Rencontre avec Chana et James de Coal Noir au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur leur premier EP !
Pouvez-vous présenter Coal Noir à nos lecteurs ?
Chana : Je suis la batteuse du groupe.
James : Et moi, je suis guitariste. Cela fait trois ans que je suis en France et plus généralement à Paris. Je suis Américain, j’étais un petit cow-boy du Texas à l’origine mais je dois avouer que je ne suis plus trop fan des Etats-Unis.
C : Léa est au chant, elle écrit majoritairement les textes ; j’en écris encore un petit peu pour ma part ; et elle joue aussi de la guitare. Margaux était à la basse mais elle a quitté le groupe car elle attendait un heureux événement. La composition est très collégiale au sein du groupe. Pour l'instant, on est tous les trois mais on sera bientôt rejoint. Coal Noir a beaucoup changé de formation depuis le tout début. Margaux et moi avions commencé cette aventure il y a trois ans environ après que nous nous soyons rencontrées autour d'un verre à Petit Bain et pour l’anecdote, c’est mon copain qui nous a conseillé de créer un groupe car nous venions chacune de commencer à jouer d’un instrument et on s'est dit : « Bah d'accord, let's go ». Nous nous sommes retrouvées en studio, pur esprit Riot grrrl, nous ne savions pas du tout ce que nous faisions, c’est là, que nous avons été rejointes par Nico le précédent guitariste et quand il est parti il y a un an et demi, c’est James qui a pris sa place et depuis nous sommes à fond dans le projet que nous avons à cœur de faire avancer.
Votre nom de groupe fait-il référence à la couleur que vous donnez à votre musique?
C : Mais totalement ! En tout cas, on essaie. (rires) Nous nous retrouvions tous dans le mot noir.
J : C'est quelque chose qui tache.
C : Avec ce mot, on comprend tout de suite dans quel univers, on a envie d'aller. C'était important pour nous d'avoir un nom un peu darkos, un peu grungy ; c'était peut-être la facilité mais au moins, nous étions clairs. En ce qui concerne le terme coal, nous avons fait un un brainstorming, nous voulions quelque chose qui soit très sensoriel ; qui évoque un son, une odeur, un toucher ; nous cherchions un truc qui exprime une émotion et qui ait une espèce d'intensité. Plein de mots sont sortis et coal et noir matchaient bien. Par ailleurs, il y a l’image du charbon qui était du bois mort et qui se ranime, l’idée de départ de feu et cela correspondait bien à ce que nous étions à ce moment-là car nous voulions être un début de brasier.
Vous venez de dévoiler un premier EP composé de quatre titres. Comment avez-vous choisi ces morceaux? Est-ce que ce sont ceux qui ont le plus d'impact en live? Et bien, même pas, en fait. En toute honnêteté, nous avons travaillé avec Fred Lefranc du Studio Bruit d'Avril qui est venu nous voir en nous proposant d’enregistrer un titre pour une compil afin de montrer ce qu’il pouvait faire avec son studio en donnant l'opportunité à des jeunes groupes d'enregistrer leur premier morceau. C’est Fred qui a eu l’idée de mettre « Who Can Say ? » sur la compil et nous avons sauté sur cette folle opportunité car je pense qu'il n'y a pas beaucoup de groupes qui peuvent avoir la chance d'enregistrer un premier single gratuitement. Fred a donc choisi le premier single de l'EP et nous, nous étions persuadés qu'il fallait qu'on enregistre « Worthy » car c'était la chanson qu'on avait vraiment composée de A à Z tous les quatre. Il fallait un morceau qui nous représente tous et « Worthy » a été une évidence.
J : « Nova » est la chanson avec laquelle nous commençons tous nos concerts. Ce titre a quelque chose de très énergique.
C : En revanche, à la base, nous n’étions pas convaincus en ce qui concerne « Blind Me » et Fred a eu raison de nous pousser à l’enregistrer car aujourd'hui, nous nous rendons compte que c'est sans doute l’une des chansons qui marche le mieux. Fred a senti le potentiel de ce morceau et c’est devenu une bonne chanson grâce à lui.
« Worthy » donne son nom à votre EP, pouvez-vous nous en dire plus quant à ce terme ?
C : « Worthy » est une chanson qui parle du syndrome de l'imposteur et c’est quelque chose que nous avons pu ressentir nous-mêmes car nous n’avons pas forcément eu une formation classique et nous n’avons pas eu de carrière dans l’industrie musicale. Cela reflète le fait de ne pas se sentir suffisamment fort ou bon en tant que groupe ou de ne pas avoir notre place dans ce milieu-là. Sortir cet EP a été un moyen de nous rassurer nous-mêmes et c’est déjà bien d’avoir réussi à faire cela.
J : Ce n’est pas donné à tous les groupes de pouvoir sortir un EP, de faire des concerts, d’avoir de la presse mais nous bossons beaucoup pour cela. Nous sommes worthy d’avoir un peu de popularité.
