Retrouvailles avec REB au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son second EP !

Tu es partie vivre en Argentine un certain temps, ton nouvel EP est-il né avant ce départ ou pendant que tu étais là-bas ?

J'ai commencé à composer l'EP avant de partir car j'avais déjà cette idée en général de trouver un ailleurs et d'explorer. J’ai terminé ce disque avant de me rendre en Argentine mais plusieurs chansons abordent ce thème-là et aussi globalement ce qui se joue quand on pense à un départ ; la peur, la nostalgie, l’amour des proches...

Pourquoi cette destination en particulier ?

Je suis allée en Argentine pour la première fois en 2013 à l’occasion d’un échange universitaire. Parfois on est attiré par un endroit et on ne sait pourquoi ; ça peut être le nom, ce que cela évoque, quelque chose que l’on a entendu quand on était enfant...Pour ma part, je savais que je voulais être à Buenos Aires, j'ai passé six mois là-bas et ensuite, je n’avais qu'une idée, c'était d’y retourner ; ce que j’ai fait à plusieurs reprises. Quand je suis là-bas, il y a quelque chose qui se passe, je me sens libre et hyper stimulée par cette ville qui a une énergie que j'adore. Je me sens vibrer avec la ville. Par ailleurs, l’Argentine est un pays magnifique aussi en soi, j’y ai pas mal voyagé mais c'est surtout Buenos Aires qui est un peu ma ville de cœur.

« Partie » dans sa totalité illustre-t-il un cheminement ?

Effectivement, il y a un peu une progression dans l'EP. Ce disque débute avec une ballade ; « Too Late Toulouse » ; qui s’ouvre progressivement. Ce cheminement commence de manière douce et il y a plus de joie par la suite avant de revenir presque au point de départ à la fin avec la version acoustique de « Partie ». On passe de l’exploration et de l'émerveillement à de la tristesse et à de la libération. Ma musique se situe toujours entre l’allégresse et la mélancolie et je pense que ça traduit ce qui se passe en moi car j'ai toujours à faire à un tourbillon d'émotions un peu contraires dont j'essaie de tirer parfois le meilleur et parfois le pire. Pour clore cet EP, j’ai décidé de faire une version en guitare-voix de « Partie » afin de revenir à de l’émotion brute comme si je bouclais la boucle sans artifices car je suis à l’aise et en paix avec cela.

Quels thèmes abordes-tu sur ce disque ?

Cet EP aborde principalement le désir d'ailleurs et tous les sentiments et les conflits intérieurs que cela peut provoquer ; en tout cas pour ma part.

La chanson « Partie » est assurément très personnelle ; voire très intime ; as-tu envoyé ce morceau à la personne concernée ?

Cette chanson part d'un départ physique vers une autre géographie mais d'autres personnes s'y projettent comme dans une histoire de rupture ; ça a été le cas d’une personne qui est venue me voir à la fin de mon concert aux Trois Baudets en me disant qu’elle avait pleuré durant toute la chanson car elle venait de se séparer. Même quand on écrit une chanson basée sur son histoire personnelle, certains termes plus génériques peuvent faire écho à celle d’autres personnes et je trouve que c’est super beau de pouvoir laisser les portes ouvertes...mais pour répondre à ta question, il y aussi une histoire avec quelqu’un dans « Partie », effectivement et oui, bien sûr, je lui ai envoyé cette chanson...

Musicalement, « Partie » est-il dans la continuité de « L’Homme » paru début 2023 ?

Il y a eu une évolution dans la direction artistique car elle est un peu différente sur ce second EP. Si « Partie » reste Pop, il est moins Electro et plus chanson. Par ailleurs, « L’Homme » avait été produit avec Félix Remy alors que « Partie » l’a été avec Simon Blévis et forcément, le fait de collaborer avec quelqu'un d'autre mène potentiellement vers d'autres directions. Pour ce second disque, j'avais aussi des idées plus claires sur ce que je voulais car j’avais plus d'expérience et plus de maturité dans la production ; je savais notamment quelles sonorités je désirais et j'avais des références assez précises. Au-delà de cela, même si on ne l’entend pas forcément, il y a des sonorités de batterie ou de synthé qui reviennent afin d’avoir vraiment une cohésion.

Comment synthétiserais-tu ce second EP en quelques mots forts ?

Sensible, doux mais également puissant, très sincère, cathartique et plein d'amour. J’ai mis mes tripes dans cet EP qui marque une étape importante dans mon chemin personnel.

Ton séjour en Argentine a-t-il fait naître en toi de nouvelles envies musicales ?

Très pragmatiquement, j'ai découvert le folklore Argentin et des chansons en espagnol que je trouve magnifiques ; j'en ai même chanté une récemment au Cancan Pigalle. Même si je ne me sens pas encore légitime pour enregistrer en espagnol, j’ai à cœur d’explorer un nouveau répertoire en live ; c'est quelque chose qui m'intéresse. Par ailleurs, j'ai composé là-bas des bribes de nouvelles chansons qui arriveront peut-être plus tard...

Qu'est-ce qui t'a le plus manqué quand tu étais là-bas ?

Au-delà de ma famille et de mes amis, je pense que c’est la scène musicale parisienne qui m'a le plus manqué quand j’étais à Buenos Aires. Là-bas, la scène musicale est également super, elle est très dynamique, il se passe plein de choses mais j'ai beaucoup d'amis artistes à Paris, je vais souvent les voir en concert, ils me présentent d'autres artistes que je vais voir ensuite, ce cercle est très fort et je l'adore. Et puis les viennoiseries aussi !

En référence à la pochette de « Partie », que trouverait-on de « vital » dans ton baluchon ?

Excellente question ! Mon kit de survie serait constitué d’une crème hydratante pour les mains, d’un stick pour les lèvres, des boules Quies, un mini piano, des gâteaux et une bouteille d'eau.

Quels sont tes prochains projets ?

Je vais retourner en studio afin d’enregistrer de nouvelles chansons et des collaborations devraient arriver d’ici le printemps prochain. Il se pourrait qu’il y ait un clip sur « Too Late Toulouse » mais pour l’instant rien n’est certain...