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Rencontre coup de cœur avec Ben.H, un jeune comédien talentueux !

Publié le par Steph Musicnation

Photo  Christine Coquilleau Naït Sidnas

Photo Christine Coquilleau Naït Sidnas

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Ben.H, je suis comédien, auteur et humoriste. J’ai joué mon premier spectacle baptisé Une Epoque Formidable durant deux ans et je présente actuellement mon second spectacle intitulé Le Monde Des Grands à La Cible et je suis plutôt sympa comme garçon dans l’ensemble (rires).

Qu’est-ce que Le Monde Des Grands ?

Le Monde Des Grands est la réalité, c’est tout ce qu’on lit dans les journaux, tout ce qu’on voit quand on allume la Télé ou quand on descend dans le métro. C’est tout ce qui n’est pas très beau en fait mais avec quoi on peut rire pourtant.

Photo  Christine Coquilleau Naït Sidnas

Photo Christine Coquilleau Naït Sidnas

Ton seul en scène apparaît comme étant très personnel. Est-ce le cas ?

C’est le cas ! En comparaison avec mon premier spectacle qui était plus adolescent, plus foufou et plus léger, celui-ci est dû à une vraie prise de conscience comme je le dis dès le début ; je paye un loyer, je vis en couple…Il y a un côté très vie à papa qui commence. Ce spectacle est une sorte de thérapie pour éviter l’inéluctable (rires).

Quelle serait ta vision de l’enfance actuelle par rapport à la tienne ?

J’ai l’impression que les enfants maintenant ont de plus en plus tôt le nez dans la merde même si on ne travaille plus à 12 ans. On grandit plus vite et à la fois non. Je pense que la jeune génération actuelle est plus trash, plus violente et beaucoup plus jeune. A mon époque dans les années 90, on n’avait pas NRJ 12.

Photo  Christine Coquilleau Naït Sidnas

Photo Christine Coquilleau Naït Sidnas

Quel enfant étais-tu ?

J’étais un enfant très sérieux, très curieux, je regardais déjà Capital à 11 ans, j’étais un enfant très malheureux (rires). Je te dirais que j’étais un enfant sérieux mais toujours rêveur, je passais mon temps à écrire des histoires. Le coup du slip par-dessus le pyjama pour être un super héros, cela a duré pendant très longtemps mais j’ai dû mettre ma carrière entre parenthèses après car ça ne marchait pas tant que ça car je n’ai pas le corps qui suit. Je sortais très peu, je mettais mon slip par-dessus mon pyjama, je me faisais une cape avec une serviette et je jouais tout seul dans ma chambre toute la journée. Ce sont mes parents qui m’obligeaient mais après l’adolescence est venu chambouler tout cela. J’étais un enfant très dans sa bulle pour résumer.

Quel adulte es-tu devenu ?

(Rires), l’enfant que j’étais ! Je n’ai pas passé les caps, je ne suis pas totalement adapté encore. Je te dirais que je suis totalement immature dans ma gestion de la vie courante.

Photo  Christine Coquilleau Naït Sidnas

Photo Christine Coquilleau Naït Sidnas

Comment est venue l’idée du train pour symboliser l’adolescence ?

Sans doute par cause conséquence en partant du principe que je séparais deux mondes, le monde de l’enfance et donc le monde des grands et je trouvais la métaphore du voyage très très juste et cela au-delà du sketch qui est plus cool à imager. Il y a un côté ligne 13, c’est le bordel ce voyage, tu ne t’assois pas dans ton fauteuil et tu ne laisses pas le temps passer. C’était à mon sens, ce qui était le mieux adapté et je ne te cache pas que je ne suis pas peu fier de cette métaphore.

Amsterdam. Vécu ou Inventé ?

Je fais gaffe car ton papier va rester sans doute (rires). Vécu, évidemment. Nous sommes partis à 18 ans avec des potes à Amsterdam, j’ai juste changé les noms dans le sketch. C’est quasiment du vécu, l’anecdote et le symbole ont toute leur vérité mais je ne me souviens pas en revanche avoir vu Michel Sardou (rires).

Photo  Christine Coquilleau Naït Sidnas

Photo Christine Coquilleau Naït Sidnas

Quel sketch de ton spectacle touche le plus le public selon toi ?

