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KIM vous présente « Blues De Geek Manifesto » son nouvel album !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Michelle Blades

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Comment est né « Blues De Geek Manifesto » le titre de ton nouvel album ? Que signifie-t-il ?

A vrai dire , Facebook demandait le terme musical pour définir ma page et comme cela fait longtemps que j’ai l’impression de chanter du Blues, j’ai eu cette idée de blues de geek. Dans ma musique, j’utilise beaucoup de gammes pentatoniques et je te dirais que c’est un peu la gamme passeport que l’on entend partout. On entend cette gamme aux États-Unis, en Chine, au Mali et je l’ai découvert dans la musique Khmère et dans la musique du Laos. Dans nos cultures Occidentales, nous associons beaucoup cette gamme au Blues. Cette gamme permet beaucoup la confession depuis que le Blues existe. Pourquoi le côté Geek ? Tout simplement car j’ai l’impression qu’il y a une culture Geek qui émerge depuis 30 ans et elle m’intéresse beaucoup même si je ne joue pas aux jeux vidéo. La première fois que j’ai pensé au terme blues de geek, j’ai pensé à quelqu’un qui avait ce spleen de la confession derrière son écran qu’il soit en train de jouer en ligne, qu’il soit sur Facebook ou qu’il soit en train d’enregistrer sa musique sur des magnétophones numériques. Ce terme m’a fait penser également au groupe Hot Chip et plus particulièrement le morceau « Over And Over ». Je pense que le fait de jouer du synthétiseur de nos jours n’est pas très éloigné du fait de prendre sa guitare et de gratter un Blues dans les années 30 et c’est pourquoi, j’ai l’impression de faire du Blues de Geek. Pourquoi Manifesto ? Mettons que j’affirme ce terme, je m’octroie le droit d’en poser une sorte de manifeste qui serait musical et qui serait la confession électronique de nos jours au sens très large du terme.

Ton nouveau disque est vraiment riche musicalement parlant ; l’idée était-elle de ne pas te mettre de barrière et d’être totalement libre ?

Je te dirais que je suis anarchiste depuis que je suis né et que le sujet de la liberté me tient beaucoup à cœur. Les musiciens doivent être novateurs mais les producteurs sont très souvent réactionnaires. J’ai souvent été sur de nombreux labels très différents et du coup, je n’ai pas forcément bénéficié d’une promotion en continue car le continu dans la musique Pop se fait avec une certaine forme de sagesse mais aussi par le fait de ne pas être si libre que ça et c’est quelque chose que je n’ai pas voulu. Je te dirais que je n’ai pas fait exprès de m’octroyer cette liberté depuis le début, c’est juste que je ne vois pas comment on peut faire de la musique autrement. Je te dirais donc que oui, je ne me mets jamais de frontières au sens large du terme si possible. Je suis persuadé que le mélange est important que ce soit en musique ou socialement.

Photo Michelle Blades

Photo Michelle Blades

Peux-tu nous parler du processus de création de cet album ?

Les idées peuvent venir n’importe quand. Personnellement, j’ai des petits moments de prédilection comme lorsque je vais au supermarché, quand je prends une douche ou quand je me repose après avoir fait quelque chose de fatiguant. Il faut avoir un moment de disponibilité mais la mise en forme n’est pas obligatoire. Certains morceaux restent instrumentaux comme du Bob Dylan et certains passent plus de temps en laboratoire comme du Hot Chip. Pour ce nouvel album, j’avais envie d’un chemin entre les deux. J’avais envie d’utiliser la culture Folk où il y a très peu d’instruments qui sont simplement là pour soulever un peu la mélodie, c’est pour cela que certains de mes morceaux ressemblent à des slows des années 70. En même temps, je voulais quelque chose qui ressemble à des moments de spontanéité où les mots viennent avec les mélodies. La Trap et même le Rap actuel sont les deux formes les plus immédiates que j’ai trouvé. Je pense notamment à Vald que j’ai découvert grâce à Marius Duflot et Victor Peynichou du label Midnight Special Records qui ont réalisé cet album. Marius et Victor ont joué de quelques instruments sur le disque sinon c’est moi qui est fait les autres instruments à l’exception d’un saxophone ténor joué par Olivier Ikeda qui est un très bon musicien de Jazz. Sur cet album, on retrouve la voix de Valérie Hernandez qui est également parolière sur un titre avec Youssef Abado qui lui rappe en Italien. On retrouve également le batteur Pilou qui est venu chanter sur cet album.

Que racontes-tu sur ce disque ?

