Rencontre avec Neko Flash au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son troisième EP !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis un artiste producer, je compose principalement ; je joue du synthétiseur et je crée avec la MAO ; je fais les mixes ; sauf quand il y a des voix car je passe alors par un studio ; je mets en scène mes clips, je crée mes propres accessoires de scène et je m’occupe également de vlogs.
Comment est né ton projet musical et pourquoi l’as-tu baptisé Neko Flash ?
J’ai toujours fait de la musique mais en général, je le faisais pour les autres et ce n’était pas en mon nom d’où une certaine frustration car je ne pouvais pas mettre en place un univers global alors que c’est ce que j’aime faire. J’ai commencé à composer pour moi-même à la fin des années 2010 et j’ai créé mon propre univers après avoir fait des recherches sur tout ce qui me faisait vibrer ; le surnaturel, le fantastique, le folklore, les voyages…Neko veut dire chat en japonais, j’ai choisi ce terme car je les adore et comme j’ai une appétence pour le folklore Japonais, cela faisait sens. Quant à Flash, ce terme me plaisait car il possède une connotation très années 80 et j’adore la musique de cette décennie-là ; d’autant plus que dès que j’ai commencé à composer, ça a sonné comme la musique de ces années-là.
D’où est venue l’idée d’axer on projet sur la culture Asiatique ?
Je ne saurai pas vraiment le dire car j’ai toujours aimé cette culture-là depuis mon enfance. J’ai été baigné particulièrement dans la Pop culture Japonaise. Par le folklore, en m’intéressant notamment aux légendes et aux créatures surnaturelles, j’ai élargi cela. Cette culture stimule mon imagination. « Yurei » était axé sur la culture Japonaise et « Tứ Linh » se focalise sur le folklore Vietnamien.
Comment vois-tu ton évolution d’un point de vue musical au travers de tes trois premiers EPS ?
« Point Nemo » était un peu plus chill. J’ai fait un premier disque plus aquatique que les deux autres en termes de sonorités. Cet EP est né durant les confinements, il y avait un besoin d’évasion et c’est pour cela que j’ai fait un disque sur la mer. « Yurei » a vraiment été influencé par la Synthwave et la French Touch alors que « Tứ Linh » est vraiment inspiré de mes visites au Vietnam, ce disque est plus cinématographique ; on m’a dit que cela faisait penser également à la musique de jeux vidéo et comme j’en ai beaucoup, je pense que cela a joué. Pour « Tứ Linh », je me suis notamment inspiré des musiques des dessins animés incroyables du Studio Ghibli.
Que symbolise chacune des quatre créatures mythiques présentes sur la pochette de « Tứ Linh» ?
Ce sont les quatre créatures divines du Vietnam. Long est le dragon Asiatique, il représente la force, la puissance et la bienveillance. Le dragon est un animal protecteur et c’est l’emblème du Vietnam que l’on appelle le pays du dragon puisqu’il en a la forme. Quant au phénix qui est toujours majestueux, c’est un symbole de paix et de sérénité. Le dragon et le phénix forme une sorte de couple symbolique. Dans cette culture ; qui est une culture patriarcale ; le Long se rapporte plus aux attributs masculins et le phénix aux attributs féminins. Quy ; la tortue ; est un peu le gardien du savoir, il symbolise la persévérance et la longévité. Le Lân ; que l’on voit souvent en train de danser dans les représentations ; est une chimère ; mi-dragon et mi-cheval ; c’est le gardien de la spiritualité et on le voit beaucoup dans les temples. On dit que sa danse fait partir les mauvais esprits.
Qu’as-tu voulu exprimer musicalement dans les morceaux se rapportant à ces créatures ?
Quand nous sommes allés au Vietnam en famille, je me suis imaginé ce voyage à travers les yeux de mon neveu qui avait alors trois ans car même si cela fait partie de sa culture puisqu’il est métissé, tout devait être étranger voire étrange dans cette aventure pour lui. Cela a dessiné quelque chose d’un peu orchestral, épique et majestueux aussi car ces créatures sont sacrées. Même s’il y a toujours une part électronique dans ce disque, elle est beaucoup moins présente que dans les deux autres.
Le cinquième morceau donne son nom à ton EP, est-ce en quelque sorte une apothéose/une rencontre entre ces quatre créatures ?
C’est cela. Une légende dit que quand les quatre créatures dansent ensemble, cela annonce une année de joie, de prospérité et de bonheur. Par ailleurs, le chiffre quatre portant malheur dans la culture Vietnamienne, j’ai voulu ajouter un cinquième morceau sur cet EP en guise d’apothéose même si musicalement, ce morceau est très doux.
Pourquoi n’as-tu pas mis de paroles sur tes morceaux ? Penses-tu qu’il y en aura à l’avenir ?
Ces morceaux ont été composés de manière instrumentale et comme ils sont très mélodiques, s’il fallait qu’il y ait de la voix dessus, il faudrait presque qu’elles reprennent les mélodies. Je pense que ces morceaux se suffisent à eux-mêmes. En revanche, pour un prochain projet…mais ça serait des featurings car je ne chante pas.
Aimerais-tu mêler les arts afin de promouvoir Neko Flash en France mais aussi au Vietnam ; et de manière plus large en Asie ? Je pense notamment à l’animation et au manga.
Ça serait intéressant mais ce n’est pas un but en soi. Peut-être que l’avenir me menera à cela par le hasard des rencontres mais je ne planifie rien car c’est trop de pression.
Quel est ton souvenir le plus fort lié au Vietnam ?
Le mariage de mon frère lors d’un précédent voyage et en ce qui concerne celui durant lequel, j’ai commencé la composition de « Tứ Linh », ce serait le nouvel an lunaire durant lequel les familles se réunissent. En plus, c’était l’année du dragon et c’était encore plus particulier. C’était top et c’était très bon aussi (rires) !
Quels sont tes prochains projets ?
Un album sur le folklore Japonais ; les Yōkai; est dans les tuyaux et il y aura des collaborations sur ce disque. Des singles sortiront avant ce disque afin de pouvoir se concentrer sur chaque créature car il y a des choses à raconter dessus. Avant cela, je vais partir un mois au Japon en février et je vais continuer à y puiser toutes les inspirations que je peux afin de finaliser l’album. Avec LNWR, nous avons monté un live commun car nous faisons de la musique ensemble depuis plus de douze ans et comme parfois, nos projets se mêlent, nous avons eu l’idée d’un set commun et nous essaierons de trouver des dates après mon voyage.