Alexandre Bussereau vous en dit plus sur La Veuve Choufleuri, une opérette moderne et déjantée !
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Alexandre Bussereau, je suis un jeune comédien et metteur en scène.
J’ai étudié durant trois années au Cours Florent et j’y suis maintenant professeur pour des ados.
J’ai mis en scène avec Romane Coumes mon premier spectacle intitulé La Veuve Choufleuri que nous avions présenté comme travail de fin d’études au Cours Florent.
A côté de cela, je joue dans plusieurs pièces.
Actuellement, je suis à l’affiche de la pièce La Ronde de Schnitzler au Théâtre L’Aktéon tous les vendredis et samedis soir jusqu’au 14 novembre et je suis assistant metteur en scène d’Anastasia, la comédie musicale un gros projet qui va se jouer à Lille au Casino Barrière le 06 décembre avec un très beau casting.
Qu’est ce que la Veuve Choufleuri ?
C’est une adaptation de Mr Choufleuri de Jacques Offenbach.
Avec Romane, nous sommes de grands admirateurs d’opérettes mais certaines de celles que nous avons pu voir étaient un peu trop dans les codes selon nous.
Nous avons vraiment voulu rendre accessible l’opérette au plus grand nombre.
L’opérette n’est pas forcément un truc « ringard réservé aux personnes âgées » mais cela peut-être drôle et accessible même pour des jeunes.
Nous en avons eu la preuve concrète en faisant un festival à Massy où toute une classe d’étudiants était débout à la fin en train de nous applaudir.
Ma plus grande récompense est de voir les gens sortir d’une représentation avec le sourire.
Comment est née l’idée d’adapter cette opérette ?
Au début de notre collaboration, Romane et moi avons décidé de ne pas nous mettre de barrières dans cette adaptation.
Nous sommes tombés sur une comédienne géniale qui correspondait parfaitement à l’idée que j’avais en tête, cela nous a donné l’idée d’adapter le scenario avec une femme dans le rôle principal. Prise au CNSAD, cette comédienne a dû quitter le projet et nous l’avons remplacée par Ornella Petit. Ornella a beaucoup travaillé pour ce rôle et elle le fait divinement bien !
Pour la réflexion sur l’univers, la scénographie, nous avons réfléchit à des chansons, des textes, tout un tas d’inspirations visuelles. J’aime les univers loufoques, un peu barrés et qui tendent vers le burlesque et c’est ça que nous avons voulu faire et toute la troupe nous a suivis. L’idée était de privilégié le jeu d’acteur. Nous avons donc fait notre casting de manière à trouver des comédiens qui chantent, et non des chanteurs qui jouent.
Nous avons créé un personnage (celui du caribou), ajouté une nouvelle chanson (La Veuve Du Colonel, tirée de La Vie Parisienne d’Offenbach, que nous avons renommée La Veuve Du Cavalier en changeant les paroles.)
Qui est ton personnage Babylas ?
Babylas est l’amant d’Ernestine la fille de Mme Choufleuri.
C’est un compositeur d’opéra qui travaille dans sa chambre de bonne et il a vue directement sur la maison des Choufleuri.
Il rencontre Ernestine, ils tombent très vite amoureux et en moins d’une semaine il veut la demander en mariage et venir à cette fameuse soirée musicale organisée par sa mère.
Les deux personnages incarnent les jeunes premiers et nous les avons rendus plus intriguants, presqu’hors temps : Babylas a un costume un peu « vampire », très daté alors que la tenue d’Ernestine est « futuriste ».
Mon personnage est une espèce de loser qui n’a encore rien fait mais qui se prend pour un dieu.
Comment définirais-tu l’opérette La Veuve Choufleuri ?
Je dirais que c’est une pièce absurde et très comique qui ne se prend pas la tête et dont le but est de divertir le plus grand nombre.
Sur beaucoup de points, le spectacle est très absurde. Je pense qu’à un moment, il faut que les gens décrochent et se laissent embarquer dans notre univers.
Comment avez-vous revisité cette opérette ?
Nous avons collé un style de jeu particulier sur un genre qui a déjà son propre style.
Si cette opérette était jouée à la manière de l’opérette d’époque avec le texte tel qu’il est là, le seul qui pourrait être éventuellement drôle serait le domestique.
Nos comédiens sont tous très différents et c’est cette différence qui donne autant de couleurs au spectacle avec des personnages très particuliers …
Qui sont Les Chasseurs S’Entêtent ?
