Rencontre avec Pascal Bolantin, un artiste complet qui vous présente son spectacle Pascal Bolantin Trouve Sa Voix au Théâtre Des Blancs Manteaux !
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Non, question suivante. (rires)
Je m’appelle Pascal Bolantin, je suis musicien, chanteur et comédien, je suis actuellement au Théâtre Des Blancs Manteaux tous les dimanches à 17h30 dans le spectacle Pascal Bolantin Trouve Sa Voix, dont j'ai écrit le texte et la musique.
Parallèlement, j’accompagne différents artistes en tant que pianiste professionnel.
J’ai commencé l’apprentissage de la musique par le piano, à l’âge de 6 ans, puis par le violoncelle, à partir de 11 ans.
Plus tard, il y a eu les cours de théâtre, de chant et de danse.
Ma carrière professionnelle a débuté par des pièces de théâtre puis de théâtre musical, en tant qu’artiste interprète. J’étais par ailleurs auteur-compositeur de chansons plutôt décalées, dans le registre de l’autodérision et de l’humour.
Et j'ai commencé ensuite à écrire aussi pour le théâtre musical.
Comment définirais-tu ton one baptisé Pascal Bolantin Trouve Sa Voix ?
C’est une pièce de théâtre musical en solo.
En solo mais à 5 personnages! On pourrait dire "one man show musical" mais le terme one man fait penser à des sketchs d’humoriste et je me considère plutôt comme comédien dans cette "pièce de théâtre" car il y a vraiment des personnages et une histoire.
Je trouve que l’on peut varier plus librement les registres émotionnels dans une pièce de théâtre que dans un one man show.
Qui sont les personnages qui le peuplent ?
Le personnage central est Le Sale Gosse, c’est un enfant de 10 ans qui habite dans un petit village à la montagne et qui veut devenir musicien.
Il y a bien sûr ses parents, Martine et Régis, mais c’est surtout sa mère que j’interprète, son père est là mais je ne le joue pas. Ils sont manutentionnaires dans un supermarché et, pour eux, la notion de carrière artistique n'est même pas envisageable.
La voisine du dessus, Elvina, est chanteuse d’opéra et elle va donner en douce des cours de musique au Sale Gosse puisqu’elle joue aussi du piano.
En dehors de son immeuble, le bambin va se balader dans la montagne autour de chez lui et il rencontre ainsi Fifi, qui est un vagabond, philosophe à ses heures, et qui vit dans sa camionnette.
Fifi est un être libre, qui joue de la guitare au coin du feu, et qui va également ouvrir des portes au Sale Gosse, en lui apprenant notamment à s’accompagner à la guitare. Il l’emmène ensuite dans un cabaret où ils font la connaissance d'Anna Bell, la meneuse de revue, qui a un tic de prononciation assez... prononcé!
Ces personnages sont typés mais sans être des caricatures. Ce sont des personnages hauts en couleurs, comme on peut parfois en croiser dans la vie.
Pour quel personnage as-tu le plus de tendresse et pourquoi ?
C’est une question qui n’est pas facile !
Je les adore tous... même Martine, qui se "rattrape" dans sa deuxième scène, à la fin du spectacle, car elle est plutôt gratinée au début de la pièce.
Même s'ils font tous partie de moi, je dirais que le plus proche serait Le Sale Gosse car l’aboutissement de cette histoire est le parcours de cet enfant, qui s’est nourri de diverses influences et qui trace son propre chemin dans la musique... je m’identifie forcément pas mal à lui mais ce n’est pas un spectacle autobiographique.
Ce personnage est également celui qui est le moins marqué au niveau du jeu, contrairement aux adultes, dont les corps, les voix, les façons de parler et de bouger sont plus singuliers.
Ce spectacle a-t-il une part autobiographique quand même ?
C’est certain que la vocation est autobiographique mais les personnages eux-mêmes, non. Je n’ai jamais eu de voisine chanteuse, ni d’ami vagabond, je n’ai pas grandi en montagne mais en banlieue parisienne et mes parents ne sont pas du tout comme ça !
