Retrouvailles avec GBB au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution d’« Adulescent » !

Pourquoi ne sortez-vous un premier album que cette année alors que GBB (Génération Boys Band) existe depuis plus de neuf ans ?

Frank : Pour faire les choses correctement, cela prend du temps. Nous avons eu besoin de trouver le bon axe, nous avons réfléchi à ce que nous voulions vraiment faire et surtout, nous avons eu à cœur de nous faire plaisir avant tout. Et bien sûr, il était question aussi de ne pas se louper.

Chris : Nous n’avons pas pensé à enregistrer un album dès le début, l’idée est venue à peu près il y a quatre ans et l’historique du groupe a fait que cela s’est mis en place tout doucement. Certaines choses dont le COVID ont retardé à chaque fois un peu plus l’enregistrement de ce disque. Ensuite, il a fallu choisir les chansons, faire des essais, trouver le bon arrangeur, savoir où nous allions travailler…tout un tas de choses qui se font presque difficilement aujourd’hui.

Quel a été le déclic pour enregistrer cet album ?

F : Nous souhaitions concrétiser le fait d’être ensemble aujourd’hui et puis, nous avions envie de choses nouvelles ; tout en gardant à l’esprit de faire plaisir à notre public ; car nous faisons beaucoup de scènes avec des tubes des années 90 ; nous avons choisi de reprendre des chansons de ces années-là mais différemment. La notion de plaisir était très importante dans ce projet.

Pourquoi l’avez-vous baptisé « Adulescent » ? Ce terme vous qualifie-t-il réellement tous les deux ou est-ce globalement plus générationnel ?

C : C’est Frank qui a trouvé le titre de cet album, ce terme nous représente réellement mais je pense que beaucoup de personnes de notre génération s’y reconnaissent aussi car si le corps vieillit et que l’on prend des rides, dans nos têtes, nous sommes toujours les mêmes que lorsque nous étions ados.

F : Même si nous avons la cinquantaine maintenant, nous avons les mêmes codes que lorsque nous étions plus jeunes à savoir le même langage, le même humour et pratiquement les mêmes vêtements.  Nous avons forcément évolué en vieillissant mais nous avons gardé une âme de jeune homme.

C : Quand on sort une blague ou que l’on a une référence qui correspond à notre génération, nous sommes les seuls à la comprendre s’il n’y a personne d’autres dans nos âges autour de nous et on ne peut pas nous enlever cette connivence-là.

F : Pour ma part, je me sens vraiment adulte quand je suis avec mes enfants, je sens que j’ai une responsabilité puisque c’est moi le paternel mais quand je suis avec Chris ou dans la vie de tous les jours, je ne suis pas comme avec mes enfants. Même s’ils savent que j’ai un « esprit gamin », ils me respectent.

Comment avez-vous voulu réinterpréter les tubes de la fin des années 90 que l’on retrouve sur « Adulescent » ?

C : Nous avons choisi de prendre le contrepied de ce que les gens pouvaient attendre. Nous avons pris des morceaux qui étaient ultra rapides à l’origine ; comme « Partir Un Jour » ; et nous avons essayé de faire du uptempo dessus mais on s’est fait piéger car ça ne marchait pas, c’était moins bien et c’est là que nous avons pris le parti de faire ce qui nous plaisait et ce qui correspondait à notre génération à savoir de vraies chansons avec des intros, des couplets, des pré-chorus, des chorus, des ponts et ad lib car cette structure-là est celle qui correspond à notre culture musicale. Comme nous sommes un peu nostalgiques de cela aujourd’hui, nous avons cherché à nous faire plaisir et à faire plaisir au public en mettant en valeur les voix et les mélodies qui sont imparables.

Le choix de ces morceaux a-t-il été évident ?

F : Ça a été très rapide, nous avons pris ceux qui nous plaisaient le plus et ceux qui avaient le plus succès. Nous avons d’abord sélectionné ; chacun ; des morceaux de nos groupes respectifs ; les plus emblématiques ; et ensuite, nous avons tapé dans les titres d’Alliage et de Worlds Apart. Par ailleurs, il était question d’acoustique aussi. Par exemple, en ce qui concerne « Baby Come Back », nous avons eu tout de suite en tête la direction musicale et ça a été beaucoup plus facile pour s’y projeter.

C : Nous avons eu la chance d’œuvrer avec Frédéric Andrews qui est un excellent arrangeur qui maîtrise totalement tout ce qui est cordes et piano. Frédéric a pris énormément de plaisir à travailler sur ce disque et il était lui-même étonné. Sans avoir de préjugés, il a été agréablement surpris de se rendre compte que les mélodies étaient vraiment riches et capables d’exprimer des suites harmoniques de qualité et on peut l’entendre dans l’album.

Était-il primordial pour vous d’inclure des titres inédits sur cet album notamment peut-être pour montrer que vous n’êtes pas figés dans le passé ?

F : Il fallait mettre une patte perso dans cet album. Nous voulions montrer autre chose et ce que nous savions faire. Chris a écrit toutes les nouvelles chansons et nous avons travaillé avec le compositeur Philippe Cosset. Aujourd’hui, nous ne faisons pas que des années 90, nous prenons plaisir également à faire des créations.

Ces nouvelles chansons sont-elles une porte ouverte vers un futur disque totalement composé de morceaux originaux ?