Bonne question. Je pense qu’il y a des degrés différents mais le sketch du bobo est un peu le tube le plus repris surtout à Paris parce qu’il a force d’identification. Je pense qu’ensuite celui qui touche le plus serait le sketch sur la vieillesse à la fin de mon spectacle car on touche aux mots tabous. On a tous un grand-père, des parents, ça peut toucher tout le monde. Prendre le parti de rire de cela, je pense que cela crée quelque chose qui n’est pas que de l’ordre de l’humour et je suis assez content de pouvoir installer cette ambiance-là alors que de nos jours, on est plutôt dans la recherche de la blague, de l’efficacité mais c’est important de se créer des petites bulles de jeu comme celle-là.

J’ai eu l’impression de voir Frédéric Beigbeder dans ton sketch sur le bobo. Qu’en penses-tu ?

Il y a dû y avoir de cela car c’est à tout ce Parisianisme-là auquel je m’attaque effectivement mais même au-delà de Beigbeder, c’est à tout cet univers Canal + au Paris bling bling auquel j’ai pensé. Ce sketch marche très bien à Paris mais encore plus en province où les gens se lâchent un peu car ils font une sorte de généralité et ils s’imaginent un peu le Parisien comme cela.

Photo  Christine Coquilleau Naït Sidnas

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Comment définirais-tu ton humour ?

Je dirais multiple car je ne pense pas avoir d’étiquette, je ne pense pas qu’on puisse me mettre dans l’humour noir, dans l’humour absurde, dans le stand up, dans simplement le personnage. Je pense que c’est dû aussi au fait que je sois au début de ma carrière et il y a donc beaucoup d’expériences surtout sur ce deuxième spectacle qui est encore assez jeune. J’ai pris le parti d’aller vers des sujets plus sombres dans ce spectacle afin d’en faire jaillir de la lumière. La seule virgule plus légère que je m’autorise est le sketch sur Amsterdam et c’est le seul héritage de mon premier spectacle.

Le Monde Des Grands n’est pas ton premier spectacle. Que proposais-tu dans Une Epoque Formidable ?

J’aime voir mon premier spectacle comme mon école, c’est mon BTS humour avec lequel j’ai tourné durant deux ans entre 2013 et 2015. Je n’ai pas fait de scènes ouvertes, je n’ai pas été testé mes sketchs dans des caves, … J’ai fait ce spectacle après le conservatoire, on travaillait en troupe et j’ai eu envie d’écrire pour moi tout seul. Je ne connaissais rien à l’univers de l’humour si ce n’est Coluche, Palmade et Semoun. Mon premier spectacle manquait d’originalité, c’était un spectacle à deux personnages où je repassais la vie mais sans profondeur mais j’ai tout appris avec ce spectacle, le contact avec le public, les effets d’humour que je n’avais pas dans ma formation classique. C’était mon spectacle étudiant, j’aime l’appeler comme ça !

Photo  Christine Coquilleau Naït Sidnas

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En dehors de ton seul en scène, peut-on te retrouver dans des pièces ?

J’aimerais bien mais j’ai dû refuser une proposition il n’y a pas très longtemps car je mettais en place mon second one. Nous sommes une petite équipe à nous dire que ce ne serait pas mal de jouer tous ensemble. On avait mis en place durant 2 ans On Cherche Encore Le Texte qui était une soirée d’impro, nous étions cinq humoristes et il y avait des guests. L’idée était de faire un premier pas vers un travail en groupe mais nous avons arrêté ces soirées car nos activités individuelles commençaient à prendre de la place. Retourner vers le théâtre et peut-être même vers le théâtre classique, cela fait partie des choses que j’aimerais bien refaire mais ce n’est pas d’actualité pour le moment.

Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir te découvrir à La Cible ?

Je pense que venir me voir à La Cible, c’est une expérience. Il me semble que la construction et la forme de mon spectacle ne sont pas semblables à beaucoup de spectacles qu’on voit actuellement qui plus est dans des petites salles avec des artistes qui ne sont pas connus du tout. Je pense faire une vraie proposition avec ce spectacle et le côté très atypique de la salle peut créer très rapidement une bonne ambiance. Je pense que cela peut être un vrai plus quand on s’en sert. A la base, j’étais moi-même très théâtre, il me fallait une mise en abyme du comédien mais La Cible permet vraiment de casser cette barrière-là. Si chacun met un peu sa pudeur de côté, c’est une très belle expérience, rien que le théâtre et le spectacle peut bien rentrer dans cet univers en décalage.

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