Retrouvailles avec Annika And The Forest à l’occasion de la sortie de l’EP « A Piece Of She » !

Nous nous sommes rencontrés l’année dernière à l’occasion de la sortie de ton premier album baptisé « Chromatic ». Comment nous résumerais-tu ton année 2015 ?

« Chromatic » est sorti au printemps, il y a eu ensuite pas mal de concerts et j’ai eu envie d’éditer cet album en vinyle. J’avais rajouté des petites phrases dans les CDS, je trouvais que cela avait une autre valeur pour les auditeurs et sur le vinyle qui représente une autre façon d’écouter, il y avait un titre bonus. Cette seconde sortie me permettait de clore cette histoire-là et de passer à la suite. J’ai fait un vrai travail sur moi-même pour emmener le projet plus loin encore et c’est ce qui a fait la thématique de ce nouvel EP « A Piece Of She ».

Plusieurs titres extraits de « Chromatic » ont été clippés. Quel est ton rapport à la caméra ?

Nous avons tourné trois clips en trois jours de temps et cela a été très intense. J’ai vu des photos après le tournage et il y avait cette énorme caméra et moi, fière d’être là en face d’elle sans me démonter. C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience de l’ampleur de cette caméra et que je me suis dit que j’avais fait aussi mon job. J’étais entourée d’une équipe d’une vingtaine de personnes, j’ai adoré cela et j’ai trouvé cela très intéressant. C’est encore autre chose que l’enregistrement ou la scène où j’acquière de plus en plus d’expérience.

Comment est né le remix de « Car » réalisé par Maxime Delpierre ?

Je connais Max depuis très longtemps et j’ai toujours voulu travailler avec lui sur quelque chose. Max est quelqu’un qui a une culture musicale très approfondie et il a une vision bien à lui très précise et très claire des choses. Un remix était la chose idéale car il avait tous les droits et ce qu’il a fait sur « Car » est formidable. Je suis très contente du résultat et cela ajoute un vrai bonus à ce morceau.

Peux-tu nous parler du clip ?

Le clip a été réalisé par Xavier de Choudens qui réalise plutôt des longs métrages habituellement et je dois dire que la boite de prod et le casting était au top. Cela a été encore une très belle découverte et cette fois-ci, j’ai tourné avec de vrais acteurs. J’ai pu voir comment travaillait Xavier : en disant très peu de choses mais de façon très juste les acteurs se réajustaient directement, c’était beau à voir. J’ai adoré ce côté drôle et ironique mais aussi un peu dérangeant que l’on retrouve souvent en Suède. Max avait cela en tête tout comme Xavier, il y a du Bret Easton Ellis là-dedans.

Te verrais-tu évoluer également au cinéma en parallèle à la musique ?

Bien sûr, ce serait toujours intéressant. Durant le processus de création de mon prochain album et durant ce travail que j’ai fait sur moi, j’ai suivi une formation à Harmoniques et dans cette formation, il y avait de l’acting. C’est la première fois que je faisais de l’acting et je ne savais pas que c’était autant lié aux autres métiers d’art. Cela a été une autre découverte mais je n’en suis pas encore là. C’est un monde dans lequel tu plonges et dont tu ne reviens pas. Cela peut être assez incroyable. C’est quelque chose qui m’a intrigué après les clips,mais surtout après cette formation et cela m’a ouvert d’autres portes.

Tu reviens en cette rentrée avec « A Piece Of She ». Peux-tu nous présenter cet EP ?

« A Piece Of She » signifie une part d’elle, c’est le début de l’album à venir qui s’intitulera « She » et qui devrait sortir en février 2017 et il est composé de quatre titres. Cet EP est vraiment une partie de moi. Même s’il y avait des morceaux très personnels sur « Chromatic », ce n’était pas la même démarche. Ici, il y a une vraie bataille entre moi et moi et d’ailleurs en Anglais, cette expression est comme une invitation à se battre avec l’autre. Je suis allé plus loin dans le spectre de la voix, ce qui signifie qu’il se passe plus de choses en nombre de notes mélodiquement parlant et je suis assez contente de ce travail. J’avais envie d’aller de l’avant, d’aller plus loin et d’arriver à être plus libre.

