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Rencontre avec Garner à l’occasion de la sortie dans les bacs de son album Bas Les Armes

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec Garner à l’occasion de la sortie dans les bacs de son album Bas Les Armes

Il y a des artistes qui vous marquent dès la première écoute, des coups de cœur qui ne cessent de grandir encore et toujours ; Garner en fait partie.

Bas Les Armes son premier album sort enfin dans les bacs, aujourd’hui même.

Quoi de mieux que de donner la parole à l’artiste pour nous le présenter comme il se doit !

Quelques minutes avant de monter sur scène jeudi dernier à la péniche Antipode, Garner a répondu à nos questions.

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

C’est une grande question !

Je suis auteur, compositeur et interprète d’un projet qui s’appelle Garner qui me représente un peu moi mais aussi un peu le projet et un peu le collectif, il y a des musiciens à mes côtés dont Christophe Dorémus qui est mon bassiste et qui m’accompagne dans ce projet là depuis quelques années et qui participe également à l’élaboration des morceaux.

Si nous parlons exclusivement de Garner, c’est un projet que je porte depuis quelques années mais c’est aussi le fruit d’un collectif.

D’un point de vue personnel, je dirais que je ne suis plus un gamin car j’ai la quarantaine et cela contribue à délimiter l’univers de mes textes et de mes chansons qui se basent sur une certaine exigence littéraire mais aussi en terme de propos de sujet, il y a également un recul dans l’écriture qui est peut-être lié à cette expérience de vie.

As-tu toujours évolué dans la musique ?

Je pourrais te répondre par oui et par non car j’ai toujours eu un lien fort avec la musique, j’ai fais du piano de l’âge de 6 ans à l’adolescence mais je dirais que je suis un personnage avec un parcours un peu protéiforme, j’ai été tour à tour étudiant en économie, guide de rafting, enseignant et comédien, tout au long de ce parcours, j’ai toujours eu une constante : l’écriture.

Je suis passé par le théâtre et j’ai pendant un temps abandonné la musique mais le théâtre m’a remis le pied à l’étrier car j’ai rencontré des musiciens lors d’une pièce de théâtre et l’envie de faire quelque chose avec les textes que j’avais dans ma besace m’est revenue.

J’écris depuis l’adolescence mais j’ai commencé à écrire des chansons depuis une quinzaine d’années et je pense que c’est d’abord l’écriture de textes qui m’a amené vers la chanson et cela reste aujourd’hui pour moi l’axe directeur de mon projet même si musicalement parlant je me suis positionné un peu plus clairement maintenant pour savoir comment je ferais résonner au mieux mes textes avec des choses en adéquation avec mes goûts artistiques d’un point de vue musical.

J’ai participé à 4 groupes au total mais Garner est le bon !

En parallèle, la musique a toujours fait partie de mon existence en tant qu’auditeur, j’ai toujours été entouré de gens qui étaient passionnés par la musique et mon intérêt personnel se porte aussi bien sur la musique classique, la pop, l’électro, le rock…

Rencontre avec Garner à l’occasion de la sortie dans les bacs de son album Bas Les Armes

Tu étais plus rock dirons-nous, quel a été le déclic pour te diriger vers quelque chose de plus électro ?

Cela vient de hasards et de rencontres notamment avec Christophe Touzalin qui est un musicien qui connaît très bien l’éléctro et la scène Berlinoise et qui a fait partie un moment du projet d’élaboration de mon album, il m’a sensibilisé à ces sons.

Je suis allé à Berlin et j’y ai découvert les sonorités électro que je ne connaissais pas trop au départ et aujourd’hui j’ai une vraie sensibilité pour les sons électro qui se trouvent être plus en adéquation avec mes textes finalement.

L’électro est une musique plus planante qui donne un peu plus de place à mes textes qui sont ; sans prétention aucune ; assez poétiques et métaphoriques, le rock ne permet pas cela et puis mes goûts ont évolués également.

Bas Les Armes est ton premier album, comment le résumerais-tu ?

C’est un spectre large de mes humeurs et du regard que je porte sur le monde.

J’ai toujours été passionné par l’actualité, la géopolitique et les grandes affaires du monde ; en même temps, je n’ai jamais eu envie d’en faire des chansons car l’engagement politique pour un artiste est toujours un peu compliqué.

J’avais envie de défendre politiquement quelque chose d’un peu marginal même si je sais que ce n’est pas toujours fédérateur.

Comme je suis un artiste qui n’a plus 20 ans, j’ai un recul et une perspective par rapport à la vie, j’ai quelques années derrière moi et je commence à compter celles qui restent.

Quand on a un peu ce regard sur ce qui est passé et sur ce qui reste à venir, forcément il y a du cynisme et de la mélancolie et j’ai l’impression que cet album c’est cela, c’est un bilan sur mes états d’âme, on n’est ni dans le combat ni dans la résignation, il y a une sorte de sérénité, une chanson comme Au Bord De La Piscine traduit complètement ça.

Rencontre avec Garner à l’occasion de la sortie dans les bacs de son album Bas Les Armes

Que retrouve-t-on dans tes textes ?

Il y a beaucoup de questionnements sur l’amour mais aussi l’obsession pour l’idée que tout est éphémère et qu’il faut savoir profiter de l’instant présent, on retrouve aussi de la mélancolie dans mes textes car je crois que c’est dans les états mélancoliques ( pas dépressifs) que je produis le plus et puis il y a du cynisme.

