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Rencontre avec Caruso, un talent à suivre de près !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Aurelien Faidy

Photo Aurelien Faidy

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Thomas Caruso, je suis originaire de Chambéry en Savoie et je vis à Toulouse depuis cinq ans même si je suis en cours de déplacement progressif pour Paris. J’ai choisi de prendre comme nom de scène mon nom de famille lors de ma participation à Nouvelle Star pour que l’on me retrouve plus facilement sur les réseaux, même si je ne suis pas sûr que ça ait été une bonne idée vu le nombre de « Caruso » qui figurent sur Google ; Enrico Caruso, Pagny, Pavarotti et j’en passe ! (rires) Je suis musicien et comédien de profession et je suis aussi auteur/compositeur pour d’autres artistes. Je ne fais que de l’art, c’est ce qui occupe tout mon temps.

Comment nous parlerais-tu de ton aventure Nouvelle Star ? Qu’attendais-tu de l’émission ?

C’est une grande question ! Pour être honnête, j’y allais sans plus d’attentes que ça. Je regardais d’un œil ce genre d’émissions, comme beaucoup. En évoluant dans la musique, c’est important d’avoir une ouverture d’esprit et de ne pas être réfractaire à ces choses-là, d’autant qu’il y a pas mal de talents qui émergent de ce type d’émissions. J’y suis allé pour faire un truc cool, tranquillement, sans trop me prendre le chou, avec sérénité. En fait, ma philosophie c’était : « dans la mesure où tu n’attends rien, tu ne peux pas être trop être déçu » et du coup tu prends tout comme un cadeau. Je n’ai pas fait l’émission pour être une pseudo-vedette de télé crochet ou pour être reconnu dans le métro, ce n’est pas ce qui compte pour moi. Je suis musicien, chanteur avant tout, j’ai un projet artistique et le plus important est de faire valoir ton art. Je suis arrivé jusqu’aux primes en direct, juste avant l’affaire de la baffe (rires). C’est un parcours qui m’allait assez bien en fait, avec le recul. En tout cas, je n’en retiens que du positif ! Et puis je me suis bien entendu avec tout le monde, il y avait un côté colo hyper agréable et j’ai été vraiment triste quand j’ai été éliminé surtout parce que je laissais mes amis de colos ! (rires)

Photo Aurelien Faidy

Photo Aurelien Faidy

Quelle est ton histoire avec le titre « Scarface » ?

C’est une histoire vraiment rigolote ! Moi, je ne connais pas hyper bien Booba, je ne suis pas un expert, même si j’aime bien le rap. En fait, j’aime surtout l’écriture offensive et directe des rappeurs. Je suis quelqu’un de très attaché à la langue Française, je la trouve fondamentalement belle, pour preuve, mes dieux s’appellent Gainsbourg, Brel et Ferré ! Et ce que j’aime dans le rap, c’est qu’aujourd’hui, les rappeurs se démarquent de ce monde aseptisé. Ce sont eux qui portent notre langue, qui la font évoluer. Ils se permettent pleins de choses dans l’écriture et on a vraiment besoin de cet axe là pour que les propositions artistiques avancent. Ensuite, d’un point de vue extérieur, je trouve que Booba se fout totalement de ce qu’on pense de lui, d’ailleurs, il rejoint Joey Starr sur ce plan là. Je trouve ça fabuleux et je les respecte beaucoup tous les deux, justement pour ça. J’ai un ami qui est très fan de Booba et c’est lui qui m’a invité à me pencher sur son travail. C’est comme ça que j’ai découvert « Scarface » et j’ai trouvé ça rigolo qu’un mec comme Booba, gros baraqué noir avec des tatouages partout et une tête de méchant avec la visière vissée sur le front se plaigne dans une chanson qu’il n’arrive pas à chopper des nanas parce qu’il leur fait peur. C’est drôle de se plaindre de quelque chose que tu as toi-même fabriqué ! C’est pour ça que j’ai aimé cette chanson au départ. Après, toute la polémique avec la rivalité Booba/JoeyStarr… Pour être honnête, je m’en foutais pas mal. Je savais qu’ils n’étaient pas vraiment copains, mais c’est la prod m’a dit qu’ils étaient même assez ennemis quand je suis arrivé à NS. Du coup j’ai trouvé ça encore plus drôle de chanter ce morceau dans ce contexte là ! (rires)

Tu n’es pas seulement chanteur, tu es également comédien. Comment gères-tu les deux ?

