Retrouvailles avec Louis de Pléthore au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son actualité et ses projets à venir !

Était-ce une évidence de revenir sur le devant de la scène avec un album ? Cela venait-il d'une envie de développer le propos ?

Oui, surtout qu'on a mis quatre ans à le faire et j’ai l’impression que c'est un peu un disque à l'ancienne. Avec le producteur Arnaud Kalmes qui me suit depuis le début, on voulait vraiment faire un concept album avec un propos, que chaque morceau soit à sa place, qu’il y ait un fil conducteur et que l’on sente un voyage avec des moments un peu de climax et d’autres un peu plus plus doux. Cet album va parler du monde digital et de la perdition dans laquelle je trouve que l’on est pas mal en ce moment. C'était important de revenir pour affirmer un propos et parler de l'état de notre société en bien et en moins bien.

Pourquoi as-tu pris autant de temps avant de présenter du neuf ?

Effectivement, cela faisait quatre ans de silence depuis la parution de « You Walk Away ». Arnaud m’a dit que ça serait bien qu’il n’y ait pas de concerts et de choses qui puissent me déconcentrer car nous avons essayé de faire les meilleurs morceaux possible. Nous sommes partis de 50 morceaux puis 40 puis 30 pour finalement ne garder que 10 vrais morceaux Pop avec une intro et une interlude. La musique une fois qu'elle est lâchée dans la nature, tu ne peux plus rien modifier donc il faut prendre le temps de faire quelque chose de qualité et puis surtout, on voulait faire mieux, aller plus loin que le premier EP et les morceaux créés durant le confinement. Nous avons pris le temps afin d’aller au bout de nos envies, il y avait notamment des délais d’attente concernant les disponibilités d’artistes avec lesquels nous voulions travailler, il a fallu être patient mais je trouve que laisser reposer est l’une des meilleures solutions quand on créé que ce soit de la musique ou du cinéma.

« Digital Dream » va-t-il s'inscrire dans la continuité musicale de « L » paru à la rentrée 2019 ou est-ce que tes envies musicales ont évolué ?

C’est toujours Pléthore mais il y a quelque chose de plus mature et de plus intime et il y a moins d'effets sur les morceaux. Nous avons écouté des groupes qu’on adore tels que LCD Soundsytem et Arcade Fire et nous nous sommes demandé comment arriver à ce son-là en gardant la patte Pléthore. Nous nous sommes inspirés à droite à gauche sans jamais faire de la copie.

« Digital Dream » ne sortira que début 2026 mais un premier extrait ; « Tainted » ; est sorti au printemps 2024 et un second ; « An Angel », est paru à la fin du mois de mars, espaces-tu les sorties afin de prendre le temps d'ancrer l'univers de ton album ?

Tout à fait et d'un point de vue stratégique, je ne me voyais pas sortir un single et droper l’album d’un coup après un long silence. C'est bien d’avoir de l’actu sur une période assez étendue. Il faut faire naître une envie de voir cet album en live et comme on a choisi quand même six singles qui vont tous être mis en images, cela demande du temps. Ces derniers mois ont été une période assez prolifique car nous avons tourné trois clips d’un coup ; trois autres seront tournés cet été ; et ils ont chacun leur univers. A présent, il y aura des sorties plus régulières jusqu’à la parution de l’album.

Peux-tu nous en dire plus sur l’histoire développée sur « Digital Dream » ?

« Digital Dream » raconte l'histoire d'un voyageur qui plonge dans un rêve digital ; on peut comparer cela au téléphone ou au monde numérique ; et qui oublie un peu l'essentiel à savoir la beauté de la vie et les gens que l’on aime mais qu’on n’arrive plus à attraper.

Ce rêve digital fait-il écho à l’IA ?

Non mais ça pourrait en faire partie par rapport à la facilité que l’on a à plonger dedans. Je rapproche le fait de scroller ou d’être passifs devant des écrans avec l’IA car je trouve que l’on réfléchit moins aujourd’hui. L’IA n’a pas d’empathie ni d’émotions humaines et c’est un peu de ce paradoxe que je veux parler dans l’album.

Qu’exprime « An Angel » dans cette histoire ?

« An Angel » exprime une rencontre furtive...on ne sait pas si cette personne est là ou pas et c’est ce qui est assez beau. Durant tout le clip, ce voyageur essaye de l’attraper et à la fin, ils fusionnent. Est-ce que ce n’était qu’un rêve ou est-ce que ça a vraiment existé ?...

Peux-tu nous présenter Oléma avec qui tu partages ce morceau ?

Vincent Charrue qui joue du clavier avec moi a fait un featuring avec Oléma et quand il a su que nous cherchions l’ange de cette chanson, il nous a dit qu’elle était extraordinaire. En lui proposant cette collaboration, cela a affirmé le côté irréel de cette rencontre entre un voyageur et quelqu’un qui est là ou peut-être pas. Pour ma part, j’avais déjà entendu chanter Oléma dans des clubs de Jazz, j'avais vu des live sessions enregistrées à Krispy Records et ce n’est qu’après que j’ai appris qu’elle avait participé à The Voice. Quand j’ai regardé son interprétation de « Mad World », j’ai été ému. Je lui ai proposé cette collaboration après l’avoir vue au Baiser Salé et ça s’est fait très naturellement.

En référence à ton nom de scène, que retrouve-t-on en abondance dans ton univers artistique ?

Beaucoup de médiums. On fait des clips car cela a du sens et comme je suis passionné de cinéma, il y a des références à des réalisateurs comme David Lynch mais aussi à la danse et à la peinture. Par ailleurs, même s’il y a une patte commune, on navigue dans divers genres musicaux ; on ne s’interdit jamais d’aller vers le Jazz, l’Ambient et la musique répétitive. Pour moi, Pléthore est un terme fédérateur car beaucoup de gens travaillent dessus et même si je suis un peu le centre qui lance des idées, je laisse chaque personne faire ce qu’elle sait faire.

Une fois que « Digital Dream » sera sorti, vas-tu mettre un temps entre parenthèses ta carrière d'architecte pour te dédier pleinement à la musique ?

Tout à fait. Si c'est possible, c'est vraiment le but ultime. Tu as tapé dans le mille !

Quels sont tes prochains projets ?

Le clip de « Digital Dream » sortira le 06 juin et deux autres clips paraîtront entre la rentrée et la fin de l’année. L’album est prévu pour début 2026 avec un focus track qui sera lui aussi mis en images. Des live sessions seront diffusées durant l’été. On prépare une belle date parisienne au moment de la parution de l’album et on espère qu’il y aura des festivals en 2026 ainsi que des concerts en Belgique, en Suisse et en Angleterre.