Je fais partie de ces gens qui disent aux personnes qui leur sont chères qu’ils les aiment, je ne veux pas galvauder le terme d’amour mais je pars du principe qu’on ne dit pas je t’aime à quelqu’un quand il est trop tard.

Berlin ou Un Garçon Qui Pleure sont des chansons d’amour, Brest est un mélange, c’est une chanson un peu testamentaire car je suis un grand amoureux de la mer qui est un thème assez présent dans mes chansons, la mer me renvoie par exemple à la finitude des choses.

Peux-tu nous expliquer le choix du titre de l’album ?

Je voulais traduire mon désir d’arrêter d’être dans le combat permanent , de lutter contre ces névroses, contre l’injustice, contre la peur de la réussite ou de son absence, je voulais un peu quelque chose à l’image de ce qui se dit dans Un Garçon Qui Pleure, laisser couler les larmes.

J’ai un peu hésité sur le titre mais j’avais vraiment envie de mettre en avant cette notion d’abandon, de lâcher prise.

Bas Les Armes signifie Allez-y, vous pouvez tirer, je suis ouvert à tous les tirs.

Pour en arriver à cet album, il y a eu quelques années de galère, il y a eu une rencontre assez magique avec un producteur indépendant qui m’a laissé une totale liberté artistique

et c’est arrivé à un moment de ma vie où j’étais plus en paix avec moi-même, j’étais dans l’acceptation de pas mal de choses.

Rencontre avec Garner à l’occasion de la sortie dans les bacs de son album Bas Les Armes

Peux-tu nous parler de tes influences musicales et de quelle façon les retrouve-t-on dans tes chansons ?

Alain Bashung est l’artiste qui m’a donné un goût très fort pour la variété Française mais je n’ai ni la prétention ni le désir de faire du copier coller.

Dans mes influences, il y a également de grands artistes comme Serge Gainsbourg mais aussi Barbara, Léo Ferré, Jacques Brel qui représentent la culture musicale de mes parents, plus marginalement Manset, l’album Auguri de Dominic A a été une découverte importante, j’aime beaucoup aussi Taxi Girl, j’ai écouté Jad Wio, Morphine, Noir Désir, Portishead, Blur, Beck ou Radiohead par exemple.

Je ne cherche pas à faire du copier coller mais ce sont des univers qui m’ont parlé.

Le son de clavier des années 80 me fait du bien et je revendique complètement le rapport à ces années-là.

Je suis assez fan en ce moment des arrangements de Son Lux.

Il y a un duo sur cet album, la chanson Madame partagée avec Véronique Presle, comment est-il né ?

La chanson est née dans une chambre d’hôtel sur l’île de Groix en Bretagne, c’était une petite chambre qui donnait sur la mer et nous étions hors saison.

C’est un texte qui était originalement écrit pour une personne et ma compagne, qui interprète cette chanson avec moi, me donnait des conseils et je me suis amusé à lui faire chanter des chœurs au départ et de fil en aiguille c’est devenu un duo.

Madame est clairement un petit hommage à Gainsbourg, sans aucune prétention encore une fois.

Rencontre avec Garner à l’occasion de la sortie dans les bacs de son album Bas Les Armes

Pas mal de titres ont déjà bénéficié de clips, as-tu des idées sur les prochains ?

Oui, il y a la chanson Brest pour laquelle j’aimerais faire un clip, quelque chose d’assez sombre et de décalé comme pour mes autres clips.

Je n’ai pas du tout la culture clips, je suis pas guidé par des models bien que je sois certainement influencé mais les idées partent d’abord d’ambiances que j’ai dans la tête.

Pour Brest, je voudrais prendre un appareil photo et faire quelque chose un peu à l’arrache, je voudrais déambuler dans Brest et en bord de mer et filmer un peu les nuits d’ivresse, je voudrais quelque chose d’un peu trash et d’un peu rock.

Brest est un titre doux en apparence mais j’aimerais y glisser des images complètement décalées.

J’ambitionne de faire enfin un clip pour Un Garçon Qui Pleure.

Quelle serait la chanson dont tu es le plus fier et quel serait le titre qui te ressemble le plus ?

Il y a plein de chansons dont je suis fier, c’est compliqué, j’aime beaucoup Tous Les Jours Que sur la construction musicale et j’ai un vrai plaisir à la faire sur scène.

Je Me Retourne est une chanson qui me ressemble même si musicalement ce n’est peut-être pas celle que je préfère mais ce qu’elle raconte traduit assez bien ma personnalité.

Je me sens très proche de toutes mes chansons dans la mesure où elles sont toutes quasiment écrites à la première personne même si je est une autre personne.

Je dis je pour être impliqué mais ayant l’ambition que cela soit universel.

Que Se Passe-t-il ? est plus à prendre comme une blague, c’est un titre plus second degré.

Je ne me prends pas au sérieux en fait et c’est important ça !

As-tu des dates de concerts prévues cet été et à la rentrée ?

Cet été, je n’en ai pas du tout car je n’avais pas les outils pour démarcher les festivals en temps et en heure mais la crédibilité arrive et j’espère pouvoir en faire l’été prochain.

Dès la rentrée, il y aura 3 dates, le festival La Voix Est Libre à Montreuil le 20 septembre, La Maroquinerie le 24 septembre et le 16 octobre au Cadran à Colombes.

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