J’aime bien qu’il y ait un thème par album. La première chanson qui a été terminée sur ce disque a été « Ad Libitum Melo ». Ad Libitum veut dire en boucle en Latin et Melo car elle est très mélodramatique voire un peu plaintive. Il y a une ambiguïté dans ce texte grâce à l’Anglais car il n’y a pas de genre sur certaine épithète et quand je parle d’une place pour quelqu’un que je connais, la bonne ; la bonne personne ou la bonne place, on ne sait pas et cela a ouvert la porte d’entrée pour tous les autres textes de l’album.  En général, les textes parlent de cette histoire de place et pendant l’enregistrement de l’album, des questions qui se posaient dans le monde sont venues s’y mêler. Le premier morceau de l’album est un peu anticlérical puisqu’il parle de consanguinité dans une famille, je parle notamment aussi d’anarchisme sur « Nowhere Carousel », « The Oriental Jasmine » invite l’Orient à se mélanger à l’Occident, « Old Borders Shaking » parle du mélange des cultures, « Racha From Aleppo » aborde le thème des réfugiés et le fait de les accueillir sans exception…

KIM vous présente « Blues De Geek Manifesto » son nouvel album !

Quel serait ton secret pour être toujours autant créatif après avoir sorti plus de trente albums ?

Je ne sais pas, je n’en ai pas tellement mais j’espère que cela va durer ! J’aime bien faire des albums en avance et j’en ai déjà pour la suite comme ça, je ne suis pas sous pression.

As-tu pensé consciemment à des influences pour cet album ?

Non car je pense que les influences sont involontaires. Je crois que l’on confond souvent les mots influence et héritage. Très volontairement au niveau de l’héritage, j’ai voulu qu’il y ait des sonorités de musiques Laotiennes, Khmères, Turques et Indiennes et finalement à l’arrivée, elles ne sont pas si flagrantes que cela. Involontairement, je pense que la politique m’a beaucoup influencé.

Si on voyait ton album comme un voyage, où nous emmènerait-il ?

J’aimerai qu’il vous emmène dans beaucoup d’endroits car j’ai pris soin d’y mettre des gammes musicales Japonaises, j’ai tenté des choses Turques, Éthiopiennes, j’y ai mis du Disco qu’il soit Français, Allemand ou Italien, un copain m’a dit que cet album ressemblait beaucoup à de la musique Anglaise et cela m’a surpris, il y a quelques choses qui font référence à des slows de Country Américaine, il y a trois morceaux quasi Reggae un peu Rocksteady, il y a de la Trap qui renvoie aux productions de Vlad et Biffty.

Photo Michelle Blades

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Tu as réalisé toi-même le clip illustrant « Ad Libitum Melo ». Te retrouve-t-on toujours à toutes les étapes de création autour de tes projets ?

Non pas forcément, c’est quand j’ai des idées. J’ai joué beaucoup d’instruments sur cet album mais je ne l’ai pas produit. Je pense notamment aussi à l’album « Ballads » sur lequel je chantais et jouais de la batterie mais on y retrouvait deux co-écritures et de nombreux musiciens. Je ne réalise pas toujours mes clips, je dois celui de « Helena Rose Ballad » à David Vallet de Scopitone Is Not Dead mais pour « Ad Libitum Melo », j’avais une idée très précise et je voulais que cela ressemble au clip « Sledgehammer » de Peter Gabriel. Je voulais qu’il y ait plusieurs matières dans ce clip tout comme il y en a dans la chanson. Je voulais qu’il y ait des choses qui me rappelle la Folk et cela passe par le super 8, le côté électronique est présent avec le côté image arrêtée, il y a du spot-motion d’aquarelle, il y a de l’acrylique animé en 2D, il y a du dessin animé de type Flip book avec du mouvement…Ce clip m’a pris quatre mois, je n’avais pas les moyens de demander à un réalisateur et je voulais le tenter moi-même. J’ai bien fait car on m’en demande un pour une compagnie !

Comment est née ta collaboration avec Yuksek sur son album « Nous Horizon » ?

C’est grâce à Clément Daquin d’ALB sur lequel j’ai flashé il y a 10 ans. J’adorais ce que faisait Clément, je l’ai rencontré et j’ai eu envie de travailler avec ALB qui a cette époque était un trio. ALB m’a accompagné sur scène et alors que Clément mixait mon album sorti en 2011 et il est devenu musicien pour Yuksek qui cherchait un refrain pour son titre « Off The Wall » présent sur « Living On The Edge Of Time » et du coup, nous l’avons co-écrit et co-chanté ensemble. Nous nous sommes super bien entendus et Yuksek m’a rappelé un jour pour me redemander un refrain que j’ai confié à Valérie Hernandez qui écrit aussi dans mon disque et cela a donné « Sunrise ». Nous avons égalé collaborer sur le titre « Nous Horizon » qui donne son nom à l’album. J’adore faire de la musique avec Yuksek car c’est un laborantin ludique et marrant, c’est un gosse dans un atelier, il est hyper ouvert a plein d’idées, il veut toujours chanter avec d’autres personnes. J’ai beaucoup d’amitié et d’admiration pour lui.

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