C : On adorerait faire un album complet de morceaux originaux ; ça serait super ; mais il faut être réaliste ; pas pessimiste mais réaliste malgré tout ; car on sait que ce disque est porté par les tubes qui existent déjà et dont les gens sont fans. Maintenant, il faudrait qu’il y ait une notoriété grandissante et une sorte d’engouement pour GBB de manière à ce que les gens adhèrent à de nouveaux titres sur un nouvel album car cela représente du temps et de l’argent. Nous avons une super équipe qui bosse avec nous, nous sommes distribués par SOCADISC, nous travaillons avec Believe, l’album est sur toutes les plateformes et nous en sommes très fiers mais tout cela engendre beaucoup d’investissement ; du temps et de l’argent ; et il ne faut pas que nous nous plantions si on veut sortir un album prochainement.

F : Nous allons attendre les retours, nous allons voir comment ça va se passer avec celui-là sur un temps et nous verrons si nous continuerons ou pas à faire de nouvelles chansons.

Vous qui avez connu un âge d’or de la musique avec vos groupes respectifs à l’époque, comment avez-vous vécu votre retour en studio et tout ce qui en découle maintenant ?

F : Tout ce qui était musical, ça se faisait avec Chris qui a son studio, nous avons fait nos voix et nous les avons envoyées à l’arrangeur mais par contre toute la logistique autour de tout cela a été une découverte totale pour nous et c’est pour cela que nous avons eu besoin de nous entourer de personnes qui sont dans le moment présent. Le streaming, nous connaissons car nous écoutons de la musique mais nous ne savons pas comment ça se fabrique ni comment on gagne sa vie avec. Nous avons fait appel à Ducosphere et l’agence MMC.

C : Nous avons des attachées de presse super gentilles, ultra prévenantes et bienveillantes. C’est vraiment super.

Frank, peux-tu nous dire quel regard ont tes enfants sur tes années 90 mais également sur ton comeback sur le devant de la scène musicale ?

F : Ma fille adore « La Salsa » des 2Be3 et elle m’a demandé pourquoi nous ne l’avions pas mise sur l’album mais elle a écouté tous les morceaux et elle est fan. Ma fille est vraiment bon public ! Quant à mes fils, c’est différent car ils ont l’âge d’écouter du Rap. Ils aiment bien ce que j’ai vécu, ce sont des choses sur lesquelles on ne peut pas passer, récemment DJ Snake avait fait allusion aux 2Be3 et l’un de mes fils m’a envoyé cela en me disant que c’était trop de la balle et qu’on était une référence même pour DJ Snake. Nous avons été des icônes dans les années 90 et ils sont fiers de cela mais ils sont moins fans de ce que l’on fait maintenant, ils écoutent, ils regardent mais ce n’est pas ouf. Nous sommes quand même un peu old school pour eux (rires).

Et toi, Chris, comment tes proches vivent-ils ce comeback ?

C : Dès l’instant que je suis heureux, c’est le principal pour eux. J’aurais pu élever des poules dans le Vercors, ça aurait été pareil.

F : Son père met des likes tout le temps.

C : Ils sont super contents, super fiers et ils me demandent toujours quand nous allons passer à la télé car cela demeure leur référence. Ils me poussent à fond comme tout le monde, nous avons beaucoup de chance et cela se ressent dans notre manière de vivre ce qui se passe actuellement, c’est super équilibré.

Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?

F : Chris est facile à vivre, il est solaire, généreux et rigolo. C’est un mec qui que tu peux appeler à n’importe quelle heure, il sera disponible pour toi.

C : Pour lui ! (Rires) Il faut vraiment apprendre à connaître Frank pour savoir qui il est car c’est un mec assez mystérieux. Ce qui me frappe chez lui, c’est son abnégation à faire ce qu’il faut pour obtenir ce qu’il veut. Frank ne s’arrête jamais à la première difficulté ; c’est un rouleau compresseur. Au-delà de cela, Frank est quelqu’un de très gentil et de très loyal en amitié. Pareil, je suis certain que je peux l’appeler à peu près n’importe quand, il sera là pour moi et il va savoir que si je l’appelle, c’est parce qu’il y a un problème. Quand nous avons travaillé en studio, il forçait le respect car je suis très exigeant sur ce que je veux entendre et Frank ne lâchait pas l’affaire, je sentais qu’il voulait réussir ce que je souhaitais entendre et la preuve en est dans l’album. Sur ce disque, nous sommes vraiment à 50 à 50 sur toutes les chansons et pour le coup, on peut entendre le grain de sa voix ; chose que l’on n’avait pas vraiment entendu auparavant ; et on peut se rendre compte qu’il y a un vrai talent, un vrai vibrato, de vraies vibes et de vraies émotions, c’est super dur à obtenir et je le félicite pour sa ténacité !

Quels sont vos prochains projets ?

C : Nous allons vraiment essayer d’apprécier cet album dans la manière qu’ont les gens de le recevoir. Au niveau des clips, nous sommes très autonomes, nous pouvons gérer la partie technique ; nous avons les capacités pour le faire ; nous verrons quelles chansons nous mettrons en images en utilisant les réseaux pour voir quels sont les titres que le public préfère.

F : Le 13 décembre, nous serons à l’Arkéa Arena à Floirac pour RFM Party 90 et si pleins de dates sont déjà prévues en 2025, notre objectif serait de faire un concert avec notre nouvel album avec des musiciens.

C : On a fait cela dans ce but ! Tout est possible…