Dillon vous présente son nouvel album !
A quel point dirais-tu que l’atmosphère de « Kind » est différente de celle de ton précédent album baptisé « The Unknown » ?
Je dirais que l’atmosphère de « Kind » est exactement à l’opposé de celle de « The Unknown ». Sur mon précédent album, il y avait très peu d’éléments à part ma voix et le piano. Même quand on avait l’impression que le synthétiseur était silencieux, il y avait comme des vibrations sur ce disque. Il y avait quatre éléments rythmiques et systématiques sur « The Unknown » alors que sur « Kind », ma voix n’a jamais été aussi proche de vos oreilles. Sur cet album, je n’ai pas eu peur des silences et je n’ai jamais chanté aussi ouvertement.
Pourquoi as-tu intitulé ton troisième album « Kind » ? Est-ce une façon de te décrire aux auditeurs ?
Ce n’est pas une façon de me décrire mais un rappel à être bonne avec moi-même et avec tout le monde. Nous vivons dans une période assez effrayante où nous ne pouvons que nous asseoir et regarder ce qu’il se passe car nous ne pouvons pas tout changer. Les gens qui ont le pouvoir de changer les choses ne le feront pas. Tout ce que nous pouvons faire à notre échelle est d’être bon entre nous et nous entraider. Ce n’est pas difficile mais parfois, je suis tellement débordée que je l’oublie et il m’arrive de m’isoler même si ce n’est pas la solution. Pour être bon, il n’y a pas besoin de parler la même langue, d’être riche ou non ou d’avoir un look particulier. Par ailleurs en Allemand, le mot Kind veut dire enfant. On retrouve une certaine légèreté dans « Kind » par rapport à « The Unknown », cette même légèreté qu’ont les gens quand ils parlent de leur enfance, de ce temps où ils étaient libres, où ils n’avaient pas de soucis et où ils vivaient l’instant présent.
Par quoi as-tu été inspirée pour l’écriture de tes nouvelles chansons ?
L’amour mais au sens large du terme. Toutes les chansons de « Kind » sont dédiées à l’amour même si parfois elles peuvent contenir de la tristesse. Dans cet album, je parle d’amour envers sa famille, son foyer, envers soi-même, la nature, la technologie, le manque d’amour mais aussi comment gérer la perte d’un amour.
« Killing Time » est ton nouveau single. De quoi parle cette chanson et dirais-tu qu’elle est représentative de « Kind » ?
Je dirais que « Killing Time » est une chanson qui se démarque du reste de l’album. Je n’ai pas cherché à faire une chanson qui serait à part mais « Killing Time » est née ainsi. C'est un titre plus upbeat. Quand je dis que l’on peut tuer le temps en faisant l’amour, ce n’est pas forcément au sens physique du terme. Je parle d’avoir des connexions avec autrui aussi minimes soient-elles même avec un inconnu dans la rue ou en discothèque si cela peut apporter une sensation de plaisir.
Qu’est-ce qui t’intéresse le plus quand tu crées un nouvel album ? Est-ce le fait d’explorer quelque chose de nouveau, de trouver un nouveau son… ?
Jusqu’à maintenant, je n’ai jamais eu la chance de choisir mais peut-être que cela arrivera à l’avenir. Je ne fais pas partie de ces musiciens qui travaillent tout le temps. Je compose uniquement quand je travaille sur un album environ tous les trois ans. Encore une fois, ce laps de temps n’est un choix mais une nécessité pour que je sois de nouveau « opérationnelle ». Je te dirais que les choses viennent naturellement à moi et il en va de même des thèmes de mes chansons. Dans le cas présent de « Kind », je te dirais que c’est la première fois que je me suis ouverte à de nouvelles personnes dans le processus de création et même au niveau des visuels.
Si tu devais choisir une couleur pour décrire « Kind », que me répondrais-tu ?
A vrai dire, tous mes albums ont une couleur, celle de « Kind » est le rose.
Tu vis à Berlin mais tu n’es pas Berlinoise de naissance. Peux-tu nous dire ce que cette ville apporte à ta musique ?
Je ne dirais pas que Berlin apporte quelque chose à ma musique car je n’ai jamais vraiment été inspirée par mon environnement. Cette ville est tellement grande que je peux y vivre de manière totalement isolée même si je ne me cache pas dans mon appartement. Paris est également une grande ville aussi mais si tu marches dans la rue, tu vas probablement croiser quelqu’un que tu connais au bout de vingt minutes. L’anonymat qu’il y a à Berlin est bénéfique à mon travail car je peux m’isoler comme je veux.
Penses-tu qu’à l’avenir, tu serais capable de sortir un album beaucoup plus solaire avec un background Brésilien qui ferait référence à tes origines ?
Absolument pas ! Je te dirais que si je sortais un album de la sorte, j’aurais l’impression de mettre un costume de carnaval pour monter sur scène. Cela n’aurait pas de sens pour moi. Je pense que ce serait du voyeurisme et ce n’est pas ce qui m’intéresse musicalement parlant.
Comment est née ton « histoire d’amour » avec la musique électronique ?
Je ne saurais dire exactement à quand cela remonte. Quand j’ai commencé à écouter de la musique, pour moi, il y en avait deux sortes : celle avec des paroles et celle sans et cette dernière était principalement de la musique classique. Quelque part dans les années 90, je me suis intéressée à la musique que mes parents n’écoutaient pas comme la Dance, la Trance, l’Acid, la Techno…Je trouvais ces musiques super cools mais je me demandais toujours quand les paroles allaient arriver. Mes parents avaient beaucoup de disques à la maison mais je cherchais un son nouveau et je pense que cet intérêt pour la musique électronique est né en club.
On pourrait aisément t’inclure dans la même famille musicale que Björk. Cette artiste de renom est connue pour tout ce qui a trait à ce qui est visuel. Quel est ton rapport à l’image ?
J’ai étudié la photographie, je suis une personne très visuelle et je l’ai toujours été. Je te dirais que je suis bien plus inspirée par des choses que je vais voir plutôt que par des choses que je vais entendre. J’utilise la musique comme un médium mais ce n’est pas la musique qui m’inspire. Je pense que Björk a amené cela encore plus loin et à un niveau plus élevé car elle propose des visuels, des vidéos et des performances en live incroyables. J’adore Björk mais je te dirais que je travaille différemment. Pour ma part, je suis très attentive aux photos pour les pochettes ou pour la presse mais je ne suis pas autant intéressée qu’elle par la vidéo par exemple.
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Kind par Dillon sur Apple Music
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