Rencontre avec Madeleine au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Tout Simplement » !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis autrice, compositrice, interprète et également réalisatrice de vidéos. L’alto est mon instrument principal mais pour les gens qui ne connaissent pas, je dis généralement que je joue du violon afin que l'on puisse mieux comprendre à quoi cela ressemble et le mien a une petite spécificité puisqu’il est électrique et comme je le fais passer dans des loopers de guitare et des pédaliers, j'arrive à en faire sortir des sons un peu comme un synthé ; c’est donc assez atypique. Pour la composition mais également sur scène, je m'accompagne aussi d'un synthé, d'une guitare, d'un ukulélé et de ma voix.

Tu gères beaucoup de choses toi-même de façon indépendante, est-ce un choix personnel ou la réalité du métier qui t'y oblige ?

Je pense qu'au début, je ne m'attendais pas à me retrouver à faire autant de choses mais dès le départ, j’avais l'envie de rester libre ; en tout cas artistiquement parlant. L’équipe qui m’accompagne s’est construite dans le temps ; je n'ai pas trouvé tout de suite les personnes qui correspondaient réellement à mon projet ; et je me suis retrouvée à faire par moi-même pas mal de choses mais ce n'était pas tellement une obligation car j’ai été très contente d’apprendre les différents rouages de l’industrie musicale. Les carrières qui m’inspirent ; notamment celle de Lady Gaga ; sont celles qui se sont faites de manière plus ou moins indépendante de l’industrie.

Comment définirais-tu ton univers ?

Elégant, minutieux, onirique et authentique.

Musicalement parlant, te cherches-tu encore ou as-tu cerné la direction de ton projet ?

Je pense que je suis en constant apprentissage et je dirais plutôt que je sais ce que je ne veux pas faire. La découverte de ce nouvel instrument m'ouvre les portes d’un monde infini de recherche et à chaque fois, je navigue dans des eaux où je pense que je suis arrivée à quelque chose dont je suis très satisfaite et après, j'ouvre une nouvelle porte et je me dis que ça à l’air trop bien et qu’il faut que j’essaie. Je ne suis pas bloquée. En tout cas, j'aime bien découvrir des choses.

De quoi parles-tu dans « Tout Simplement » ?

« Tout Simplement » évoque notamment le côté cyclique de la vie. Quand j’ai écrit cette chanson, j’ai eu des images en tête notamment de moi dans l'appartement familial dans lequel je vivais et qui donnait vue sur tout Paris ; un Paris très gris, assez vieillot et pas très grandiose. Je me suis dit que c’était quand même fou la manière dont le monde évolue et en même temps pas tellement finalement. Dans les couplets, je décris beaucoup les choses qui sont à la mode et qui finalement finissent par être passées de mode. Dans ce morceau, je parle des aléas de la vie qui nous font prendre des chemins différents.

Peux-tu nous en dire plus sur les six épisodes de « Tout Simplement Séoul » que l’on peut voir sur ta chaîne Youtube ?

A la fin de l'année dernière, je me suis dit qu’il fallait avancer différemment et donc essayer quelque chose de nouveau. En partant de ce constat, j’ai eu l’idée complètement folle et saugrenue d’aller faire une tournée en Corée en indépendant alors que je ne connais personne là-bas. J'y suis partie et j'ai filmé tout le voyage avec une super caméra. Comme j'ai pris du plaisir à faire de jolies images, j'ai eu à coeur de les partager afin d’associer les gens à ce parcours. Ce que l’on voit dans ces images, c’est exactement ce que décrit « Tout Simplement ».

Qu'affectionnes-tu le plus en Corée du Sud ?

L’attrait culturel est très fort en Corée du Sud. Il faut savoir que des universités peuvent décrocher des budgets pour créer des festivals de 17000- à 20000 personnes. Ce qui m’attire là-bas, c’est le public que je sais curieux car il aime et il défend la culture locale mais également internationale.

Un album est disponible en pré-commande sur ton site, peux-tu nous dire pourquoi il est divisé en deux parties ? Qu'est-ce qui différencie Blanc Neige et Bleu Nuit ?

Cela fait partie du processus de recherche car j'aime à la fois défendre des titres profonds dans des styles différents ; on a même testé le Metal ; et d’autres plus joviaux pour qu'on danser et oublier un peu les problèmes durant les concerts. Durant le live, on oscille entre deux mondes et sur l'album, je trouvais ça chouette de faire comprendre la dissociation entre ces deux parties-là de la vie ; le côté où l’on peut être complètement excité par plein de choses super et être dans des phases très positives et à l'inverse, celui qui vient faire l'équilibre, on a profité de tout ça, on a été heureux mais on sait que derrière, il y a des choses qui sont moins rigolotes.

En référence à l'une de tes chansons, quels sont à l'heure actuelle tes désirs inaccessibles ?

Mon objectif serait de proposer un show ultra grandiose, j’adorerais faire un spectacle très travaillé qui réunirait des milliers de personnes avec une scénographie et des lumières. J’ai vécu quelques shows très intenses durant lesquels j’ai été bouleversée et je rêverais de proposer cela à mon tour mais aujourd'hui, c'est complètement inaccessible parce que je ne pourrais pas vendre 17 000, 20 000, 60 000 billets, je ne pourrais pas créer un événement comme celui de Lady Gaga sur la plage de Copacabana à Rio de Janeiro, c’est impossible car cela représente des années et des années de travail. A l’heure actuelle, je n’ai pas les moyens de faire cela mais je vais tout faire pour que ça arrive.

Le clip qui illustre « Les Glaçons » t'a-t-il ouvert des portes afin de lier ta musique à l'image ?

Si c’est totalement une envie, nous n’avons pas encore eu l’opportunité de développer cet aspect-là. La collaboration avec Camille Broutin-Mehu pour illustrer « Les Glaçons » s’est faite complètement par hasard, ça n’a pas été une volonté de ma part de montrer que c’était possible sur ma musique.

Quels sont tes prochains projets ?

Je serai en tournée en Corée du Sud jusqu’au 28 juin et il y aura certainement une seconde saison de « Tout Simplement » avec ce qui se sera passé durant cette tournée. Un prochain morceau qui sera uniquement instrumental sortira d’ici la fin de l’année, il sera accompagné d’images qui ont été tournées en haut d’une tour à La Défense et je pense qu’il ouvrira une nouvelle ère. Cet été, mon challenge sera d’écrire de nouveaux morceaux à partir de cet instrument car pour le moment, ce n’est qu’à l’état embryonnaire. Un album sortirait idéalement en 2026...