Johann Perrier alias Ms Project répond aux questions de La Parisienne Life

Fort du succès rencontré par ses deux précédents singles, Ms Project dégaine le single Fiesta Boom Boom 2015 avec la collaboration d’Alan Hoy, un titre qui est un sérieux outsider pour le tube de l’été 2015 ! L’artiste qui est aussi un ami à répondu à mes questions lors d’un entretien complice où Johann habituellement intervieweur s’est retrouvé dans la position de l’interviewé !

Peux-tu nous expliquer le pseudo Ms Project ?

Ms Project est né de ma rencontre avec Antoine Blanc qui a été membre du groupe jusqu’en 2009 ; Antoine est le fils de Georgette Lemaire et il faisait de l’electro, son projet s’appelait Mother Son.

Pour faire un peu plus court et plus actuel, je lui ai suggéré Ms Project, ce qui sous-entend Mother Son Project et on a gardé MS PROJECT !

Depuis combien d’années, évolues-tu dans le domaine de la production musicale ?

Si on englobe ce que j’ai fais à un niveau professionnel, je dirais depuis le début des années 2000 mais cela fait plus de 20 ans que je suis auteur et compositeur.

Avant, j’ai travaillé avec beaucoup de personnes qui m’ont permis d’apprendre plein de choses notamment les Anglais d’OMD, groupe culte des années 80.

Le batteur du groupe Malcolm Holmes était un copain, il s’est intéressé à mon travail et m’a signé en édition sur son label et nous avons travaillé ensemble pendant plusieurs années, j’ai énormément appris en le regardant travailler en studio, sur ce qu’on appelle la MAO.

J’ai rencontré Antoine Blanc qui est devenu un véritable alter ego, fin 2001 début 2002, naissent nos premières productions.

La première sortie pro de Ms Project arrive en 2005 avec un 1er single intitulé I Wanna Be In Love qu’on a signé chez EMI.

Fiesta Boom Boom 2015 est ton 3ème single en quelques mois, travailles-tu sur un album à présent?

J’aimerais bien en effet, peut-être qu’un jour il y aura un album, en tout cas ce qui est certain c’est qu’il y a des titres dans mes tiroirs.

J’ai sorti 3 albums de remixes des années 80 qui s’appellent The 80’s Remixes Collection, une collection sortie en digital et en physique dans beaucoup de pays du monde, d’ailleurs un volume 4 sortira en septembre-octobre 2015 qui je pense sera le dernier de la série avec des artistes comme Savage, Taco, Opus, Ryan Paris, les Bad Boys Blue…

Je fais de plus en plus de compositions et c’est vrai que j’aimerais bien sortir un album de Ms Project avec des compositions originales comme ce qu’on faisait au tout début de Ms Project, pourquoi pas pour début 2016 et pourquoi pas aussi avec des collaborations d’artistes actuels mais aussi des années 80 puisque j’en connais un certain nombre.

Comment expliques-tu ton succès à l’international ?

Le succès à l’international vient du fait qu’il y a eu deux tubes en France qui sont des tubes internationaux, j’ai remixé Alan Parsons Project en 2006, In The Sky a été un Top3 en clubs et a été joué sur pas mal de radios dont Nrj et en 2009, nous avons un second hit des clubs avec un remix de Kaoma qui s’appelait Tago Mago ; ce titre là a percé pas mal à l’étranger.

La vraie reconnaissance à l’internationale arrive fin 2006 quand je suis contacté via My Space par Michal Drojda qui travaille avec les Bad Boys Blue, c’est le webmaster du groupe, il m’a contacté car le chanteur cherchait de nouvelles collaborations.

Forcément, je connais et appréciais ce groupe phare des années 80, nous avons commencé à travailler sur un album de chansons originales qui est sorti sur mon label et signé dans une trentaine de pays.

Cette collaboration m’a ouvert les portes de l’Europe de l’Est, l’Asie, l’Afrique du Sud et m’a apporté d’autres collaborations comme les Gibson Brothers, Ottawan, Michael Fortunati,Fr David…

Cette petite renommée fait que maintenant Ms Project génère des milliers d’écoutes sur Soundcloud et que les titres marchent à l’étranger sans promotion !

Tu travailles beaucoup avec des stars des années 80 en remixant de grands succès pour des compilations, peux-tu nous en dire plus ?

J’ai eu la chance de travailler avec de grands noms des années 80 et soit de leur faire des albums originaux soit des remixes, je pourrais citer le regretté David Christie, Linda Jo Rizzo, Tina Charles, Miko Mission…

Tout ceci est venu du fait que notre tout premier single I Wanna Be In Love est sorti en pleine période où Benny Benassi cartonnait et même si les DJs aimaient notre titre, il dénotait un peu avec cette tendance, c’était un titre un peu trance avec des voix à la Jimmy Somerville, il a eu un petit succès, Top 60 des clubs.

On a compris que si nous voulions monter dans les classements, il fallait suivre la mode, d’où le titre In The Sky en 2006, remix d’Alan Parsons Project validé par l’artiste en personne sous 15 jours, on est rentrés en tant que compositeurs à ses côtés, c’était un très beau cadeau !

La machine était lancée car ça a cartonné !

Nous devions sortir un remix du groupe Starship, en parallèle au commencement de mon travail avec les Bad Boys Blue et c’est à cette période que des artistes ont commencé à demander des collaborations.

