Avant dernière interview « Dérèglements de Contes » avec la comédienne Célia Rosich !
Comment nous présenterais-tu « Dérèglements de Contes » actuellement à l’affiche au Théâtre Trévise ?
Le titre est très parlant. Dans cette comédie, tous les contes de notre enfance sont revisités. Toutes les situations vont se décaler, les rapports entre les personnages se dérèglent et des personnages qui ne sont pas censés se côtoyer vont être amenés à se rencontrer autrement, comme par exemple le loup et le petit chaperon rouge.
« Dérèglements de Contes » est-elle uniquement une simple comédie ?
Même si « Dérèglements de Contes » a pour vocation de faire rire, il y a quand même une réflexion sur la réalité et la fiction et comment aujourd’hui le rapport à l’imaginaire tend à disparaitre de plus en plus tôt en grandissant. Personnellement, je trouve que l’image a pris le pas sur l’imaginaire, sur les romans et sur les contes.
Qui incarnes-tu ?
J’incarne le petit chaperon rouge…mais aussi la grand-mère ! Ce qui est rigolo, c’est quand le public découvre cela en live car il y a un vrai effet de surprise. Il y a un décalage entre mon âge et le stéréotype de la vieille dame et je pense que le public ne s’attend pas à voir débouler une espèce de couguar en léopard qui adore faire la fête.
Selon toi, es-tu plus mère-grand ou chaperon rouge ?
C’est sûr que je ne suis pas du tout mère-grand dans la vie de tous les jours (rires). En tant que comédienne, je me retrouve beaucoup plus dans l’énergie du petit chaperon rouge qui est plus proche de moi. Même si je n’aime pas tellement ce terme, je dirais que le petit chaperon rouge est plus « normal », du moins en apparence.
Quels traits de caractère ressortent dans tes deux personnages ?
La grand-mère aime les jeunes hommes, c’est une mante religieuse, obsédée et toujours dans l’excès. Elle a un caractère explosif, elle est complètement délurée et très vulgaire.Pour Chap, je te dirais que le fait d’être là à toujours jouer la petite fille gentille avec ses histoires de pots de beurre lui fait péter un plomb. Elle est loin d’être naïve et c’est une aventurière dans l’âme. Chap a envie de casser cette image de bonne petite fille modèle. Elle est en résistance.
Pourquoi n’y a-t-il qu’une comédienne pour ces deux rôles très opposés ?
Honnêtement, je pense qu’au départ c’est pour une raison pratique : la grand-mère n’a qu’une grande scène. C’est un personnage important dans l’histoire mais qui disparaît assez vite. Et puis, je crois que comme Christophe est quelqu’un qui aime vraiment diriger les acteurs, il s’est dit que cela serait intéressant et jouissif pour moi en tant que comédienne de jouer ces deux rôles radicalement opposés.
Est-ce ce challenge qui t’a plu dans cette pièce ?
Effectivement, c’est ce que j’ai trouvé intéressant et c’est ce qui m’amuse. Jouer cette grand-mère cruelle et vulgaire est aux antipodes de ce que je suis et de ce que je peux dégager dans la vie. C’est d’autant plus amusant à jouer sur le plateau ! Christophe m’a présenté cela comme un vrai numéro d’actrice. Je n’avais jamais eu l’occasion de jouer un personnage vraiment comique au théâtre et la performance m’intéressait.
A l’origine es-tu une « addict » des contes ?
Pas spécialement même si je pense que je l’ai été comme beaucoup d’enfants. J’aimais que l’on me raconte des histoires avant de dormir et forcément, j’ai été bercée par beaucoup de contes comme ceux de Perrault.
Que mettrais-tu en avant dans l’écriture et la mise en scène de Christophe Guillon ?
Je dirais que Christophe est quelqu’un d’assez exigeant qui aime la précision dans son écriture et dans sa façon de diriger. Il a également un sens du rythme très développé. Les contraintes que nous impose Christophe servent la pièce mais nous laissent quand même une grande liberté.
A qui destinerais-tu cette pièce ?
On se rend compte au fil des représentations que la pièce plait à des personnes d’âges et de milieux différents. Je te répondrais qu’il ne faut pas être trop jeune pour venir car en dessous de 12 ans, ce serait peut-être un peu compliqué de tout comprendre. En fonction de sa génération, on ne saisit pas les mêmes références notamment celles du cinéma des années 60 mais ce n’est pas si grave car les plus jeunes s’amuseront d’autres choses.
Quels sont tes prochains projets au théâtre ?
Je vais commencer à répéter en janvier pour un autre projet théâtral complètement différent de « Dérèglements de Contes ». Pauline Susini et Guillaume Mazeau ont écrit un texte sur les violences conjugales qui s’appelle « Des Vies Sauvages ». Pour le coup, ce n’est absolument pas une comédie. Nous ne savons pas encore quand nous jouerons mais il y aura une première présentation fin janvier au Théâtre de la Villette. Par ailleurs, je viens de finir l’écriture d’une pièce de théâtre avec deux autres auteurs et comédiens.
As-tu d'autres actualités ?
J'ai eu le grand plaisir de jouer l'un des rôles principaux dans « Problemos » le film de et avec Eric Judor. Sorti dans les salles en mai dernier, cette comédie est depuis quelques semaines disponible en DVD et en VOD sur Internet.
Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir découvrir « Dérèglements de Contes » au Trévise ?
Pour ma part, ce que je trouve très intéressant dans cette pièce est l’univers absurde de Christophe, c’est très drôle tout en étant également exigeant. Je pense que les personnes qui aiment le cinéma français des années 60 comme « La Grande Vadrouille » ou « Les Tontons Flingueurs » mais aussi le cinéma de Michel Audiard prendront du plaisir en venant voir cette pièce. Et puis, c’est très amusant de voir des personnages de contes que l’on connait tous se rencontrer accidentellement et créer des situations totalement loufoques.