J’ai rencontré Romane lors de cours de chant au Cours Florent, nous avons monté La Veuve Choufleuri et avons créé notre compagnie.
Elle est soprano, je suis ténor, nous avons sympathisé très rapidement et nous avons eu l’idée de monter cette opérette après une soirée et la collaboration s’est tout de suite très bien passée car nous sommes complémentaires. Je suis quelqu’un d’assez sanguin et je fonce alors que Romane est plus posée et plus réfléchie. Pour l’exploitation de notre spectacle, nous avons dû créer une compagnie. Nous voulions le mot « Chasseur » dans le titre, en référence à notre scénographie sur La Veuve Choufleuri.
Le nom est né d’un fou rire car nous étions au téléphone avec un directeur de théâtre et nous devions dans l’urgence donner le nom de la compagnie sauf nous ne l’avions pas trouvé. Nous voulions le mot « Chasseurs », alors Romane a dit « chasseurs sans têtes » et c’est là que nous avons rit. Le nom était trouvé !
C’est après que nous avons réfléchit au jeu de mot et comme nous sommes très entêtés tous les deux et que nous voulons forcément aller au bout de nos idées, on s’est dit que Chasseurs S’Entêtent, c’était très bien.
Notre logo représente donc une trompe de chasse avec un tourbillon qui fait référence aux deux mots.
As-tu toujours évolué dans l’opéra ?
Pas du tout. Je n’avais jamais chanté de ma vie avant ma première fois « en public » au chœur du Cours Florent avec Laurent Austry notre professeur de chant, il y a cinq ans.
J’ai commencé alors à chanter du lyrique, de l’opéra, des chœurs de Verdi, de Bizet et aussi des opérettes.
J’ai fait trois ans de chœur avec Laurent puis j’ai intégré le conservatoire de chant à Villeneuve Saint Georges en cours particuliers.
Quelles sont tes influences musicales ?
Principalement la musique pop, Lady Gaga par exemple. J’aime beaucoup le chant lyrique, les opéras, j’aime le talent d’Offenbach, en particulier Les Contes D’Hoffmann que j’adore. La chanson de la poupée désarticulée est extra !
Même si j’écoute de la musique tout le temps, je suis très sensible à l’aspect visuel des choses. Je fonctionne beaucoup aux coups de cœur, je peux aimer une chanson juste par son clip. Mes influences visuelles pour la scénographie sont Tim Burton, Lady Gaga, le Capitole de Hunger Games ou La Famille Adams.
J’ai aussi découvert Claire Diterzi il y a quelques années et j’aime particulièrement son univers pop-rock-barré. Ses clips sont très intéressants.
Dans quel genre théâtral te sens-tu le plus à l’aise ?
Je répondrais la comédie.
J’aime beaucoup Copi qui était un auteur complètement ravagé dans tous les sens du terme, j’aime Feydeau, Labiche, les vaudevilles mais cela dépend de la façon dont ils sont mis en scène.
Il y a beaucoup de choses que j’aime bien faire ; l’année dernière, j’ai même participé à une création sur la peur dans un sous-sol dans un bâtiment presque désaffecté, c’était bizarre et glauque mais j’ai adoré. La liberté que nous avions m’a permis de beaucoup m’amuser.
Quels sont tes prochains projets ?
Ma priorité est La Veuve Choufleuri que nous allons essayer d’emmener très loin. Nous souhaitons faire une tournée, trouver des programmateurs, peut-être faire Avignon et faire connaître l’opérette au plus grand nombre. Pour cela, nous voudrions voyager en France mais aussi plus loin … Suisse, Belgique ou encore Canada.
Autrement, la compagnie prépare son second spectacle, une nouvelle opérette. Nous avons commencé le travail d’adaptation.
Parallèlement, je suis en train d’écrire un court-métrage que je souhaite réaliser courant 2016. Il s’agira d’un thriller.
Je suis également sur un projet de création autour d’Hamlet de Shakespeare.
Je te laisse libre parole pour inviter les lecteurs à venir découvrir La Veuve Choufleuri…
J’ai envie de dire aux lecteurs que s’ils veulent passer un bon moment, une heure à ne pas se prendre la tête et s’ils veulent ressortir avec le sourire, ils peuvent venir nous voir.
Venez soutenir une jeune troupe qui se bat pour faire découvrir l’opérette au plus grand nombre !