Rencontre avec Sha’Mar au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution du premier EP du duo formé par Yasmin et André !

Pouvez-vous présenter Sha’Mar à nos lecteurs ?
Yasmin : Je suis auteure, compositrice, interprète et dans ce groupe, je suis pianiste ; je fais toutes les parties de piano et de claviers ; et je fais la voix lead. Je suis née aux Etats-Unis d’un père né à Bombay et d’une mère Portoricaine ; je suis donc métissée ; je viens de la région de San Francisco mais cela fait un moment que je vis en France. J’ai déjà sorti un EP en tant qu’artiste solo et j’ai écrit pour d’autres artistes ; notamment pour Nolwenn Leroy, Ute Lemper, Fabienne Thibeault et Bonnie Tyler. 
André : Je suis guitariste et compositeur. Je suis d'origine catalane, je viens du Sud de la France et je suis à Paris depuis 34 ans à peu près. Dans ma carrière, j'ai collaboré avec beaucoup de maisons de disques et d’artistes; Lio, Buzy, Muriel Moreno de Niagara et Jane Birkin ; pour lesquels, j’ai œuvré en tant que musicien mais aussi en tant que compositeur notamment pour des documentaires.
Comment vous êtes-vous rencontrés et faire de la musique ensemble a-t-elle été une évidence ?
A : Il y a six ans, un ami m’a invité à un concert de Yasmine qui jouait au Bisou Salé, j'ai beaucoup aimé la chanteuse, la compositrice et la pianiste et je l’ai dit à mon ami. Quelques mois plus tard, il m’a proposé de monter un spectacle pour Yasmine sur la musique qu’elle avait écrite et j’ai accepté avec un grand plaisir. Nous avons fait un concert qui a très bien marché et comme nous avions des affinités artistiques et humaines, nous nous sommes dit pourquoi ne pas essayer de faire un projet ensemble. Cette association un peu organique s’est faite naturellement.
Sha’Mar est la fusion de vos deux noms mais avez-vous choisi de baptiser votre projet ainsi par rapport au mélange de vos influences ?
Y : Effectivement, chacun de nous a amené ses influences dans ce projet et c'est ce qui fait la richesse de notre premier EP mais aussi des futures compositions que vous allez écouter plus tard. Sha’Mar est une fusion de cultures et de styles, on y retrouve notamment de la musique Andalouse, de la musique classique, de la musique du monde ; pour laquelle nous avons un amour commun ; et aussi de la Pop des années 70 dont nous sommes super fans. Sha’Mar est le fruit d’une amitié et d’un travail mutuel entre deux musiciens qui arrivent à se comprendre.

La direction musicale de votre EP a-t-elle été rapidement trouvée ? 
A : Etonnamment, je ne m'attendais pas du tout à cela par rapport à mes collaborations précédentes. Quand nous avons commencé à jouer, nous avons vraiment fait une chanson à deux, ce qui est rare car habituellement, c’est l’un ou l’autre qui fait la composition. Nous avons associé les bribes que nous avions et cela a donné une chanson très cohérente. 
Y : Au départ, les chansons sont nées en piano-guitare-voix ; de façon old school ; c’est ainsi que l’on a trouvé la base et ensuite, nous avons travaillé avec Jean-Paul Gibi qui est ingénieur du son, il nous a aidé à trouver et à façonner certaines couleurs sonores. 
A : Jean-Paul est très important dans le projet, on peut presque même parler de trio. Collaborer avec un ingénieur du son confirmé qui a beaucoup d’expérience comme Jean-Paul, ça nous a simplifié la vie. Il nous a aidé à nous révéler. 
Comment synthétiseriez-vous votre univers ? 
Y : Coloré, sensible, dynamique, étonnant et addictif. 
A : Liberté, respect et affinités. 
De quoi vous parlez-vous sur votre premier EP ? 
Y : Les chansons de cet EP abordent des situations et des histoires humaines. Pour le titre « Empty Stage », j’ai été inspirée par The Voice car j’ai été marquée par le noir qui entoure la personne quand elle entre sur scène et ces lumières braquées sur elle ; je trouve cela hyper intimidant. « Party Problem » aborde le fait d’identifier le mouton noir dans une soirée où il y a plein de personnes. « Playing With Fire » parle de ceux qui prennent des risques de façon téméraire car cela m’intrigue. 
Qui est ce trouble maker qui baptise ce disque ?
Y : C’est celui qui sème la zizanie, c’est un charmeur et dans cette chanson, c’est un magicien mais ça peut être un arnaqueur...
A : ...mais, il est sympathique. Il fout le bordel mais il est attachant.

La prochaine étape sera-t-elle d’inclure du français dans vos textes ?
Y : Pourquoi pas...nous verrons bien !
Qui retrouve-t-on parmi vos références musicales ? 
Y : C’est très éclectique, cela va de Judy Garland à Robert Plant de Led Zeppelin en passant par Kate Bush, Janis Joplin, Ella Fitzgerald...J’aime les artistes sans artifices qui ont de la personnalité et qui chantent avec leurs tripes. 
A : Neil Young, Jimi Hendrix, Eric Clapton, Peter Gabriel mais aussi Radiohead, Calexico, Tortoise...A une époque, j’ai été impressionné également par des groupes comme U2 et Simple Minds. Cela dépend des époques, la liste serait longue et comme je suis quasiment Espagnol, je n’oublie pas le flamenco qui fait partie de mon ADN. 
Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?
Y : André a la capacité de prendre du recul et c’est très important quand on travaille en collaboration car quand on ne sait pas gérer son égo, cela peut empêcher une œuvre d’éclore. André a un côté bon vivant, il sait prendre du temps comme il faut ; notamment pour préparer un bon repas.
A : Nous avons cela en commun ! Chez Yasmin, je vais mettre en avant sa souplesse d'esprit car c’est très facile de travailler avec elle mais si je devais énumérer toutes ses qualités, la liste serait grande !
Quels sont vos prochains projets ?
Y : J’espère qu’il y aura des live sessions et des concerts à Paris et en province si nous en avons l’occasion ; nous travaillons dessus. 
A : Nous aimerions faire des premières parties. A notre époque, nous nous devons d’être visibles notamment sur les réseaux et nous allons travailler cet aspect-là en faisant un maximum de petites sessions filmées. 
Y : Idéalement, il y aura un clip d’ici la rentrée et nous écrivons déjà pour la suite. 
A : Nous avons mis quarante ans à nous rencontrer, c’est une collaboration qui fonctionne, nous n’allons pas arrêter de sitôt !