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Retrouvailles avec Thilda au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Royaumes Engloutis » !

Publié le par Steph Musicnation

Retrouvailles avec Thilda au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Royaumes Engloutis » !

Quels sont ces royaumes engloutis qui baptisent ton nouveau disque ?

Ces royaumes renvoient aux rêves que nous faisons. Quand nous rêvons, nous sommes toujours dans des structures particulières qui sont complètement en dehors de la réalité. Ce sont également des rêves de vie, des châteaux que nous construisons quand on est enfant ; c’est une force, un désir de vie, une sorte de brillance qui nous anime. J’ai voulu faire un album sur les rêves en leur accordant de la valeur. J’ai souhaité leur donner quelque chose de précieux et d’assez unique à savoir un territoire avec différents reliefs. Ces royaumes sont engloutis car ces rêves sont faits la nuit, ils se situent dans un espace temps que l’on ne contrôle pas et ils ont pu être enfouis durant l'enfance ; cela reflète le côté inaccessible et non maîtrisé des choses.

En référence au titre de ton nouvel album, par quoi pourrais-tu te laisser engloutir dans la vie de tous les jours ?

C’est une question difficile ! Je me laisse souvent engloutir par ma non maîtrise du temps mais aussi par le trop plein émotionnel. En tout cas, j’essaie de ne pas me laisser engloutir par une sorte de régularité et c’est pour cela que j’ai une vie qui n’est pas « classique ».

« Private Domain » paru en 2019 était très aquatique  et même si on retrouve une chanson intitulée « Le Lac » sur « Royaumes Engloutis », ce nouvel album a quelque chose de très spatial/cosmique…comment expliquerais-tu cela ?

Quand j’ai créé l’univers de Thilda, j’avais vraiment en tête l’idée de décrocher du sol et d’être dans des moods particuliers. La nuit et les choses cachées m’intéressent beaucoup et c’est vrai que pour cet album, je suis partie dans l’espace ; même si c’est un peu basique de dire cela. A l’intérieur de moi, j’ai plein de questionnements sur ce qu’est la vie, ce que l’on fait là, ce qui se passe en dehors de notre planète ; l’espace temps est quelque chose de super captivant. Dans ma toute première chanson, je demande si tout cela est réel ; personnellement, je suis attirée par ce qui est impalpable ; j’essaie de comprendre et de donner quelques petites clés. Je tends à aller vers des choses impalpables et non visibles et du coup, elles se trouvent dans les hauteurs, dans l’espace ; ce sont des endroits particuliers.

ⒸJust Meissonnier

ⒸJust Meissonnier

Comment as-tu souhaité habiller musicalement tes nouvelles chansons ?

Je suis partie dans quelque chose de très Electro avec des sons qui n’ont pas beaucoup d’attaque. J’ai souhaité que ce disque soit assez enveloppant avec des choses qui fluctuent. Comme je compose aussi pour l’image, je me suis orientée depuis quelques années vers ces sons-là. J’ai eu à cœur de sortir d’un instrument classique afin de me diriger vers l’Electro qui était en corrélation avec mon envie de ce royaume qui n’a pas de lieu précis ; à part qu’il est peut-être en nous.

Quels thèmes abordes-tu sur ce disque ?

Le thème central est celui des rêves, je parle également des choses inaccessibles notamment sur « Sommets Insondés » ; j’aborde mon désir de vie, de réussir ; de la réalité vs le rêve sur « Le Lac » alors que l’on est plus sur des poèmes qui renvoient au passé sur « Les Ronces ». « Louve » est une chanson un peu particulière qui parle de notre condition en tant que femme de devoir enfanter mais aussi de l’enfant que l’on était et que l’on a oublié. « Comète Fragile » exprime une émotion d’enfance qui resurgit.

ⒸVivien Deleuze

ⒸVivien Deleuze

As-tu été plus directe ou plus métaphorique dans les textes de cet opus ?

Certaines chansons sont nées de vrais rêves comme « Vie d’Heures d’Ailleurs » qui évoque mon papa disparu et « Royaumes Engloutis » qui contient des bribes de plusieurs rêves que j’ai pu faire. Certains passages de cet album sont complètement directs mais je reste quand même toujours sur quelque chose d’assez poétique et métaphorique car j’ai du mal avec le frontal (rires). Je pense que j’ai besoin d’entourer mon frontal par des mots qui lui donnent peut-être plus d’espace afin que d’autres personnes puissent se l’approprier. Mon écriture reste libre car j’aime que ça ne soit pas fermé.

Avec une écriture aussi littéraire n’as-tu jamais été tentée de développer l’exercice avec un roman ou des nouvelles ?

C’est vrai que je me suis dit que si j’écrivais un livre un jour, ça serait fou mais je ne me sens pas encore prête…peut-être des nouvelles…mais j’ai besoin de musique aussi. Ça sera peut-être pour plus tard !

Toi qui chantes « Eldorado », peux-tu nous dire où se situerait le tien ?

Le problème de l’eldorado, c’est que c’est un gros mensonge (rires). L’eldorado est une grosse illusion et j’en reviens. J’essaie de plus composer avec les petites choses de la vie qui sont plus concrètes comme aller marcher en forêt, regarder une fleur…des choses en lien avec la nature.

ⒸVivien Deleuze

ⒸVivien Deleuze

« Louve » illustrerait-il la façon dont tu vois toi-même ?

Complètement ! C’est la dernière chanson que j’ai écrite pour cet album et à l’origine, elle devait s’appeler « Enfant Oublié » mais j’ai trouvé que ce titre n’était pas très joyeux. Depuis « Private Domain » et la pandémie, je me suis beaucoup interrogée sur ce que je donnais aux gens et quel mood je renvoyais et je me suis dit que je ne pouvais pas terminer mon album sur une chanson comme celle-là. J’ai beaucoup écrit tout en n’y arrivant pas et j’ai eu un déblocage fin 2023 ; la chanson s’est terminée le 31 décembre. J’ai trouvé cette musique et cet animal qui fait peur et qui fascine, la louve est toute seule et pourtant, elle doit être en meute, elle est censée protéger ses enfants et je me suis demandé quelle était ma protection car je n’ai pas d’enfant et je ne pense pas que j’en aurai. Je me suis beaucoup interrogée sur ma transmission en tant que femme sans enfant. J’ai des neveux et des nièces et des gens autour de moi que j’accompagne sur leurs projets de films et ma transmission est là. Avec « Louve », je pense que j’ai voulu me rendre quelque chose à moi.

Quels sont tes prochains projets ?

« Louve » sera mis en images en stop motion dans les prochains mois grâce à une campagne Ulule. Le rouge ; le sang ; sera au cœur de ce clip. Le 06 novembre, je vais organiser une soirée un petit peu spéciale à Commune Image à Saint-Ouen où il y a des projections de courts-métrages tous les mercredis. Un de mes clips y avait été projeté en juin et ce soir-là, il y avait également un concert, cela m’a donné l’idée d’organiser une soirée clips et concert. J’ai invité dix autres artistes à projeter leurs clips ; pour ma part, je vais présenter pour la première fois celui de « Vie d’Heures d’Ailleurs » ; et ensuite, je donnerai un concert avec mes musiciens. J’aimerais bien que ce projet puisse avoir une vie scénique ; j’ai envie d’aller rencontrer les gens et de partager ces moments-là.

Retrouvailles avec Thilda au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Royaumes Engloutis » !
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