Faites plus ample connaissance avec la chanteuse Nina Johansson !
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Nina Johansson, je suis auteur, compositeur et interprète. Je suis Suédoise mais je vis à Paris depuis plus de dix ans.
La musique a-t-elle été une évidence pour toi ?
Je faisais déjà de la musique à l’école en Suède car l’accès à l’art y est très libre alors j’ai pu très tôt expérimenter divers instruments. Pour moi, la musique était un loisir, je n’avais pas envisagé de faire une carrière dans ce domaine artistique que j’avais un peu mis de côté quand je suis arrivée en France car il fallait bien travailler pour payer la collocation à Paris. J’ai enchaîné les jobs mais je sentais qu’il me manquait quelque chose dans la vie.
Comment es-tu « revenue » à la musique ?
Je te dirais que c’est grâce à une amie qui m’a donné un synthé lors de l’un de mes retours en Suède pour des fêtes. J’ai commencé à composer dans mon studio il y a deux ou trois ans et certaines de ces chansons seront certainement sur mon album. Je n’avais rien à perdre alors je me suis lancée et j’ai essayé de nouer des liens artistiques avec des gens du milieu. A l’origine, je voulais travailler avec un guitariste. Cette période de rencontres a été très intéressante et je dois dire que toutes ces personnes ont emmené mon répertoire dans des styles très différents. J’ai participé aux « Ailes De Montmartre » qui est un tremplin et j’y ai rencontré mon manager actuel qui m’a recontacté quelques années après. J’étais dans un groupe mais lorsque j’ai discuté avec David, j’ai vu l’occasion de créer ma propre musique et nous avons travaillé dessus ensemble.
Peux-tu nous en dire plus sur ton EP qui sort le 14 avril ?
Tout d’abord, je te dirais que rien n’aurait été possible sans David Assaraf qui est un peu comme mon mentor. Nous avons enregistré cet EP en partie au studio Le Hameau et également au studio Red Bull. J’ai travaillé avec Thibaut Javoy qui est un excellent ingénieur du son. Il y a quatre titres sur cet EP où l’on retrouve des influences de Trip Hop et certains journalistes ont présenté ma musique comme du Post Rock progressif.
Quelles sont tes influences ?
Je te dirais qu’elles sont plutôt Rock, je pense notamment à Radiohead mais mon grand frère écoutait beaucoup Portishead. Dans le Trip Hop, il y a aussi Massive Attack mais j’ai écouté ce groupe à l’âge adulte.
Quels sont les thèmes développés sur ce disque ?
Cela tourne pas mal autour du questionnement au sein d’un couple ou dans l’amour en général. Je parle de déception, de fuite et d’interrogation sur l’amour, les gens et la violence. Je parle de tout ce qui est nous et que gardons en soi. Je crée des personnages mais il y a un peu de moi dans chacun d’eux.
Peux-tu nous parler du clip illustrant « One Step Too Low » ?
Le clip a été réalisé par Fanny Castaing qui est une amie. La chanson parle d’un viol et comment cela peut être vécu après. Fanny a essayé de capturer une ambiance qui peut être perçue comme quelque chose d’un peu dérangeant car le sujet n’est pas gai. Je trouve que c’est un joli clip qui reste subjectif car on n’y dévoile pas trop de choses. On me voit derrière une porte, on ne sait pas trop ce qui arrive mais les paroles racontent cette histoire.
Tes chansons seront-elles présentées sur scène en France mais aussi en Suède ?
En France, surement mais je ne sais pas encore pour la Suède ! Nous verrons une fois que nous aurons étudié le marché là-bas mais je dois dire que j’appréhende un peu car c’est un pays très pointu d’un point de vue musical.
Un autre artiste Suédois à une histoire d’amour avec le public Français. Aimerais-tu collaborer ou faire un duo avec Jay-Jay Johanson ?
Beaucoup de monde me parle de lui mais pour être honnête, je n’ai pas encore écouté ce qu’il fait mais je suis ouverte à toutes sortes de collaboration.
Comment expliquerais-tu la mélancolie contenue dans tes morceaux ?
Etonnament quand je compose, il y a toujours une tristesse qui ressort alors que je ne suis pas forcément triste. Je trouve un air, les paroles viennent et elles sont souvent mélancoliques. Je pense que cela vient également de ma façon de chanter qui accompagne ce sentiment. Je te dirais que cela vient assez naturellement et je trouve qu’il y a quelque chose de joli dans la mélancolie.
Ton EP annonce-t-il un album ?
Oui, je pense à un album après cet EP qui est un premier rendez-vous mais il est vrai que j’ai l’impression qu’un album n’est plus trop compatible avec notre génération, j’ai l’impression que les gens achètent plus titre par titre et je n’aimerais pas faire quelque chose qui ne soit pas intéressant pour les gens qui ont la flemme d’écouter un album. Nous réfléchissons au format du prochain disque. Nous avons eu du mal à sélectionner les quatre titres de l’EP car j’ai déjà beaucoup de chansons qui sont écrites.
Nina Johansson - One step too low
Réalisation : Fanny Castaing Copyrights : Abbesses Music Publishing