Quels en sont les thèmes ?

Le thème central est l’affrontement avec soi-même. « She » est sur le fait de me rendre compte que j’étais à côté de moi. La chanson est personnelle mais il était très important que tout le monde puisse s’approprier les choses, il peut y avoir différentes lectures. « The Light Of The Night » parle de la confrontation envers des choses qui nous perturbent et qui reviennent sans cesse. « No Grace » est née de cette démarche de recherche personnelle où l’on peut se perdre et faire des conneries. Il y a une part de jugement envers moi-même mais au final, nous sommes tous des humains et on fait tous des erreurs et des bonnes choses. C’est un peu un entre deux où il y a de l’ironie. Il était important pour moi d’inclure « Part Of Sorrow » sur l’album car il représente la raison pour laquelle j’ai fait cette démarche sur moi-même. J’ai fait appel à Alice Lewis avec qui j’étais à l’école d’art pour les arrangements. Elle a emmené ce morceau quelque part en y ajoutant du soleil et elle l’a fait magnifiquement bien.

« She » sera-t-il une continuité de ton précédent album ?

Oui, c’est toujours une suite logique. Sur « Chromatic », nous dirions que la lumière était dans la nuit alors que sur « She », il y a plus du soleil du matin. Je le vois comme cela. La musique est toujours très imagée pour moi. « She » bénéficie de tout ce que j’ai pu apprendre avec le précédent album même si j’apprends tout le temps et j’espère que cela va s’entendre.

T’es-tu entourée de la même équipe ?

Certains musiciens étaient déjà présents sur « Chromatic », je pense à Caroline Geryl. Pour ces premiers morceaux, j’ai volontairement fait appel à un violoniste et non pas à un violoncelliste car je voulais apporter plus de ciel que de profondeur. C’est la première fois qu’Arthur Simoni enregistre sur des morceaux à moi. C’est un violoniste super doué, c’est un artiste. Une autre très belle rencontre est celle avec Zoé Hochberg, elle a des idées de programmations superbes et j’ai fait exprès de faire appel à deux batteuses. Zoé raconte une autre histoire par rapport à la même scène, elle a un jeu dans le rebondissement alors que Caroline a un jeu avec plus de graves et de frappe lourde. C’est un super mariage, cette rencontre entre les deux et cela va dans la thématique de ces deux personnes qui se confrontent. J’ai invité sur quelques morceaux Sébastien Adam qui avait fait partie de l’équipe live de « Chromatic ». J’ai découvert le travail de Fred Deces qui a mixé l’EP grâce au conseils de Melissa Phulpin et c’est ce que je recherchais pour avoir un univers pop electro très clair. Le mastering a été réalisé par Antoine Chabert et je dois dire que ce sont des belles rencontres et que j’ai eu beaucoup de chance. Je ne suis pas contre les hommes mais cette fois ci, vu la thématique de l’EP, j’ai décidé de m’entourer que de filles pour le live.

Tu as été l’un de mes coups de cœur scéniques quand je t’ai vu au Zèbre l’été dernier. As-tu fait vivre tes titres en dehors de nos frontières, en Suède notamment ?

Malheureusement non mais c’est quelque chose que j’aimerais développer et j’espère que cela viendra. Quand on travaille en indé, il faut être patient car cela prend plus de temps mais en revanche, j’ai eu un très bel article dans le plus grand journal en Suède qui est un peu l’équivalent du « Monde ». Cela a été une très belle mise en avant pour cette étrangère Suédoise que je suis devenue.

Quels sont tes prochains projets ?

Le 13 octobre, je serais en concert au Carreau Du Temple et ce sera un co-plateau avec Blow. Le 21 octobre, je me produirais à l’Hôtel Hilton Paris et d’autres dates seront mises en place. Il y aura une mini tournée en fin d’année au Luxembourg. Des clips arrivent… « No Grace » sera réalisé par Xavier et « She » est en vue. On espère que l’album sortira fin février.