idée m’excitait autant qu’elle me terrifiait.

Après beaucoup de travail et de sueur, j’ai cette chance, maintenant, de pouvoir le faire avec de supers musiciens qui m’accompagnent et qui me font confiance mais aussi #NP qui me soutient. Cet EP est un premier pas encourageant. Pour ce qu’annonce l’EP par la suite, cela dépendra de l’accueil que le public lui réservera. Il peut annoncer un autre EP ou un album…J’ai l’impression que le format EP est plébiscité ces temps-ci.

Avec qui as-tu collaboré sur ce disque ?

J’ai collaboré avec Antoine Gaillet qui est réalisateur, producteur et ingénieur du son. Antoine est vraiment quelqu’un d’exceptionnel. Sur cet EP, on retrouve Antonin Rubatat à la contrebasse, Alban Losseroy à la guitare, Frank Mary à la batterie et Pauline Denize au violon et chœurs.

Quels sont les thèmes abordés sur cet EP ?

J’ai la chance d’avoir une muse qui est une source d’inspiration intarissable, je pourrais écrire sur elle tout le temps mais cela serait un peu trop redondant et j’ai donc varié les plaisirs sur cet EP. « Dilemme Exquis » parle du plaisir charnel. C’est une sorte de coït qui démarre doucement jusqu’au point culminant et la redescente. « Nord Au Sud » est une chanson engagée mais de façon métaphorique qui parle de l’absurdité d’un monde qui marche un peu sur la tête. « La Grande Ourse » parle d’astrologie, de diseuse de bonne aventure et donc d’avenir. « Marilyn » est une chanson inscrite dans la culture populaire, elle parle du chagrin d’amour de Marilyn Monroe quand Yves Montand l’a quitté. Les thèmes sur cet EP sont assez différents et c’est vrai que je vois un peu ce disque comme une carte de visite qui présente plusieurs directions artistiques dans lesquelles j’évolue et vers lesquelles je pourrais me diriger.

Photo Pierre-Henri Janiec

Photo Pierre-Henri Janiec

Où puises-tu ton inspiration ?

J’en reviens à ma muse (rires). Je vois l’inspiration comme des petites lucioles qui passent devant les yeux et il faut juste les attraper au bon moment. L’inspiration peut venir d’une bribe de conservation à un coin de rue, d’un paysage à couper le souffle, de l’actualité, d’une nuit étoilée, d’un bout de tissu qui flotte dans le vent…Comme disait Godard « Ce n’est pas là où l’on prend les choses qui importe mais où on les emmène ». Je trouve que cela résume bien les choses. L’inspiration est partout et nulle part à la fois, c’est une question de timing, ce sont des lignes qui se croisent. Une chanson peut partir d’un mot, d’une phrase, d’un bruit. Il n’y a pas de recette.

Dirais-tu que ton projet musical est le résultat d’une alliance entre écriture à la Française et musicalité à l’Américaine ?

Oui, on pourrait dire cela car les racines un peu Folk et Blues sont Américaines d’un point de vue purement géographique. Au niveau de l’écriture, cela va de Boris Vian, Jacques Higelin, Jacques Brel en passant par Bertrand Cantat, Gérard Manset, Haruki Murakami

Le choix de défendre tes chansons en Français était-il une évidence ?

Absolument pas. Mes morceaux dont « Dilemme Exquis » étaient, à la base, écrits en Anglais. Je pense que j’avais ce sentiment qu’ont beaucoup de chanteurs Français d’avoir peur d’en dévoiler trop sur moi en Français. Je pense que l’Anglais me servait à me cacher et c’était une facilité. On dit toujours que cela sonne mieux en Anglais, j’aurais pu le dire il y a deux ans mais je ne suis plus du tout d’accord avec cela. Il y a tellement de géants qui ont fait ça avant et mieux que je ne voulais pas proposer du Elvis médiocre alors qu’un morceau rockabilly en Français peut plus facilement avoir un peu d’originalité. Je m’amuse beaucoup plus en Français, j’aime jouer avec les mots et les tordre. J’aime quand il y a des sens cachés. L’Anglais ne me permet pas cela alors que le Français m’offre une palette de possibilités infinies.

Photo Maximov Dima

Photo Maximov Dima

A qui destinerais-tu ton premier EP ?

A tous ceux qui aiment les chansons à texte, le rock, le blues et à tous ceux qui en ont peut-être un peu marre d’écouter des synthés et des voix auto-tunées. J’espère que cet EP attirera des personnes de tout âge.

Quels sont tes prochains projets ?

L’EP sort vendredi.Un concert pour la release party est en train d’être programmé. J’aimerais défendre ces chansons sur scène à Paris et en province. Le clip illustrant « Nord Au Sud » arrivera prochainement… Comme j’attache pas mal d’importance aux images et au visuel, nous allons essayer de clipper tous les titres de l’EP. L’un de mes rêves serait de composer de la musique pour des films.

Commenter cet article