Rencontre avec Lavender au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Distance Vol.2 - Souvent Vêtu De Noir » !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis un artiste parisien ; je suis né et j’ai grandi à Paris ; j’écris, je compose tout moi-même chez moi ou en studio ; dans le processus créatif, tout est pris en charge par moi ; je m’enregistre et je chante bien sûr. A la base, je viens de la guitare et du piano ; instruments dont j’ai appris à jouer en autodidacte car le solfège me rebutait. Au collège/lycée, je suis passé par des groupes notamment de Punk et vers c’est vers l’âge de 17 ans que je me suis mis à faire de la musique sur ordinateur car en faire en groupe ne me convenait plus vraiment. Un logiciel tel que Logic Pro X m’a permis de réunir toutes mes capacités sur un seul support. Pendant plusieurs années ; environ cinq-six ans ; je n’ai fait que des instrus de rap car j'étais très fan notamment de Flying Lotus que j’ai essayé de mimiquer. Ensuite, je me suis dirigé vraiment vers le beatmaking et j'ai bossé pas mal pour d’autres artistes.
Que symbolise pour toi cette lavande qui baptise ton projet musical ?
Je dois dire que l’on me pose souvent la question et en fait, il n’y a pas vraiment une raison particulière si ce n’est que j’aimais bien comment ce mot sonnait à l’oreille. Peut-être qu’inconsciemment, cela vient du fait qu’auparavant, j’ai étudié l’art et j’appréciais surtout les couleurs pastel ; la couleur lavande me parlait beaucoup mais il n’y a pas vraiment de lien. 
Avais-tu pleinement cerné ta direction artistique quand tu t’es lancé en 2020 ou dirais-tu que tu continues à explorer différentes voies ?
Assumer ma voix ; afin de pouvoir devant les autres ; a été un long combat. Je chantais dans ma chambre mais il m’était impossible de le faire devant des gens et j’ai réussi à débloquer cela au moment du premier confinement. Comme je faisais déjà tout en termes de composition, j’ai rajouté ma voix sur mes morceaux et j’ai commencé en le faisant en anglais car mon père est Anglais. Il y avait une certaine facilité à m’exprimer dans cette langue mais avec le recul, je pense qu’il y avait également de la pudeur. Le déblocage avec le français est venu avec « Distance Vol.1 » qui a été mon premier projet publié sur le label Floral Records. En revanche, je tâtonne encore un peu car je n'ai pas tous les codes puisque c’est quand même une autre manière de fonctionner que l'anglais. Ce que j’ai pu sortir auparavant, je vois cela comme des sortes de brouillons ou des esquisses. Il y a eu une évolution ne serait-ce qu’entre mes deux derniers disques ; notamment dans les textes ; et il y en aura encore une dans « Distance Vol.3 » qui n’est pas encore sorti. J’ai toujours la volonté qu’il y ait un step up de passé sur chaque nouveau disque que ce soit au niveau du mixage, des productions, des paroles...Par ailleurs, j’écoute beaucoup ce qui se fait actuellement et même inconsciemment, je pense que ces musiques m’influencent d’une manière ou d’une autre.

Comment décrirais-tu ton univers ?
Sincère, instinctif, mélancolique, thérapeutique et hybride. 
De quelle manière les deux volumes de Distance sont-ils liés l'un à l'autre? 
Dans le propos, le second volume suit le premier. Il y a un lien car je raconte ce que je vis. Il y a quelque qui est de l’ordre de la transformation entre ces deux disques. Il y a plus d’affirmation à tous les niveaux dans le volume 2 car je me cherchais encore vraiment notamment dans le placement de la voix sur le volume 1. Je vois ces disques comme des cartes postales de ce que je vis sur le moment ; ils sont très thérapeutiques. 
Quelles thématiques abordes-tu sur « Distance Vol.2 – Souvent Vêtu De Noir » ?
Je parle de ma vie dans ces chansons, il y a du questionnement, j’aborde notamment le fait de douter du futur mais que le plus important est de ne pas lâcher le morceau. 
Peux-tu expliciter le sous-titre de ce second volume ?
Cela vient d’un titre que j’avais mis au-dessus d’une story sur Instagram. J’étais dans une phase où je m’habillais qu’en noir et c’est un très bon pote à moi ; Lazy Gawd ; qui m’a dit que ça ferait un bête de titre pour un projet. Je trouvais que ça sonnait bien et c’était assez représentatif du mood dans lequel j'étais. Par contre, souvent vêtu de noir ne veut pas dire tout le temps et j’aimais bien ce côté-là aussi, ce n’est pas à prendre dans le sens dépressif ou déprimant. Pour ma part, être habillé en noir illustre un peu le fait de ne pas vouloir attirer l’attention, d’être un peu passe-partout, et à ce moment-là, ça me représentait bien.

Plusieurs vidéos ont été tournées pour accompagner cette mixtape ; comment as-tu voulu ces mises en image? 
Je suis très influencé par la musique Américaine et par la manière dont ces artistes se mettent en images. Dans ce Rock 808 que je fais, si la base demeure Rock, je me comporte un peu comme les rappeurs dans la Trap devant la caméra en mode egotrip ; chose que l’on voit moins dans le Rock habituellement. Les clips se font très spontanément. La plupart du temps, on se balade avec un camescope, on filme un max d’images dans un temps assez court et ensuite, on fait un montage à base d’images en rafale afin qu’il y ait un rythme soutenu. Il n’y a pas vraiment de scénario, les gens peuvent reconnaître les endroits où les images ont été filmées et cela montre qu’il n’y a pas besoin d’avoir un maximum de moyens pour faire des clips qui « marchent ». 
« Distance Vol.2 - Souvent Vêtu De Noir » étant disponible depuis le 17 mai 2024, peux-tu nous dire quels ont été les principaux retours sur ce disque?
J’ai eu de très bons retours et cela s’est reflété au niveau des streams mais si je n'aime pas trop faire gaffe aux chiffres. Je pense que les gens ont ressenti que le projet était mieux fait et ils ont souligné le fait que j’assume plus le français. Par ailleurs, les gens qui écoutent du Rock attendent de nouvelles propositions et on m’a souvent dit en concert que ce que je faisais était hyper actuel, que ça apportait un vent de fraîcheur et qu’ils n’avaient jamais entendu un truc pareil auparavant. 

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ? 
Sonic Youth, Mobb Deep, Ramones, Sex Pistols, Killing Joke, D'Angelo, James Brown et Curtis Mayfield ; car mon père écoutait de la Soul ; Public Image Limited et Siouxsie and the Banshees ; car ma mère écoutait plutôt du Punk ; King Krule, Eyedress, Chief Keef et Playboi Carti. 
Quels sont tes prochains projets ? 
Un nouveau single inédit sortira au printemps. Je vais me produire à Bruxelles pour un événement le 03 mai et j’ai été invité par Lulu Van Trapp à jouer au Point Ephémère le 09 mai. Idéalement, « Distant Vol.3 » paraîtrait à l’automne et d’ici-là, il y aura de nouveaux titres et des collaborations sur les projets d’autres artistes. J’ai un peu délaissé la casquette de beatmaker ces dernières années mais j’ai envie de me remettre à faire des prods pour d’autres.