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Rencontre avec deux membres de Yalta Club lors du Rock In Loft !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec deux membres de Yalta Club lors du Rock In Loft !

Pouvez-vous présenter Yalta Club à nos lecteurs et nous dire comment il s’est formé ?

Corinna : Je te dirais que Yalta Club est un groupe Parisien-Berlinois, si je puis dire. Nous sommes six dans le groupe, il y a cinq Français et moi qui suis Allemande. La plupart des garçons se sont rencontrés il y a dix ans durant leurs études et Tom est arrivé dans le groupe il y a six ans en qualité de trompettiste et moi, je suis arrivée dans le groupe il y a environ 5 ans. Geff est le chanteur lead dans le groupe, Nico est bassiste, Seb est batteur, Arthur est guitariste, Tom est trompettiste et percussionniste et moi, je suis pianiste. Nous chantons tous un peu dans Yalta Club.

Comment présenteriez-vous la musique de Yalta Club ?

Tom : On fait de la musique moderne, pop et assez métissé. On retrouve dans notre musique des influences qui viennent d’un peu partout. Nous utilisons des samples de chants Africains ou Indiens et des percussions d’Amérique Latine. Notre musique est très ouverte car nous avons tous pas mal voyagé.

Pouvez-vous nous expliquer le choix du nom de scène ?

T : Nous l’avons choisi quand nous préparions notre premier album qui était beaucoup plus léger et entraînant dans la musique. Les textes du premier disque parlaient pas mal de société avec un brin de rire jaune mais sur des musiques très enjouées. Yalta a attiré notre regard car c’est la ville où ont été signés les célèbres accords très lourds et chargés d’histoire. Les trois grandes puissances y ont décidé de l’avenir du monde sans les autres pays. Il y avait une résonance avec nos textes mais Yalta est également une cité balnéaire et cela collait bien avec notre musique. Le double sens nous allait bien et nous avons ajouté club car nous avons un fonctionnement très collectif et spontané et que l’on aime bien faire la bringue.

Rencontre avec deux membres de Yalta Club lors du Rock In Loft !

Votre premier album éponyme était très pop et coloré à l’image des membres du groupe sur la pochette. Est-ce que votre mot d’ordre était d’apporter un peu de fun et de légèreté dans le paysage musical en France ?

T : Nous ne nous sommes pas donné une mission mais à cette époque, c’était quelque chose de naturel pour nous de faire de la musique sur des tempos enlevés. Cela correspondait bien également au plaisir que nous pouvions prendre sur scène. Nous avions une approche très légère de la musique et nous en faisions pour nous faire plaisir et passer de bons moments. Nous avions plein d’instruments et nous en changions souvent, il y avait un côté très boite à jouets et côté très enfantin dans notre approche.

Vous êtes revenus cet été avec un EP baptisé « Midas ». On note une évolution depuis le premier album. Comment présenteriez-vous musicalement ce nouveau disque ?

C : C’est vrai que cela a beaucoup changé. Le tempo est beaucoup plus réduit, il y a beaucoup plus d’instrumentation, il y a beaucoup de samples variés mais je te dirais que notre musique est beaucoup humble et sérieuse qu’auparavant. Nous avons tous beaucoup évolué personnellement et cela s’est retranscrit dans notre musique.

T : Je vois cela un peu comme un escalier ; nous avons fait un premier album qui a nous permis de faire une première expérience en figeant un peu les choses et ensuite, nous avons pu prendre un peu de recul. Quand on regarde l’histoire sur les deux dernières années, il y a beaucoup de choses qui nous ont marqués. Nous avions un ton un peu cynique et fun et nous avons arrêté de rigoler avec cela car il y avait des sujets qui nous touchaient et que nous voulions mettre en musique. Ce changement s’explique également par le fait que nous avons commencé à travailler avec Florent Livet et Pavle Kovacevic pour qui nous avons eu un énorme coup de cœur. Nous avons commencé à enregistrer des morceaux et nous nous sommes rendu compte que sur les morceaux lus lents, il y avait une vraie alchimie qui se créait. Cela a influé sur notre manière d’écrire.