Je suis quelqu’un d’hyper intense dans tout ce que je fais. Jusque-là, j’étais à fond dans le théâtre. Depuis cinq ans, je ne faisais quasiment pas de musique parce que je joue presque tous les soirs au théâtre. Et puis cette année, j’ai eu envie d’inverser la tendance. Je me suis dis que c’était maintenant ou jamais pour la musique. Actuellement, je diminue le théâtre dans mon emploi du temps, pour laisser plus de place à la musique mais ce n’est pas un abandon car je sais déjà que j’y reviendrai. J’aime tellement ces deux arts que je ne pourrais pas choisir, c’est comme si on te demandait de choisir entre ton père et ta mère : tu ne peux pas ! Donc à présent, je sors d’un gros cycle théâtral, pour entrer dans un cycle musical mais ensuite, je me baladerai surement entre les deux.

Photo Esther Joly

Photo Esther Joly

Quel comédien es-tu ?

Je suis quelqu’un d’hyper investi et de passionné. Je te dirais que je suis très Johnny dans la transpiration (rires). Tout mon corps est investi, en tension complète. C’est d’ailleurs un calvaire pour mes partenaires féminines quand il faut embrasser une fille sur scène car je suis tout dégoulinant de sueur (rires). Je suis très impliqué corporellement et émotionnellement, je suis dans le don permanent. Voilà, en fait ça fait clicher mais je donne tout ! Et quand je sors de scène, je suis rincé, totalement à plat. En fait je fonctionne pareil qu’en musique. Depuis cinq ans, je ne fais que du comique. J’ai étudié les différents types de théâtre au conservatoire mais je dois dire que je préfère le comique, surement parce qu’il est populaire. C’est ce que j’aime dans l’art. Je veux rassembler le plus possible les gens car nous sommes dans une société où tout cherche à nous opposer alors que le but du jeu est d’être tous main dans la main, tous unis justement. J’aime l’art car pour moi, il n’y a rien de mieux au monde pour fédérer.

Penses-tu faire carrière en parallèle dans ces deux arts ?

J’aimerais beaucoup et je ferais tout pour ! Je prendrais Bruel comme exemple de modèle de réussite que ce soit dans la musique, le cinéma ou même le poker. Ce mec est vraiment balaise ! Il dégage une lumière vraiment forte. Je te cite Bruel mais plus dans le positionnement que dans la proposition artistique, t’inquiète, je ne vais pas te donner rendez-vous dans dix ans ! (rires) En fait, ma vie de rêve ce serait : sortir des albums régulièrement et écrire pour pas mal de monde en parallèle, et puis simultanément évoluer au théâtre et dans des films si l’occasion m’est donnée de le faire.

Photo Aurelien Faidy

Photo Aurelien Faidy

Quel univers veux-tu présenter au public ? « Face B » en est-il un bon exemple ?

Ça aussi c’est une très bonne question. L’univers que je veux présenter, j’aimerais qu’il soit très personnel et totalement sincère. J’aimerais être le plus vrai possible. En ce sens, « Face B » n’est pas très représentatif de la suite. « Face B » est ma première maquette solo, c’est un petit bout de chemin sur une énorme route. « Face B » a été un hameçon pour moi, pour que les professionnels du secteur voient mes capacités mais ce n’était pas du tout un aboutissement. Je voulais montrer que le projet était solide et je voulais monter une équipe à mes côtés. Le seul point de concordance avec la suite c’est l’écriture, qui, même si elle a évolué, reste dans la même veine. On avait enregistré cette maquette avec des amis à Toulouse en 2015 de manière 100% bénévole et c’est vrai qu’on a pu tâtonner sur la direction artistique, ça se sent pas mal à l’écoute. J’ai dû écrire entre 500 et 700 chansons dans ma vie, j’écris tout le temps en fait ! Et je me suis rendu compte avec l’expérience que l’essence même d’une chanson est vachement évanescente et du coup la création est très fragile. Il faut que ce que tu penses, ce que tu dis et ce que tu fais soit parfaitement aligné pour ne pas t’éloigner du propos et de la proposition artistique, et ça a tendance à s’évaporer quand tu travailles à plusieurs car chacun tire la création de son côté. C’est un peu ce qui nous est arrivé sur « Face B ».

