Rencontre avec SOKY au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier EP solo !

Portais-tu en toi depuis longtemps l’envie de t’exprimer en solo ?
Oui, j’avais cette envie en moi depuis super longtemps mais je n’avais jamais osé l’exprimer jusqu’ici. Comme j’ai appris beaucoup de choses grâce à mes deux expériences de groupes partagées avec des amis ; le premier avec M/A et le second avec le duo Delicate ; et que je pense avoir acquis suffisamment de confiance en moi, je me suis dit que je pouvais peut-être tenter l’expérience. J’ai eu à cœur de me challenger un peu et de travailler sans compromis.
Pourquoi as-tu choisi SOKY comme pseudo ?
C'est une bonne question mais il n’y a pas de raison particulière. Les consonances de SOKY sont assez proches de celles de mon prénom et donc, je me sens assez à l'aise avec ce nom. Par ailleurs, quand j’ai commencé à me lancer sur ce projet solo, c'est un nom ; ou un mot ; qui revenait très naturellement tout seul et comme il résonnait en moi, je me suis dit que c’était le bon. 
Ce nouveau projet toute seule signifie-t-il que Delicate appartient au passé ?
Pas du tout ! Nous avons enregistré de nouveaux morceaux il y a quelque temps mais nous ne les avons pas sortis car ce n’était pas le bon moment mais ils existent et à l’avenir, il y aura probablement d’autres titres avec ce duo.

As-tu exploré de nouvelles voies musicales avec SOKY ?
Oui, c'est vraiment un projet sur lequel je m'autorise beaucoup d'expérimentation et d'exploration au niveau des sonorités synthétiques que ce soit avec des batteries ou tous types d'instruments avec lesquels je n’avais pas l’habitude de m’exprimer. SOKY est vraiment un projet d'exploration.
Peux-tu expliciter le titre de ton premier EP ? Tenir contre quoi ou contre qui ?
Tenir...plutôt vers quelque chose car pour moi, c’est tendre vers un objectif ou la concrétisation d’un projet ou d’une envie. Sur notre route, on a toujours des barrières, des difficultés, des personnes qui peuvent nous tirer en arrière, des moments difficiles, des étapes à franchir et je trouve que quand on est vraiment très motivé pour atteindre son objectif, il faut tenir et ça marche ; c’est de la persévérance. 
Quelles thématiques abordes-tu sur ce disque ?
Sur cet EP, j’aborde la notion de persévérance, de ténacité et d'accomplissement de soi dans « Tenir ». Sur le morceau « Béton Pacotille », je parle de notre rapport à la nature car c'est une thématique qui me tient à cœur, j’exprime un sentiment de sidération quant au fait de m’apercevoir que l’on s'en éloigne alors que la nature est vraiment notre source première. J’aborde aussi la féminité sauvage sur « Mangeuse d'Oiseaux » qui est symbolisée par une araignée toxique mais cela peut-être aussi une relation amoureuse toxique. Quant au morceau « Rien de Pire » qui est plus charnel, il évoque notre rapport au corps.

« Béton Pacotille » a-t-il été un premier single évident pour présenter ton nouveau projet ?
Il y avait plusieurs possibilités de premier single et finalement, celui-ci s’est présenté naturellement en premier pour différentes raisons. Je pense que la thématique parle à tout le monde et en termes de sonorités, ce titre est peut-être un peu moins expérimental que d'autres morceaux de l’EP.
Peux-tu me parler de la mise en images de ce titre ?
J'ai sollicité le réalisateur Günther Gheeraert ; que je connaissais déjà et que j'adore ; car il est hyper créatif ; je trouve qu’il propose des images super intéressantes. Je lui ai proposé de travailler avec l’IA qui est un outil considérable si on l'utilise comme tel ; évidemment. Günther s’est lancé sur le projet et il a eu carte blanche ; je lui ai juste dit que j’étais fan de méduse. En termes visuels, je trouvais que la méduse ; qui possède quelque chose de très aérien mais aussi d’aquatique et de multiples couleurs ; pouvait se prêter à la thématique du titre et comme Günther avait déjà approché un peu ce sujet-là de son côté via l’IA, il a été ravi de pouvoir approfondir cette thématique. Dans ce clip, les méduses représentent de façon générale la nature qui sort de son habitat initial et qui vient nous chercher dans le nôtre car il y a peut-être un manque de cohérence, de connaissances et de respect. 
L’IA a été utilisée pour réaliser le clip de « Béton Pacotille » mais quel est ton avis sur son utilisation dans la musique ?
Bonne question ! Je pense que c'est un outil qui est intéressant à partir du moment où il est utilisé par les artistes ; ça me semble même être une utilisation obligatoire. C’est l’humain qui donne la première impulsion à l’IA et ensuite, c’est pareil, c’est l’humain qui va accompagner, corriger, modifier et affiner afin d’arriver à un éventuel résultat intéressant ou non.

Comment synthétiserais-tu ton univers ?
Féminin, introspectif et hypnotique ; tant sur le plan musical que visuel.
Vas-tu passer rapidement à la suite ou vas-tu prendre ton temps afin de développer cet univers notamment sur scène ? 
J’aimerais beaucoup prendre le temps de développer cet univers sur scène de manière visuelle avec une scénographie poussée ; avec une direction artistique qui permettrait d’illustrer le son et pourquoi pas avec une scénographie lumineuse. J’aimerais beaucoup mettre en scène l’aspect cinématographique de mon projet. J’ai déjà écrit de nouveaux morceaux et d’autres sont en cours d’écriture...ils sortiront le moment venu.