Rencontre avec deux membres de Yalta Club lors du Rock In Loft !

Que raconte « Midas » ?

C : Midas était un roi qui pouvait transformer en or tout ce qu’il touchait. Au début, il trouvait cela formidable mais sur le long terme, il s’est rendu compte que même son repas ou sa fille se transformaient en or. Pour nous, c’était un peu une métaphore de notre société actuelle où tout le monde veut toujours plus alors que ce n’est pas peut-être pas le bon chemin un prendre. C’est un signe de notre démesure humaine.

Cet EP est très riche au niveau des instruments et des sonorités. Peut-on parler de world pop et comptez-vous voyager avec « Midas » hors de nos frontières ?

C : Merci pour le terme world pop, ça nous parle très bien ! Pour répondre à la deuxième partie de ta question, nous voulons effectivement faire voyager cet EP et nous l’avons déjà fait. Nous sommes allés en Allemagne, en Suisse et en Autriche et on espère aller encore ailleurs.

T : Le plus nous voyageons, le mieux cela nous va !

Cet EP annonce-t-il un second album ou est-ce une parenthèse pour faire patienter le public ?

C : Oui, l’EP annonce notre second album pour le début de l’année 2017. On a très hâte qu’il sorte pour le défendre sur scène.

« The Door » aborde les violences sexuelles. Yalta Club va-t-il à l’avenir s’inscrire dans une « pop à messages » ?

C : Je pense que notre musique porte toujours un message mais il n’est jamais moralisateur. Si nous parlons des violences sexuelles ou de la crise des réfugiés, nous avons évidemment une position très claire mais nous désirons plus transmettre un sentiment ou un état d’âme avec notre musique afin de pousser les gens à réagir. Je ne dirais que nous faisons de la pop engagée.

T : Geff avait dit quelque chose de très juste car quand tu te revendiques comme engagé, cela veut dire que chaque geste des membres du club doit être dans la même direction. En tant que groupe, nous sommes sensibles à plein de choses mais nous ne nous voyons pas comme des porte-étendards. On chante des choses qui nous touchent et qui nous semblent importantes.

Photo Max Riché

Photo Max Riché

« Love » est le premier extrait de « Midas ». Comment est né ce titre ?

T : Ce morceau est né quelques jours après les attentats de Charlie Hebdo. Nous étions très impactés par le concept et aussi parce que cela s’est passé dans notre ville. C’est quelque chose qui nous a énormément marqués. Ce qui a de bien avec le côté catharsis de la musique, c’est que nous avons cette chance de pouvoir prendre des choses qui nous choquent et qui nous font mal et de les sortir en les transformant comme un exutoire. « Love » a été une réaction à cette haine et à cette terreur dont tout le monde parlait. Ce qui apparaissait important à ce moment-là était de porter le message inverse. Quand il y a eu les autres attentats en novembre, notre réaction a été de donner le titre car cela nous a semblé être la seule chose que nous puissions faire en tant que musiciens.

Pouvez-vous nous parler du remix d’« Exile » réalisé par Almeeva ?

T : Almeeva est devenu un copain. Nous l’avons rencontré en studio car Kid North enregistrait son album au même endroit. Almeeva aimait beaucoup notre titre et nous lui avons dit de se faire plaisir. Le résultat est chouette, cela respecte le morceau initial et cela ressemble aussi à Almeeva. Bravo mec !

Quels sont vos prochains projets ?

C : Nous allons sortir un nouveau single inédit et il y aura également un nouveau clip.

T : Nous allons retravailler avec le collectif Akatre qui a fait la pochette et le premier clip de l’EP. On s’entend extrêmement bien et ils sont vraiment brillants. Il y a une belle alchimie avec eux.

C : Notre deuxième album sortira au début de l’année prochaine et nous ferons une grande tournée en Suisse, en Allemagne et en Autriche et probablement en France en février-mars.

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