Travailles-tu sur un album ?

On est en train de travailler dessus, oui. Ça prend pas mal de temps tout ça. J’ai eu la chance de rencontrer une équipe formidable, avec laquelle j’ai beaucoup de plaisir à travailler. On nous a présentés il y a quelques mois de ça et il y a eu comme une évidence. On aurait pu se rencontrer plus tôt ou même plus tard mais avec ces gens, nous serions quoi qu’il arrive devenus amis. Ils écrivent pour pas mal de monde (Amir, Kendji Girac, Claudio Capéo) et je crois beaucoup en eux, ils sont très doués ! A présent, j’intègre doucement leur pôle d’écriture et en parallèle ils s’investissent aussi sur mon album, c’est un vrai travail d’équipe. On prend le temps de faire les choses correctement, on travaille dans le détail. Cet album doit me ressembler, je veux être transparent avec les gens. Je veux qu’ils puissent voir à travers moi et y voir un peu d’eux-mêmes aussi. On fait tout pour que cet album voie le jour en 2017.

Photo NöT

Photo NöT

Quel serait ton point fort ou ton petit plus ?

Je pense que mes points forts sont aussi mes défauts. Comme je suis quelqu’un de vrai et d’intense, j’ai un côté très extrême. Du coup dans les rapports humains, ça peut parfois être compliqué parce que je ne suis pas du tout tempéré. En fait, sous une apparence assez douce, je suis quelqu’un de plutôt dur. Il m’arrive d’ailleurs de me faire pas mal d’ennemis à cause de ça. C’est surement pour cette raison que je me suis si bien entendu avec Joey Starr dans l’émission. On a ce même côté vrai, frontal, il n’y a pas de compromis et cela se ressent sur scène. Mais du coup tu peux passer pour un connard très facilement, en particulier auprès de personnes malveillantes. Je crois qu’il faut juste s’habituer à ça et rester dans le bien, toujours.

Les réseaux sociaux et Youtube sont-ils pour toi primordiaux maintenant pour se promouvoir ?

Oui et c’est même élémentaire. Tu ne peux plus faire sans de nos jours et cela pour plusieurs raisons ; les gens sont plus dessus qu’à l’écoute d’une radio, donc c’est le premier moyen de communication aujourd’hui et c’est celui qui t’es le plus proche au final. Quand on y pense, c’est plutôt cool de choisir toi-même ta communication. Tu peux livrer à chaque moment ce que tu souhaites livrer et c’est très chouette pour ça. En revanche, ça prend beaucoup de temps ! Heureusement, je suis aidé par un ami, un mec super qui est très doué avec ces systèmes. En ce qui me concerne, je suis persuadé qu’il faut se mobiliser du temps pour être présent sur les réseaux. Il y a des gens qui t’écrivent des choses très touchantes et au sortir de l’émission, j’ai pris le temps de tout lire et de répondre progressivement à tout le monde. C’était vraiment adorable, je ne pouvais pas laisser tous ces messages sans réponse.

Photo Esther Joly

Photo Esther Joly

Quels sont tes prochains projets ?

J’en ai pas mal ! Je reprends le théâtre à Toulouse mais de façon sporadique afin d’avoir du temps pour travailler mon projet musical. En parallèle, j’écris pour des artistes connus et moins connus. Je suis en plein maquettage de mes propres titres et en discussion avec des maisons de disques et des acteurs du secteur. Pas mal de choses sont en train de se goupiller en ce moment et j’ai l’impression que les marches s’alignent doucement alors on va voir comment ça va évoluer. J’espère que ça sera l’année de l’aboutissement pour moi et si ce n’est pas celle-là, ce sera la suivante (rires). Ma seule certitude aujourd’hui, c’est moi. A mon âge et avec la persévérance que j’ai manifesté, je sais que je serai là, quoi qu’il arrive et c’est peut-être ça le plus important.

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