Le fond est autobiographique mais la forme est romancée.
Tu joues la comédie, tu chantes, tu danses et tu joues de plusieurs instruments, as-tu toujours été pluridisciplinaire ?
Oui mais cela s’est forcément construit au fur et à mesure.
Quand j’étais petit, je faisais du piano puis du violoncelle, j’étais seulement musicien.
Au moment de rentrer au lycée, j’aurais pu choisir de faire uniquement de la musique classique mais cela ne me semblait pas la bonne voie.
C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à chercher quelles seraient les meilleures voies artistiques pour exprimer ce qui voulait sortir et donc il y a eu le théâtre, j’ai appris aussi tout seul les accords jazz au piano pour pouvoir m’accompagner et commencer à chanter, j’ai toujours suivi ce qui venait et c’est un peu aussi l’histoire de ce spectacle.
Ce qui est certain, c’est que je ne me suis jamais posé de questions pour la musique et il n’y a pas un jour où je ne joue pas de musique.
C’est en me professionnalisant en tant qu’interprète au sens large que j’ai utilisé toutes mes compétences.
Si on reprend le titre de ton spectacle, as-tu trouvé ta voix facilement ?
Il faudrait déjà savoir si j’ai trouvé ma voix !
En 2015, je répondrais oui mais rien n’est définitif, ma "voie" est comme cela aujourd’hui mais tout est une question d’étapes.
J’ai tâtonné, sans doute par pudeur, quand j’ai commencé à écrire des chansons car j’étais souvent dans l’autodérision, peut-être parce que je trouvais ça égocentrique d’écrire des chansons au premier degré à cette époque-là.
Quand j’ai écrit Ginger Circus, mon premier spectacle musical, où nous étions cinq interprètes, il y avait un vrai propos de fond mais traité à nouveau sous forme humoristique.
Je pensais, et je pense toujours, que ma voie était l'alliance d'un fond plutôt sérieux, du moins humain, avec une forme plutôt humoristique.
J’ai toujours peur que quelque chose de trop "culture" soit chiant et que quelque chose de trop "divertissement" manque de profondeur, d'intelligence ou de sincérité.
Une forme "divertissement" et un fond "culture" représentent vraiment le mariage que j’essaie de réaliser depuis toujours.
Je me permets de plus en plus de ne pas toujours faire rire et je l’assume complètement.
Je pense que je suis en évolution et, si trouver ma voie n’a pas été difficile, cela a pris du temps, pour oser faire émerger le fond qui était parfois trop noyé dans l’humour, même si cela peut créer une "personnalité" artistique.
Le principal, pour moi, est de faire passer un bon moment aux gens, sans tomber dans quelque chose de purement "intello" qui ne s’adresserait qu'à la tête et pas au cœur.
Et ta voie professionnelle ?
J’ai toujours fait en sorte d’avoir le temps de prendre - ou non - une décision.
J’ai fait des études d’ingénieur du son, après le bac, pour pouvoir débuter dans le milieu artistique en étant plus "facilement" intermittent du spectacle, grâce à la fois à des contrats de technicien et à des contrats d'artiste car l'obtention de ce statut aurait pu, sinon, me contraindre à accepter tout et n’importe quoi.
Ce cumul m’a permis durant environ six ans de mettre en place mes projets professionnels. J’étais conscient que je préférerais ne vivre que de ma musique mais je savais aussi qu’il faut du temps pour faire des rencontres et se créer un réseau.
Quel a été le déclic pour monter sur scène avec ton premier spectacle écrit par tes soins intitulé Ginger Circus ?
Il n’y a pas eu vraiment de déclic car je travaillais comme comédien-chanteur dans des comédies musicales donc, forcément, quand on est soi-même créatif et qu’on a déjà touché à l’écriture, les idées viennent et on a envie de faire découvrir son univers, tout naturellement.
J’avais cette chance de connaître des artistes et donc de pouvoir faire régulièrement, autour d’une table et d’un piano, des lectures de cette histoire qui naissait au fur et à mesure.
