Retrouvailles avec JACO au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son premier album baptisé « Plan F » !

Peux-tu expliciter ce qu'est un plan F ?

On pourrait croire que c’est sexuel mais pas du tout ! Ce titre d’album vient de la chanson autobiographique « MOI » où je dis que mon plan A est devenu mon plan B et ainsi de suite...Je me suis demandé jusqu’où j’allais me rendre dans l’alphabet. J’ai donné ce titre à ce disque car « Plan F » est un album de résilience ; il parle notamment de mon chemin de persévérance car jamais je n’aurais cru que j’allais sortir ce disque à ce moment-là de ma vie puisque je convoitais déjà ; d’une manière bien différente ; le succès quand j’étais plus jeune mais finalement, je suis content de ne pas l’avoir connu il y a dix ans car mes motivations n’auraient pas été les mêmes qu’aujourd’hui.

Que représente pour toi ce premier album ?

Mon premier album, c’est mon plan F mais je pense que j’étais au meilleur endroit pour le sortir et que c’était le meilleur moment. Ce premier album est une sorte d'affranchissement de moi-même et ce n’est qu’un premier chapitre car je suis déjà en train de créer la suite. Dans ce premier disque, j’ai réussi à embrasser et à célébrer toutes les parties de moi que je n’arrivais pas nécessairement à exprimer plus jeune ; ne serait-ce qu’en lien avec ma sexualité. Ce disque est très intime, le storytelling est très personnel mais si le je est très présent, je souhaite quand même que les gens puissent se reconnaître dans ces chansons et qu’elles deviennent universelles. Je pense qu’il était important pour moi de me faire plaisir et de m’assumer sur ce premier album ; et tant mieux si ça peut inspirer d’autres personnes à faire de même.

Cinq extraits sont déjà sortis, vas-tu donner un maximum de chances aux cinq autres chansons ?

Il est certain que chacune des autres chansons mérite d'avoir quand même un peu de visibilité. Je vais créer des vidéos afin de les mettre en avant sur les réseaux sociaux ; je pense que je vais parler de la création et des motivations derrière chacune des autres chansons. Il y a des questions de budget mais si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais fait des clips pour chaque morceau.

Quelles thématiques abordes-tu sur ce disque ?

Sur ce disque, je parle notamment du fait de trouver le chemin vers la plénitude intérieure, de guérison, d’acceptation de soi, d’oser être pleinement, du fait de laisser libre cours à nos pulsions, d’idylle avec un homme hétéro et de problématiques Queers.

« Plan F » étant disponible depuis fin mars, peux-tu nous dire quels ont été les principaux retours jusqu'à présent ? Sont-ils sensiblement les mêmes au Québec et en France ?

On dit de moi que je livre une importante charge d’intensité que ce soit sur scène ou sur disque. On a souvent mis en avant l’aspect audacieux que l’on peut retrouver dans mes visuels ou dans les thèmes que j’aborde mais ce n’est jamais calculé de ma part ; j’ai tout simplement grandi dans un milieu assez libre et ensuite, j’ai évolué au théâtre, je n’ai jamais donc trop évolué dans des environnement très rigides. La sincérité qu’il y a dans ma musique semble toucher les gens de la même façon que ce soit au Québec ou en France. En revanche, on emploie souvent le terme solaire en France pour parler de ma personnalité ou de mon énergie alors que ça n’existe pas au Québec, là-bas, on dit que je suis lumineux (rires).

La France a-t-elle toujours été un goal pour toi quand tu as commencé la musique ?

Je me suis toujours projeté en France. Je pense que j'avais 9 ans et j'ai dit à ma mère, un jour, je vais chanter à l'Olympia. Ma mère m'a porté en écoutant les grands de la chanson française et il y a toujours eu une résonance plus grande avec la France. Une Pop mainstream et dansante comme celle que je fais ; c'est quelque chose qui se fait peu au Québec. Si je regarde l’ADISQ ; qui est l'équivalent des Victoires de la Musique chez nous ; je vais avoir de la difficulté à me projeter car au Québec, on est davantage dans l'organique, dans une forme de simplicité et quand on veut faire de la musique en français avec une certaine vision de grand déploiement ; dans le sillage de Mylène Farmer, par exemple ; comme je le souhaite, c'est de l'autre côté de l'océan que ça semble possible.

Qu’aimerais-tu que les auditeurs retiennent le plus de « Plan F » ?

L’idée de s’assumer ; c’est quelque chose qui revient souvent sur ce disque. J’aimerais que les auditeurs puissent ressentir la même joie que j’ai pu expérimenter moi-même en faisant ce cheminement-là.

Même si ton album n’est sorti que récemment, tu as œuvré dessus pendant plusieurs années, comment imagines-tu la suite à présent ? As-tu de nouvelles envies musicales ?

Je suis beaucoup dans la création de la suite car maintenant que ce premier album est sorti, je retrouve enfin de l’espace pour composer ce qui le suivra. Mes envies sont plus humaines que musicales car ces dernières années, j’ai évolué et depuis l’écriture des chansons de « Plan F », j’ai de moins en moins besoin de parler de moi. J’ai la sensation qu’un shift s’est créé et aujourd’hui, j’ai plus envie d’œuvrer collectivement et pour le collectif. Je pense que mon prochain album sera davantage tourné vers le nous et non plus vers le je car j’ai à cœur de donner de la force aux autres et de manière encore plus universelles.

Te verrais-tu adapter « Plan F » en anglais pour les non francophones ?

Ce n’est pas une réflexion que je me suis faite. Pour moi, la création est une roue qui tourne, peut-être qu’un jour, il y aura de l’anglais si je suis rendu dans un rayonnement plus grand mais pour l’instant, le prochain album sera encore en français.

Vas-tu pousser le côté Electro de ton album avec des remixes encore plus clubbing ?

On a déjà fait un remix de « Come To Daddy » qui était le premier single mais en ce qui concerne les autres chansons, ce n’est pas dans les plans. Je souhaite la plus belle vie possible à « Plan F » qui appartient aux gens maintenant, je lui envoie la meilleure des énergies mais je suis davantage concentré sur la suite plutôt que de vouloir lui donner d’autres directions.

A quoi va ressembler l’avenir pour toi ?

Je suis en pleine réflexion de ce sera JACO 2.0. Mon prochain album est déjà très avancé et j’ai fait une très belle rencontre avec un grand producteur de spectacles...De belles choses se profilent en France !