C : Nous avons le droit d’être fiers d’avoir fait cela dans notre jeune carrière et ce n’est clairement que le début. C’est un peu un cri du cœur aussi en mode vous ne réussirez pas à nous rabaisser.
Au-delà du syndrome de l'imposteur, quelles thématiques abordez-vous sur ce disque ?
C : Les thèmes de cet EP sont entre l'introspectif et le politique. On parle du fait d’être désemparé face à l’actualité, de slut-shaming et du fait de devoir être là pour tout le monde alors que l’inverse n’est pas réciproque.
Cet EP n'est-il qu'une « entrée » avant le plat de résistance ?
C : Bien sûr, nous sommes déjà en train de préparer la suite. Nous avons vu le temps que cela prenait d’enregistrer quatre titres mais maintenant, nous sommes plus aguerris. Evidemment, nous n’allons pas nous arrêter là.
Testez-vous de nouvelles sonorités ou diriez-vous que vous avez réellement cerné votre direction artistique avec ce premier EP ?
J : Les quatre titres de l'EP sont assez structurés ; couplet, refrain, bridge ; mais nous essayons de pousser cela encore plus loin. Nous repoussons les frontières, nous expérimentons de façon très collaborative durant nos répétitions. Nous avons beaucoup de pistes pour la suite.
C : Il y a forcément des éléments qui nous plaisent et qui font partie de notre ADN notamment les guitares un peu saturées, la voix de Léa et les mélodies très fortes ; ce sont des choses essentielles ; tout comme le côté un peu dansant car nous voulons quand même un truc qui bouge, qui soit vivant. Ensuite, au niveau des sonorités, en tant que batteuse, il y a plein de choses que je suis en train de développer et que j'ai envie d’apporter aussi dans Coal Noir, je pense également à des effets de voix que nous avons envie de pousser. Cela va venir en travaillant.
J : Récemment, j'ai donné des pédales d'effets à Léa parce qu'au début, elle ne jouait qu’avec de la disto et même si ça marchait bien, ça permet d’apporter de nouveaux effets.
Qui retrouve-t-on parmi les inspirations musicales pour Coal Noir ?
C : Fontaines D.C ; et je pense que nous serions tous d’accord ; pour le côté mélodies très fortes et les sonorités un peu dissonantes par moments.
J : Il y a surtout l'influence de groupes issus du Rock Alternatif et du Grunge des années 90, je pense notamment à Sonic Youth, Pixies et Veruca Salt. Il y a également des influences Punk.
C : Mannequin Pussy et CIEL parmi les groupes plus récents.
Quelles seraient, selon vous, vos forces principales ?
C : Nous sommes hyper déterminés et nous bossons vraiment énormément pour y arriver.
J : Nous travaillons à plein temps mais nous nous donnons aussi à fond pour le groupe même si ce n’est facile car nous sortons fatigués du travail et nous enchaînons avec les répétitions.
C : Nous savons quelle est notre priorité, nous avons un goal qui est très clair et je pense que c'est aussi hyper important de savoir où l’on veut aller. Nous avons une grosse confiance les uns envers les autres et il y a une grosse dose d’amitié entre nous.
Imaginez-vous l’avenir de Coal Noir uniquement en anglais ?
J : Léa a plus de facilité à écrire en anglais, elle trouve qu’elle s’exprime mieux dans cette langue d’autant elle s’amuse avec des jeux de mots. Pour ma part, j'aime bien la chanson française et chanter dans votre langue...
C : ...tu feras des chœurs en français ! Mais, pour en avoir déjà discuté avec Léa, ça m’étonnerait car nous avons un peu le même feeling avec ça. Chanter en français, c’est mettre sa pudeur à zéro, on peut être sûr et certain que tout le monde va comprendre directement le propos des textes et comme les nôtres sont très personnels ; ils sont axés sur les émotions et les sentiments que nous avons pu ressentir durant des périodes qui étaient compliquées ; c’est une mise à nu qui demande énormément de courage. L’anglais permet une certaine pudeur. Par ailleurs, on fait du Rock et on ne va pas se mentir, c'est déjà compliqué à l’international donc en faire en français, je pense qu'on se fermerait encore plus de portes. Mais, s'il y a une envie de James, un jour, de rajouter quelque chose en français, ça pourrait être intéressant car pour lui, c'est exactement l'inverse en fait, ça serait à creuser...Je ne le savais pas et je l’apprends grâce à ta question !
Quels sont vos prochains projets ?
C : Nous avons récemment tourné une live session pour le Disquaire Day et nous aimerions bien en faire une autre en acoustique. Nous sommes déjà en train de programmer d’autres concerts très prochainement et peut-être même une tournée avec un groupe Américain...Nous avons la volonté de sortir un nouveau morceau assez rapidement afin de continuer sur notre lancée et cela dans la projection de l’album mais nous ne voulons pas nous rusher afin de pouvoir travailler avec les bonnes personnes.
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