En enregistrant ces lectures, je pouvais sentir très nettement les scènes où les comédiens commençaient à prendre du plaisir et les moments où cela retombait. Cela a donc pris un certain temps, je réécrivais et on se revoyait tous les trois mois environ.
Petit à petit, Ginger Circus s’est mis en place et on a pu présenter la première version du spectacle en 2011, en lecture publique au théâtre du Petit Saint-Martin, dans le cadre des Découvertes DIVA du Théâtre Musical, soutenues par la SACD.
On a ensuite joué le spectacle en 2012 à Versailles puis en 2013 à Paris.
Qui retrouve-t-on dans tes influences aussi bien musicales que dans l’acting ou l’humour ?
Je serais incapable de répondre car j’aime beaucoup de choses en musique, aussi bien du classique que du jazz, de la folk et bien sûr tous les standards de la pop. Je n’écoute pas beaucoup d’artistes français mais c'est une culture que j’ai acquise en accompagnant des chanteurs au piano.
Par goût, je me situerais plutôt entre pop et blues.
Pour les influences de comédiens ou d'humoristes, c’est un peu le même principe... je suis finalement plus inspiré par leur profil que par leur style : j'apprécie l'authenticité, l'exigence, l'engagement, la générosité.
J’ai l’impression de rentrer plus en résonance avec des artistes qui expriment quelque chose de leur vécu, même quand c’est avec humour, en étant tournés vers le public, dans le don, plutôt que vers eux-mêmes.
Il y a un changement de fréquentation dans les théâtres et les salles de concert depuis les attentats, penses-tu que la situation va revenir à la normale dans les prochaines semaines ?
Je pense que le mouvement des jeunes qui incitent à sortir, afin de montrer que la vie continue et qu’il ne faut pas céder à la panique, y contribuera beaucoup.
Mais même sans être influencés, à part pour les gens qui restent branchés toute la journée sur les chaînes d’info, la vie a repris, les gens ont toujours le même besoin de sortir et de se divertir et je pense que la fréquentation reprendra progressivement... mais c'est "facile" à dire pour moi car je ne joue pas dans un des grands lieux de spectacle parisiens et je comprends très bien que des spectateurs puissent avoir peur de se rendre dans les grandes salles car le Bataclan laissera des traces.
Quels sont tes projets pour 2016 ?
Déjà, ce serait top de prolonger mon spectacle au Théâtre Des Blancs Manteaux, avec une énorme demande du public ! (rires)
D'autres dates ponctuelles sont prévues, en région parisienne et aussi dans le Sud-Ouest.
En ce qui concerne l'écriture, je pense que mon prochain spectacle sera un tour de chant, avec les chansons plus douces que j'écris depuis plusieurs mois et qui sont davantage des chansons "d’album", ce qui ne veut pas dire sans émotion, au contraire !
Après toutes les chansons "de scène" plutôt démonstratives qu'implique l'écriture du théâtre musical en général, j’ai envie de chanter des chansons beaucoup plus intimistes, dont les arrangements seront très dépouillés, piano-voix, guitare-voix, le genre de chansons qu'on a plaisir à écouter au casque, chez soi, pour être au plus près de la voix.
Un EP ou un album est envisageable mais, tel que je le visualise aujourd'hui, j'opterais plutôt pour un enregistrement live de ce tour de chant, et même, pourquoi pas, pour un DVD live, qui retranscrirait au mieux cette prochaine expérience... rendez-vous en 2016 !
Spectacle humoristique et musical écrit, mis en scène et interprété par Pascal Bolantin Le Sale Gosse, premier de sa classe de CM2, veut devenir musicien. Mais ses parents, Martine et Régis, s...
http://www.blancsmanteaux.fr/spectacles/spectacle_pascalbolantin/pascalbolantin.html
"Pascal Bolantin trouve sa voix!" - Présentation
Venez découvrir Pascal Bolantin sur scène, au Théâtre Les Blancs Manteaux (Paris)!! Musicien, chanteur et acteur, il se produit tous les dimanches à 17h30 dans le spectacle solo "Pascal Bolant...