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Rencontre avec OUTED au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Ver de Terre » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Nis&For

(c) Nis&For

Pouvez-vous présenter OUTED à nos lecteurs ?
Noémie :  OUTED est un duo à la ville comme à la scène depuis plus de trente ans. Fred est musicien, auteur, compositeur, interprète et pour ma part, je suis aussi interprète, compositrice ; mais je ne suis pas musicienne, et je fais de l'art plastique en plus de notre projet.
Pensez-vous que vous auriez fait de la musique ensemble sans le COVID ?
Fred : A l’origine, j’avais un projet perso baptisé TED avec lequel j’ai sorti un album en 2014 et effectivement, OUTED est né pendant le COVID à l’époque où on nous a tout supprimé. Les expos de Noémie ont été annulées, tous les concerts qui étaient prévus avec un autre groupe également, l’album que nous devions sortir est resté dans les cartons puisque le groupe s’est arrêté après cela et de mon côté, j’avais des chansons pour un second album de TED mais ça ne m’intéressait pas vraiment et c’est là que je lui ai dit que nous devrions faire quelque chose ensemble. Je savais que chanter titillait Noémie ; qui a été comédienne ; je lui ai proposé une chanson ; « Egocentriques » qui figure sur notre premier album ; nous avons essayé et elle a directement sauté à pieds joints dedans. 
Comment naissent vos morceaux ?
F : J'écris les textes ; j’écris énormément, mon téléphone ne me sert quasiment qu’à cela et un petit peu à téléphoner ; je concatène cela dans un gros dossier et ensuite, Noémie lit cela régulièrement et elle me donne son ressenti ; si ça l’interpelle, ça l’intéresse ou si elle ne le sent pas. Nous échangeons sur les textes et après, nous retravaillons certaines tournures ensemble car l’idée est d’avoir un discours commun.

(c) Nis&For

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Avez-vous facilement trouvé vos marques lors de la création de ce projet commun ?
N : Il y a eu une évolution car au début du projet, Fred avait déjà un certain nombre de morceaux qui étaient déjà quasiment tous enregistrés et je me suis infiltrée dedans en imprimant un peu ma marque à droit à gauche. Ensuite, nous avons commencé à trouver plus nos marques dans l’écriture et dans la proposition musicale sur le deuxième album car nous avons collaboré ensemble dès le départ. En revanche, comme je ne suis pas musicienne, je m’exprime plus par onomatopées mais nous arrivons à nous comprendre et plus le temps passe et plus je prends confiance en moi dans cette démarche qui était totalement nouvelle pour moi au début. Le travail sur les mots m’amuse de plus en plus également ; c’est un plaisir que je retrouve par rapport à mon travail de comédienne au théâtre. J’ose proposer des idées de plus en plus ; notamment des harmonies ; et du coup, notre projet s’affirme encore plus. 
F : Notre premier album était presque une continuité de mon album solo, nous avions réenregistrés les morceaux pour que l’on puisse les chanter ensemble mais musicalement ça n’avait pas énormément évolué alors que notre second album a beaucoup plus été travaillé conjointement et le troisième s’est fait en symbiose ; on dit des choses sur lesquelles on a envie de réagir tous les deux.  
Comment décririez-vous votre univers ? 
F : Décalé et coloré ; et cela également au niveau du langage qui peut être un peu piquant et un peu acerbe.  
N : Contrasté ; car nos chansons peuvent paraître un peu légères, fraîches, Pop et positives à la première écoute mais si on prête attention aux textes, on se rend compte qu’ils sont souvent plus affirmés et parfois un peu dark. Il y a un peu un côté médaille à double face. Il y aussi de l’humour dans cet univers car parfois, il y a des pétages de plombs !
L'aspect engagé présent dans vos nouvelles chansons était-il déjà là dans vos précédents disques ? 
F : Il y a de l’engagement mais pas comme certains artistes, on dit des choses qui nous tiennent à cœur et on essaie de les dire avec un petit clin d’œil ; une petite forme de piquant.
N : Cet aspect engagé déjà présent sur le premier album notamment dans la chanson « Egocentriques » qui abordait le respect de l’environnement et de la planète qui ne va pas bien et dans « L’Épouvantail » qui parlait des puissants. 
F : Nous avons plein de textes qui réagissent à des choses du quotidien qui m’agressent quand je me lève.
N : Sur ce troisième album, nous avons abordé des sujets qui sont toujours d’actualité et qui nous énervent ou nous émeuvent toujours autant. En utilisant une forme un peu plus dansante et un peu plus Pop et avec un peu d’humour et du sourire, nous avons essayé de faire passer la pilule un peu plus facilement sur ce nouveau disque (rires).