Les compilations The 80’S Remixes Collection sont arrivées rapidement et les artistes ont rechanté les titres pour la plupart et moi j’ai tout rejoué , c’est un principe pour avoir quelque chose d’intemporel tout en gardant l’âme des années 80.

Ms Project et les Bad Boys Blue, c’est une grande histoire d’amour, n’est ce pas ?

J’ai eu la chance de rencontrer le chanteur du groupe John McInerney grâce à Michal leur webmaster, j’avais envoyé 3 titres par Internet et il est venu me rencontrer à Paris et nous avons commencé à travailler dès fin 2006 sur un nouvel album.

John m’a traité comme un producteur de renom, c’est quelqu’un de très simple.

J’ai co-écrit tous les textes et musiques de l’album Heart & Soul qui est sorti sous licence dans plus de 25 pays.

Pour les 25 ans d’existence du groupe, John m’a demandé de reprendre tous les singles des Bad Boys Blue et de faire comme s’ils étaient des titres actuels.

J’ai travaillé main dans la main avec les producteurs d’origine du groupe.

Le disque a été produit exclusivement sur mon label.

C’est un belle histoire qui m’a ouvert plein de portes et m’a offert une vrai crédibilité.

Nous sommes actuellement en préparation d’un nouvel album qui sortirait peut-être en novembre.

Je n’aurais jamais cru tout ça quand je les écoutais quand j’avais 15 ans !

Tu es également journaliste-reporter, peux-tu nous présenter ton émission Watt’s In ?

Je suis devenu journaliste et reporter car quand j’ai voulu rentrer dans le monde musical, je ne connaissais personne et donc je ne rentrais nul part, je me suis dis je ne vais y arriver malgré mes 15 ans de piano classique et mes chansons, j’ai donc décider de rentrer dans cet univers par un autre côté.

C’est un ami de la famille Jeff Bouquet qui m’a mis le pied à l’étrier en tant que journaliste sur France Télévision dans l’émission qu’il produisait et qui s’appelait Giga en 1993.

C’est avec lui que j’ai appris les fondements du journalisme, le maniement de caméra, il a été un très bon professeur !

Au fur et à mesure du temps, j’ai travaillé sur Arte, comme journaliste en radio, en presse écrite, j’ai travaillé pour la Fnac pendant 10 ans et je me suis occupé de toute la télé interne et c’est là qu’est née Watt’s In.

J’ai crée ce concept d’émission musicale en 1995 et je l’ai mis en pratique à la Fnac.

Depuis sa création, j’ai du interviewer plus de 2500 artistes dont les Black Eyed Peas, Lady Gaga, Jean-Michel Jarre, Indochine, Paul McCartney…, je prends énormément de plaisir avec cette émission ainsi qu’avec la partie technique ; le montage, desrushage et la réalisation.

Un beau jour, par l’intermédiaire d’un ami, j’ai rencontré Fred Juarez qui a été quelqu’un de déterminant dans ma carrière musicale, ancien directeur général d’EMI, il avait son propre label à l’époque et il m’appelait pour faire des interviews de ses artistes et en parallèle je prenais conseil au près de lui et je lui faisais écouter ce que je faisais.

Quand il est retourné chez EMI en 2004, il m’a emmené avec lui et m’a signé sur le label car il croyait en mon travail.

Watt’S In existe toujours aujourd’hui, je fais environ 120 portraits d’artistes par an et l’émission a une audience moyenne de 9 millions de spectateurs par semaines.

Je te vois souvent pris au piège dans les bouchons Parisiens, quel est ton secret pour rester zen ?

(rires)

C’est une bonne question qui prouve que tu regardes bien tout ce qui se passe !

Je passe, il est vrai, beaucoup de temps dans les bouchons, souvent plusieurs heures par jour mais c’est vrai que la circulation à Paris est compliquée, pour rester zen, je prends une photo du bouchon et je la poste sur Facebook, histoire de faire partager ma rage aux gens ! (lol) et j’écoute de la musique !

J’ai la chance d’avoir toujours pas mal de nouveautés à écouter ou des albums qui me plaisent et je crois que c’est le seul moyen pour rester zen car on ne peut pas passer par dessus les voitures !

Quels sont tes projets à venir dans les mois qui arrivent ?

Il y aura certainement des remixes de Fiesta Boom Boom qui arriveront pour la deuxième quinzaine de juin ; la préparation du 4ème volet de la compilation The 80’s Remixes Collection, la réalisation d’un EP pour une jeune artiste Titia que j’avais rencontré lorsque je j’étais juré sur Zic Me Up et dont le premier single s’intitulera Je Sais ; je vais réaliser également 2 ou 3 titres pour Liam Dylano, il y aura aussi un remix 2015 de Give Me Up de Michael Fortunati, des titres pour Adrien Vivelli et Ludo Prel et certainement un nouveau single pour la rentrée et qui sera un retour à l’electro !

Un été studieux, en somme !

Ce n’est pas trop étrange pour un intervieweur d’être à son tour interviewé ?

C’est un exercice particulier mais quand le journaliste est bon, c’est un vrai plaisir !

Je suis plutôt un homme de studio, je n’ai jamais recherché à être sur le devant de la scène.

Quel serait ton mot de la fin ?

Je vais reprendre le titre d’une chanson de Thomas Anders, en disant Live Your Dream And Don’T Dream Your Life !

Vis tes rêves au lieu de rêver ta vie !

C’est ce qui se passe avec les Bad Boys Blue, un rêve devenu réalité.

Je conclurais en disant que pour moi, la musique ce sont des rencontres et des échanges.