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Rencontre avec Joy Dary au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Fragment » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Daouda Shabazz

(c) Daouda Shabazz

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis avant tout une musicienne avant d’être une chanteuse car c’est toujours cela que j’ai voulu faire alors que chanter, c’est un peu venu par défaut. Je suis autrice, compositrice, interprète et je suis surtout très éclectique. Je joue principalement de la guitare mais comme pour composer, c’est important de toucher à plusieurs instruments, je fais un peu de basse, de clavier, de percussions…J’essaie d’agrandir mon savoir-faire de manière autodidacte !

Tu as débuté ta carrière solo en anglais, quel a été le déclic pour écrire en français ?

La vraie histoire, c’est que j’ai commencé ma carrière en français, il y a bien longtemps avant de faire du Reggae en anglais avec The Sunvizors. Avec ce groupe, nous avons tourné partout, ça a été une super aventure mais comme je chantais en anglais, les gens ne comprenaient pas forcément les chansons et les échanges après les concerts avec les gens qui comprennent les textes et viennent vous en parler me manquaient. Pouvoir débattre du ressenti des personnes présentes, parler des émotions que les chansons déclenchent chez eux, cela me manquait beaucoup et c’est pour cela que je suis revenue au français. J’avais à cœur d’être comprise et de pouvoir échanger plus avec le public.

Ton premier EP s’inscrit-il musicalement dans ce que tu as proposé auparavant ou as-tu pris d’autres directions ?

Non, j’ai pris d’autres directions ; effectivement. Auparavant, j’ai pas mal composé en groupe et là, je me suis cherchée sur le projet solo. J’ai sorti des titres sous le nom de Joy.D, j’avais gardé la même équipe de musiciens avec qui je faisais du Reggae, nous avions vraiment une couleur musicale quand nous jouions ensemble et du coup, je me suis détachée de cette équipe afin de trouver ma voie et cela a pris beaucoup de temps. Il y a eu beaucoup de réflexion et de recherche car c’est très dur de se poser musicalement. J’aime beaucoup la Pop mais ce style est très varié, j’aime aussi la musique Afro, la Soul, le Rock…énormément de choses de plaisent et j’ai envie de mettre tout cela dans ma musique (rires).

(c) Daouda Shabazz

(c) Daouda Shabazz

Considères-tu cet EP comme un fragment de toi ; ce qui pourrait expliquer son titre ?

Oui, c’est exactement cela ! Alors que je ne suis pas très vieille, j’ai l’impression d’avoir déjà vécu plein de petits bouts de vie dans ma vie et du coup, j’essaie de recoller les morceaux petit à petit. Aller chercher au fond des choses, qui l’on est et d’où l’on vient, c’est un gros travail sur soi et c’est ce que j’ai voulu mettre dans cet EP.

Quels thèmes abordes-tu sur « Fragment » ?

Sur ce disque, je parle beaucoup de métissage et de voyage mais aussi de respect de l’autre ; de l’accepter tel qu’il est, peu importe ce qu’il est d’ailleurs ; de lâcher-prise par rapport aux aléas du quotidien, de l’histoire de ma mère ; notamment de la pauvreté à La Réunion dans les années 60-70 ; et d’espoir car c’est quelque chose qui me représente vraiment beaucoup.

Tu as annoncé « Fragment » avec « Pas La Même », ce morceau a-t-il été un premier extrait évident ?

Complètement ! « Pas La Même » m’a permis de tourner une page car bien qu’il ait un rythme un peu Ragga, ce morceau est très Pop et il illustrait le fait que je prenais un virage. Ça a été carrément une évidence.

(c) Daouda Shabazz

(c) Daouda Shabazz

Quels ont été les retours concernant le clip de cette chanson ?

J’ai eu de très bons retours sur ce clip même si deux ou trois haters se sont manifestés, j’ai été un peu étonnée mais cela voulait dire qu’ils avaient quand même regardé le clip et c’était plutôt bon signe car il faisait réagir. Je dois dire que c’est quand même particulier de recevoir ça alors que ce morceau est hyper bienveillant. Mais bon…il faut de tout pour faire un monde !

Peux-tu nous parler de la mise en images de ton titre « Les Pinceaux » ?

En ce qui concerne les clips, je bosse toujours avec Thomas Ruelen qui est un réalisateur Rennais que j’adore. Thomas bosse vraiment bien et il me connaît bien, ce qui m’aide beaucoup car je ne suis vraiment pas à l’aise devant la caméra (rires). Pour la mise en images de cette chanson, je lui avais dit que j’aimerais un patchwork car j’avais fait des recherches sur ma généalogie et j’ai découvert qu’avant mes origines Réunionnaises, il y en avait de Madagascar. Mes ancêtres ont été amenés à La Réunion du temps de l’esclavage. Je souhaitais qu’il y ait des images de Madagascar dans ce clip et que l’on aille un peu creuser dans l’histoire. L’esclavage est certes quelque chose d’horrible mais finalement, sans cela, moi, je ne serai pas là. Je trouve qu’il y a un paradoxe dans tout cela et ça créé quelque chose de bizarre chez moi. Dans ce clip, j’ai voulu montrer le brassage que cela a amené à La Réunion. A l’échelle d’une toute petite île, ils pourraient vraiment se prendre la tête mais ce n’est pas le cas, ils se respectent les uns les autres et c’est beau. J’avais envie de montrer cette beauté culturelle dans ce clip.

Rencontre avec Joy Dary au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Fragment » !

Comment décrirais-tu ton univers artistique ?

Chaleureux même sur les morceaux les plus tristes, autobiographique car je préfère parler de choses que je connais, dispersé et androgyne.

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

J’ai commencé la guitare à l’âge de 11 ans en écoutant du Nirvana. J’ai beaucoup écouté aussi les Pixies et les Sex Pistols. En dehors du Rock, Alicia Keys ! Pour les textes, Gaël Faye qui a une très belle plume ; j’aime beaucoup sa façon d’écrire, on est tout de suite projeté dans un paysage, ça fait vraiment travailler l’imaginaire.

Quels sont tes prochains projets ?

Il va y avoir du live avec et sans mes musiciens. J’aimerais bien faire une session live filmée de la chanson « The Night Is Made To Shine » avec Stogie T et des choristes ; quelque chose d’un peu classe et Soul. J’espère qu’il y aura un album l’année prochaine ; c’est un peu l’objectif.

Rencontre avec Joy Dary au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Fragment » !
https://www.facebook.com/JOY.DARYMUSIC
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