Rencontre avec Alexandre Fievée auteur d’un très beau livre sur Jean-Jacques Goldman !
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
En fait, je ne suis surtout pas auteur. Je suis avocat en droit d’auteur et en droit des nouvelles technologies. Je donne également des cours à l’université de Nanterre-La Défense. En tant que bénévole, je donne aussi des cours dans l’académie de foot de Bernard Diomède,un des champions du monde de 1998. Dans le cadre de mes loisirs, j’ai écrit un livre sur Jean-Jacques Goldman (rires).
Quelle a été votre envie première en écrivant l’ouvrage « Sur Ses Traces » ?
Cela est venu d’une déception par rapport à ce que je pouvais lire sur lui et qui ne représentait pas forcément le personnage. Il me semble que les journalistes qui ont écrit sur lui ont eu tendance à trop donner leurs avis et à trop orienter le sujet, si bien que cela perdait en authenticité.C’est en partant de ce constat que je me suis dit que finalement le meilleur livre qui pourrait exister serait un livre écrit par Jean-Jacques Goldman lui-même. Mais comme il ne le fera jamais car cela ne l’intéresse pas, je me suis dit qu’en reprenant ses déclarations publiques et en le citant un maximum on pourrait obtenir quelque chose d’authentique et qui lui ressemble. Mon premier travail a donc été d’aller vérifier si on pouvait trouver suffisamment de déclarations publiques afin de retracer toute sa carrière et pas simplement une période. Il fallait tout couvrir sinon cela n’avait pas de sens. Je me suis rendu compte qu’il avait, contrairement aux idées reçues, donné beaucoup d’interviews que ce soit dans la presse papier, à la télévision ou à la radio. J’ai beaucoup cherché sur Internet, à la Bibliothèque Nationale François Mitterrand, j’ai aussi acheté beaucoup de vieux magazines. C’est pour cela que je remercie dans mon livre les internautes qui m’ont vendu leurs revues.
Comment est né ce livre ?
J’ai eu l’idée en décembre 2014 et j’ai commencé à réfléchir sur cet ouvrage en janvier 2015. C’est après avoir commencé le travail de recherche et que j’ai eu la certitude que ce livre était possible. J’ai alors entamé le travail d’écriture. Au mois de juin 2015, je devais être arrivé à environ 150 pages. Dans ma tête, il fallait que le lecteur, qui se replonge dans les interviews de l’époque en lisant le livre, puisse consulter aussi des photos. C’est pourquoi il me semblait indispensable d’associer Claude Gassian,photographe attitré du chanteur, à ce projet. Mais je ne le connaissais que de nom. Je suis allé sur son site Internet et je lui ai envoyé un mail pour lui exposer mon projet. Il m’a répondu, quelque temps après, en me disant qu’il pourrait être intéressé mais que si cela devait aller plus loin, il faudrait en parler au « bureau de Jean-Jacques Goldman ». C’est que nous avons fait…
Jean-Jacques Goldman y-a-t-il participé ?
Il n’y a pas participé directement mais l’essentiel du propos est constitué de ses déclarations publiques. Je me suis contenté de faire des liaisons et des transitions entre les passages cités que je reprenais de lui mais il n’y a aucun parti-pris, aucun commentaire ni aucune opinion venant de ma part.
Lui avez-vous envoyé votre livre ?
Oui mais je n’ai pas encore eu de retour. Pour tout dire, je ne suis pas certain qu’il le lise. En revanche, j’ai eu des retours très positifs des photographes qui ont participé au livre, de l’un de ses musiciens, et même de Paul Ferrette qui est l’un de ses amis d’enfance.
Comment s’est déroulé le travail de recherche des photos illustrant votre ouvrage ?
Lorsque j’ai remis mon manuscrit à mon éditeur en janvier 2016, nous avons commencé à chercher les photos rares. Ce fut d’abord des séances de travail chez Claude Gassian, qui m’a montré tous les clichés qu’il avait de 1984 à aujourd’hui et j’ai commencé à faire une première sélection. Claude a, de son côté, fait un tri plus « artistique » et nous nous sommes revus une troisième fois pour identifier les photos qu’il nous fallait. Claude ne couvre pas tout puisqu’il n’était pas présent sur la partie 1975-1984. J’ai tout simplement pris les pochettes des albums et j’ai regardé les crédits photos pour voir quel photographe pourrait avoir des clichés intéressants. J’ai donc contacté Bettina Rheims qui a travaillé sur les deuxième et troisième albums. J’ai choisi les photos avec elle dans son studio dans Le Marais. J’ai fait pareil pour le premier album avec Elizabeth Lennard. Je ne connaissais pas du tout le deuxième photographe de tournée de Jean-Jacques Goldman, j’ai alors pris les pochettes des albums enregistrés en live et j’ai trouvé un certain A.R Pingouin. Il s’est avéré qu’il a des cartons entiers de photos de tournées. Tout cela s’est fait de manière extrêmement simple et je dois dire que tout le monde m’a ouvert sa porte. Notre souhait était de proposer le plus possible de belles photos inédites.
Quel est votre premier souvenir concernant l’artiste ?
« Je Marche Seul » en 1985. Quand on est gamin, à 8 ans, j’imagine que l’on est séduit par la mélodie et en grandissant, on s’intéresse aux textes et ensuite à l’homme car on se rend compte que c’est un quelqu’un d’intéressant.
Quelle serait votre « période » favorite de Goldman ?
Il n’y en a pas (rires). Je pense que l’on se raccroche à une chanson à un moment donnée, parce qu’elle est liée à une période, une envie, un événement que l’on traverse. Je suis assez nostalgique de la période 1985 car ce sont mes premiers 45 tours et « Non Homologué » a été mon premier 33 tours, acheté grâce à des points gagnés lors de l’examen de solfège de fin d’année car à l’époque je jouais de la clarinette.
Qu’est-ce qui vous séduit chez Jean-Jacques Goldman ?
Aujourd’hui, ce serait la personne. J’ai voulu montrer dans ce livre l’évolution de sa carrière et comment un homme qui est numéro 1 a réussi à se maintenir ainsi sans excès particuliers en conciliant son métier et sa vie privée et avec comme seul moteur le plaisir. C’est tellement rare.
Pensez-vous qu’il reviendra un jour dans les bacs ?
A priori non. En tout cas, pas avec un nouvel album et pas avec une tournée comme il en faisait à l’époque. Comme il a toujours été animé par le plaisir, nous ne sommes pas à l’abri qu’il le retrouve un jour même sous une forme différente. Moi, je dirais non en l’état mais je pense qu’il faut rester optimiste. Mais ce n’est que mon avis et il n’a pas beaucoup d’importance.
« Sur Ses Traces » est votre premier ouvrage consacré à la musique. Pensez-vous qu’il y en aura d’autres ?
L’idée de réécrire la carrière d’un artiste selon ses déclarations est quelque chose que j’aimerais bien décliner mais pour se faire, il faudrait que je trouve un artiste qui m’intéresse suffisamment pour que j’y consacre mes loisirs. J’ai quelques idées …
Y-a-t-il des points communs entre l’écriture et votre travail d’avocat ?
Finalement, ce n’est pas si éloigné de mon activité d’avocat car on reçoit des dossiers, on lit des pièces, des courriers, des échanges et on doit « réécrire » l’histoire en fonction de cela en citant le plus possible.
Jean-Jacques Goldman - Sur ses traces
Sur ses traces a été réalisé à partir des seules déclarations publiques faites par Jean?Jacques Goldman de 1975 à nos jours (presse écrite, radio et télévision). Ce livre n'est donc pas u...