Rencontre avec Emmanuel Emo un artiste à suivre de très près en 2018 !
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je suis originaire du Havre et je suis auteur, compositeur, interprète, arrangeur et réalisateur. J’ai un peu toutes les casquettes dans mon projet musical.
T’es-tu toujours destiné à la musique ?
Je suis né dans une famille où il y avait pas mal de musique surtout du côté de mon père qui a joué de la guitare dans pas mal de groupes sur Le Havre. J’ai grandi dans cet environnement là et comme mon père était assez fan de Cold Wave et de New Wave, j’ai assez vite remarqué les synthés et donc pour moi, la musique électronique a toujours également un peu fait partie de mon paysage. Enfant, j’étais fan de Michael Jackson et je me souviens qu’à l’âge de 8 ans, je voulais devenir danseur professionnel. Mes envies ont toujours été tournées vers la musique et l’écriture.
Comment nous présenterais-tu ton univers musical ?
Je dirais que tous les personnages et les décors qui habitent mes chansons sont entre le rêve et la réalité. Il y a toujours une part de fantasme et de réalisme. Pour moi, la question de l’univers est toujours liée au style d’écriture et selon le sujet, il y a une façon de dire les choses et pour ma part, je navigue toujours entre réalisme et impressionnisme.
Ton style musical est assez hybride ; a-t-il évolué depuis « Km/h »
Oui, mon style a évolué depuis « Km/h ». Je me suis toujours posé beaucoup de questions. J’ai souvent pensé à quel était mon rapport au public, à la Pop et comment arriver à vivre de la musique. Je suis passé par plusieurs étapes qui ont été plus ou moins Pop. Pour « Km/h », je suis allé dans quelque chose d’assez brut et de direct et cela est lié à ma rupture avec le Rock que je pratiquais avant. J’en avais un peu marre de la chapelle Rock qui s’accrochait un peu trop à ses principes et à ses vieilles habitudes. J’ai voulu découvrir d’autres horizons et c’est en faisant de la réalisation que j’ai commencé à m’intéresser à une façon de faire un peu différente. Ma démarche trouve son origine en studio pour ensuite être adaptée en live.
Le visuel est-il important dans ton projet musical ? Je pense notamment au travail effectué sur « Aube » ton premier clip ?
Oui et cela fait partie des casquettes que je n’avais pas à la base. A l’origine, je ne voulais pas m’occuper du visuel mais je m’en occupe de plus en plus progressivement. A l’époque de mes anciens groupes et même de mes premiers morceaux, j’avais l’impression de me forcer. Faire une pochette, par exemple, était un peu une corvée. Bien que je sois cinéphile et que j’aime tout ce qui est visuel en tant que spectateur, je ne me sentais pas super à l’aise pour mettre en images ma propre image. Aujourd’hui, à l’époque où nous vivons, on ne peut pas dire que l’image n’est pas importante. L’image est primordiale pour un projet mais c’est parfois dommage de voir qu’un projet doit systématiquement être incarné de façon très stéréotypée alors que beaucoup de projets extrêmement intéressant sortent de se cadre…
Tes trois premiers singles sont-ils les plus représentatifs de ce que tu prépares pour la suite ?
J’aurais peut-être pu attendre plus longtemps mais je trouve ça important de montrer ses faiblesses et j’aime l’idée d’évoluer avec le public plutôt que dans son dos. Ces trois morceaux sont à l’image de mon projet car j’aime donner des pistes et me donner le droit que beaucoup s’interdissent d’essayer d’évoluer et d’assumer cela. Je prépare actuellement un EP mais aucun de ces trois titres n’y figurera.
Qu’as-tu voulu exprimer dans « Etats-Unis » ton nouveau single ?
Beaucoup de choses ! Il y a une deuxième lecture dans ce titre et c’est aux gens de résoudre l’énigme mais je pourrais te parler de l’état d’esprit dans lequel j’étais au moment de la composition de ce morceau. Concrètement, je me posais des questions sur ma vie ici à Paris et au même moment, je m’interrogeais sur l’Américanisme et le fait d’être toujours dans le fantasme des États-Unis. Surtout dans le milieu de la musique mais aussi dans d’autres milieux, il y a toujours une sorte de complexe envers les États-Unis qui est un pays qui nous influence beaucoup culturellement et qui pourrait être comme un parent pour beaucoup d’entre nous.
Quelles ont été tes envies pour le clip l’illustrant ?
Pour moi, ce clip réalisé par Mathieu Membré était celui de la présentation de mon personnage. Je voulais que le public commence à voir mon attitude. J’ai voulu un stylisme un peu particulier dans cette vidéo. J’ai donné quelques références comme le film « Lost In Translation » et « Enter The Void » au réalisateur et après, il a fait sa propre interprétation du morceau.
Quels sont les thèmes que tu souhaites développer sur ton EP prévu courant 2018 ?
C’est paradoxal mais les thèmes sont assez larges tout en étant assez précis. Dans ces chansons, je me pose des questions sur l’isolement, sur des nouvelles problématiques qui arrivent en Europe comme les Hikikomoris qui ne sortent jamais de chez eux…Je pense que l’essence même de cet EP qui arrive repose sur la question de mon intégrité.
Des collaborations sont-elles à prévoir dans un avenir proche ?
J’ai récemment fait avec plaisir un remix du titre « Wine » de Dissonant Nation. Il faut savoir que plus jeune, j’ai écrit un titre qui s’intitulait « Mauvais Vin » et que du coup, il y avait une résonance avec ma propre expérience. Je me vois bien collaborer avec n’importe qui dès l’instant où cela a du sens.
Quels sont tes prochains projets ?
Je travaille activement sur mon EP qui devrait sortir avant l’été et j’ai des idées pour la réalisation de clips que j’ai envie de faire moi-même. J’aimerais continuer la réalisation et j’ai envie de faire PLUS de live. Des dates arriveront au cours de l’année…Je pense qu’avant la sortie de l’EP, nous sortirons encore un ou deux autres singles.