(c) Nis&For

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Quels thèmes abordez-vous sur « Ver de Terre » ? 
F : Sur cet album, nous parlons notamment de la préservation et la sauvegarde du vivant, de la vie d’artiste en 2025, de l’environnement, de chasse...
N : ...ça, c’est un délire, c’est une histoire d’amour entre un chasseur et une cycliste ! Sur ce disque, c’est un peu comme si nous regardions le monde à travers un prisme ; comme si nous passions de l’autre côté de la matrice ; nous avons pris du recul afin de voir les choses qui vont complètement à l’envers, nous avons essayé de rêver autre chose et nous en parlons dans ces nouvelles chansons afin d’essayer de mettre le doigt dessus. 
F : A chaque fois, nous tâchons d’amener un regard positif et nous essayons de véhiculer une volonté d’agir afin de ne pas rester là à observer sans rien faire. 
Que représente ce ver de terre qui baptise votre troisième album ?
N : Nous avons choisi ce titre car on voit de moins en moins de verres de terre. Einstein avait dit que si l’abeille venait à disparaître, l'espèce humaine n'aurait que quatre années à vivre mais il a complètement oublié les verres de terre parce qu’on ne les voit pas mais c’est pareil. Il y a plein de choses qu’on ne voit pas ou peu qui disparaissent alors qu’il ne faudrait pas...
F : ...d’autant plus le verre de terre qui est sous terre et qui n’est pas beau alors que c’est le poumon de la planète. Il faut savoir que 25% des verres de terre ont disparus durant ces quinze dernières années alors que ce petit animal est vital pour l'être humain, il représente l’un des enjeux de l’avenir et si on continue à utiliser les engrais, les pesticides, le glyphosate...cet animal disparaîtra alors qu’il est important. 
Vous avez publié deux disques instrumentaux il y a quelques mois, sont-ils nés à la suite d'expérimentations pour trouver le son de « Ver de Terre » ? 
Non, cela n’a rien à voir avec le son de notre troisième album, nous avons publié ces disques instrumentaux car on nous a demandé à plusieurs reprises la possibilité d’utiliser nos musiques sur des vidéos. Ces deux albums regroupent toutes les musiques de nos deux premiers albums en versions instrumentales avec d’un côté les morceaux un peu chill et de l’autre, les morceaux plus Pop.

(c) Nis&For

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Dans le clip qui illustre « Le Hit », vous avez recréé les pochettes de « Marcia Baila » et de « L'Amour à la Plage », les Rita Mitsouko et Niagara sont-ils des influences majeures pour chacun de vous ?
F : En ce qui concerne les Rita Mitsouko, c'est certain et pour Niagara ; même si je n’aime pas tout ; j’apprécie l’esprit du groupe et de ces années-là. 
N : Nous avons été bercé par ces tubes que nous avons entendus et réentendus car nous sommes des enfants des 80. Il y avait une énergie hyper agréable dans ces deux groupes qui avaient de vrais textes. 
F : Ces groupes ne tombaient pas dans le plan-plan et oui, ce sont des influences clairement assumées. 
Comment voyez-vous cette course au stream dont vous parlez dans cette chanson ?
N : On ne peut pas ne pas y penser parce que ça fait partie du jeu. A partir du moment où l’on souhaite diffuser sa musique afin que le plus grand nombre puisse l'entendre, il faut rentrer dans les règles du jeu et le stream en fait partie. Qu'on le veuille ou non, l'industrie musicale est comme cela aujourd'hui. Sur les réseaux sociaux, on voit ce que les gens imaginent quand on est artiste mais c’est souvent loin d’être cela. 
F : De nos jours, on est obligé de passer par le stream ne serait-ce que pour trouver des concerts car on sait que les programmateurs regardent le nombre de streams des artistes sur Spotify et Deezer. On sait que c’est comme ça mais ce n’est ce qui nous motive quand on travaille et ce n’est surtout pas ce qui nous alimente. On ne fait pas nos morceaux pour avoir plus de streams, on les fait pour dire des choses.
Quels sont vos prochains projets ? 
N : Nous sommes en train de construire la tournée. 
F : Quelques dates sont déjà prévues d’ici juin et ensuite, les concerts reprendront à la rentrée jusqu’en 2026.
N : Nous allons continuer à faire des reprises car cela nous amuse. 
F : Nous avons prévu de faire des versions acoustiques...
N : ...et si quelqu’un a envie de remixer une de nos chansons, pourquoi pas, ça pourrait être fun !
F : J’aimerais bien que la chanson « Relou » ; qui parle du harcèlement ; soit mise en images. Nous allons faire vivre OUTED sur les réseaux sociaux !

Rencontre avec OUTED au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Ver de Terre » !
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