Retrouvailles avec Bebly au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de l’EP « Arracher Les Fleurs » !

Comment perçois-tu l’évolution musicale de Bebly ces dernières années ? 
Ma musique est beaucoup plus recentrée car maintenant, elle n’émane que de moi. Si c’ était déjà le cas à l’époque, je la partageais et nous l’arrangions à plusieurs. Aujourd’hui, je suis tout seul dans ma tête et je suis tout seul après sur l'instrument donc c'est un peu différent mais sinon dans le dans la démarche, c'est toujours un peu la même chose. Même si ce n’est plus Rock, j'ai toujours eu ce côté do it yourself et spontané que l’on retrouve dans le Punk. Par ailleurs, la dureté dans les textes n'a pas forcément changé, c'est plus l'approche musicale qui est un petit peu plus douce.
L'acoustique t'a-t-il ouvert les portes d'un autre public et peut-être même de nouer d'autres liens avec lui ? 
Oui car comme ma musique est beaucoup plus nuancée et que j'aime bien jouer là-dessus quand je fais des concerts, cueillir les gens est effectivement un peu plus palpable. Automatiquement, la nuance donne de la proximité.
Le fait d'être seul maître à bord maintenant ; et même si tu écrivais déjà les textes quand vous étiez trois ; cela te permet-il de te montrer encore plus vulnérable et de rentrer encore plus dans l'intime ? 
A vrai dire, ça n’a pas vraiment changé car je ne rentre pas forcément dans l’intime. Si je pars souvent de pensées intimes, il y a des tiroirs ; des choses comme ça ; qui sont happés par une rime et qui me font passer sur autre chose. La démarche des textes demeure la même, c’est juste la rapidité de mise en place du morceau qui est beaucoup plus simple. 

Comment développerais-tu l'univers de Bebly à l'heure actuelle ? 
Sincère, sur le fil, direct, un peu glacial et aérien notamment dans la prod.
Quels thèmes abordes-tu sur « Arracher Les Fleurs » ?
Cet EP parle essentiellement de ressenti entre plusieurs individus, il y a également des réflexions sur soi-même et d’autres qui peuvent regrouper plusieurs personnes. Ce disque parle aussi de relations amoureuses, pas mal d'échec et de remise en question.
Au quotidien, on t’imagine plus en offrir qu’en arracher pourtant...
Oui, carrément (rires) ! Un jour, j’étais assis sur une sorte de colline, j’attendais quelqu’un, j’arrachais machinalement des brins d’herbe et je me suis dit que c’était le premier truc un peu lâche que pouvait faire l’être humain ; cela renvoie aussi au côté un peu écolo que j’aime bien défendre ; car c'est assez facile d'arracher des choses parce qu’on s’ennuie. « Arracher Les Fleurs » vient de là car je trouvais cette symbolique forte ; la main destructrice de l’homme qui s’impatiente sur une fleur éphémère qui ne peut pas se défendre. Mais effectivement, j’offre plus de fleurs que je n’en arrache car je suis très positif dans la vie.

Quelle fleur représenterait le mieux ? Et pourquoi celle-là ? 
J’aime bien la pâquerette, celle qui pousse facilement partout et qui repousse bien même quand on tond. Je la trouve jolie et printanière. 
Peux-tu expliciter le fait de prendre appui sur le fond dans la chanson « La Définition du Perdant » ?
Quand on est au fond, on prend appui et on remonte ; c’est une loi physique. Ca a à voir avec des phases de psychologie ; c’est cyclique ce genre de choses. Quand on est au bout de quelque chose, il se passe forcément un truc, soit les portes s’ouvrent, soit on réagit. C’est un peu comme les phases de deuil, il y a plusieurs étapes. Quand on est au fond, on n’a que deux solutions, soit on y reste, soit on prend appui et on remonte. J’aime bien cette image.
Au vu de la qualité de ton écriture, as-tu déjà pensé à développer cela de manière littéraire ?
Oui, j'aimerais bien écrire quelque chose mais je ne sais pas quoi encore...d’autant que les textes de mes chansons sont assez succincts, j'essaie de faire déjà ça correctement mais je pense qu’une nouvelle serait un bon début. Ce n’est pas une idée que j’ai en tête mais le fait que tu me poses cette question, ça me donne envie !

En parallèle à Bebly, œuvres-tu pour d’autres artistes ?
Pas encore mais ça pourrait être une idée. Composer pour d’autres artistes me plairait bien. Mon écriture m’étant assez propre, je ne sais pas si quelqu’un d’autre pourrait se voir dedans et je ne sais pas si je pourrais travailler sur commande même si ça pourrait être intéressant d’essayer. 
Quels sont tes prochains projets ? 
Faire une petite tournée pour défendre l’EP, ça serait cool. J’aimerais pouvoir jouer mes chansons sur scène et refaire des premières parties. Une live session arrivera bientôt et j’espère que d’autres suivront prochainement. J'aimerais bien faire un album et mon rêve serait d’aller l’enregistrer en Norvège à l’Ocean Recording Studio qui a vue sur un fjord.