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Rencontre avec Koclico au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier EP !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Gabriela Larrea

(c) Gabriela Larrea

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Hélène Martinelli aka Koclico, je suis Franco-italienne ; née en Italie ; et de base, j’ai une formation de comédienne depuis dix ans. Même si j’ai baigné dans la musique depuis toute petite car mon papa chantait des chansons Italiennes, elle est réapparue dans ma vie au fur et à mesure des expériences. J’ai sorti récemment mon premier EP intitulé « Humeurs Boréales » sur lequel je suis autrice, compositrice et interprète. Je joue un peu de guitare, de piano et de Loop Station ; j’adore travailler sur les polyphonies. A côté de la musique, je suis encore comédienne et voix off.

Peux-tu nous en dire plus sur ton pseudo ?

Même s’il n’est pas orthographié comme la fleur, il y fait quand même écho. A vrai dire, je suis partie en camp scout avec mon ancien compagnon qui en était un, j’ai découvert qu’ils avaient tous des petits noms de totems sympas et moi, j’étais un peu jalouse, j’avais envie d’avoir mon petit nom moi aussi sauf que j’étais trop âgée pour être totemisée ; ou en tout cas, je n’avais pas envie de passer dix camps scouts pour être totemisée (rires). J’ai choisi moi-même le nom Coquelicot, c’est parti d’une blague, les enfants se sont mis à m’appeler ainsi, je me suis reconnue et quand je voyais un coquelicot, j’étais encore plus heureuse qu’avant. Au moment de choisir un nom de scène, j’ai réfléchi au fait d’utiliser ou non mon nom civil mais comme j’avais vraiment envie de raconter une nouvelle histoire ; de commencer un nouveau chapitre de ma vie ; je n’ai pas voulu utiliser mon prénom ni même en prendre des sonorités et c’est mon ex qui m’a suggéré de m’appeler Coquelicot que j’ai réécrit Koclico. J’aimais bien la sonorité du mot ainsi que sa métrique. Je trouvais que le K était plus contemporain. Par ailleurs, je ne voulais pas voler l’identité de la fleur qui est pleine de symboles et de paradoxes comme mon projet ; c’est une fleur qui est dangereuse car elle contient du pavot, le coquelicot symbolise la mort, on l’offre au moment d’un deuil mais en même temps, c’est une fleur que l’on ne peut pas couper car sinon elle se fane tout de suite, elle rappelle l’aspect éphémère de la vie ; ça rappelle aussi peut-être le fait de laisser les choses à la terre plutôt que de venir s’en emparer comme souvent l’humain aime asservir tout ce qui l’entoure et comme il y a un aspect engagé dans mon projet, ça me plaisait aussi. Tout cela relié au paradoxe de la beauté et de la fragilité me semblait parfait pour incarner ce que j’ai à dire.

Peux-tu expliciter le titre de ton premier EP ? Que sont des humeurs boréales ?

Ce sont les sirènes en moi qui se jouent parfois de ma personne mais j’essaie d’apprendre à danser avec elles (rires). Ce sont toutes mes émotions qui tourbillonnent et que je ne comprends pas parfois mais j’essaie de me réconcilier avec elles et de les accepter telles qu’elles sont. Ça me semblait pas mal de faire écho aux aurores boréales car ça peut être assez flippant quand on en voit comme lorsque l’on regarde à l’intérieur de soi ; on peut frôler parfois la démence, ça a été mon cas. Je trouvais cela poétique et plutôt joli de dire que c’était des humeurs boréales et d’aller à leur rencontre d’une façon un peu plus émerveillée plutôt que dans un combat.

(c) Gabriela Larrea

(c) Gabriela Larrea

Savais-tu précisément ce que tu voulais musicalement parlant pour ce disque ou as-tu tâtonné avant de trouver ta direction ?

J’ai tâtonné et je tâtonne encore ! (rires) Je me suis découverte et je continue de découvrir plein de choses. Je ne savais pas que ça allait être cela. Ces chansons et moi, nous nous rencontrons mutuellement, c’est vraiment une histoire d’amour, parfois, on s’aime moins et à d’autres moments, on s’aime de nouveau.

Quelles thématiques abordes-tu sur cet EP ?

Sur cet EP, j’aborde la révolution humaine intérieure ; je parle de ce qui me traverse comme expériences de vie, de ce qui me touche, de ce qui me questionne, de ce qui me fait peur. Je parle aussi de réconciliation avec soi-même, de quête de sens, de spiritualité, d’amour, d’onirisme et d’engagement.

Peux-tu nous parler de l’esthétisme de la pochette d’« Humeurs Boréales » ? On retrouvait, d’ailleurs, cet esprit-là sur les covers d’ « #OHRAGE » et « Me Barrer ».

Pour cela, j’ai travaillé avec Gabriela Larrea qui est graphiste et directrice artistique. Quand j’ai découvert les œuvres de Gabriela qui avait déjà fait des collages sur des visages de femmes ; un peu à la manière d’amazones avec des runes sur le visage et un maquillage de guerrière ; ça m’a beaucoup plu, j’ai aimé cette superposition d’esthétiques et le travail artisanal que cela sous-entendait ; le collage, les déchirures de papier comme si c’était les épaisseurs d’une vie ; d’une personnalité ; la complexité de l’humain. Nous avons échangé toutes les deux mais je savais déjà que je voulais partir sur cette espèce de collage. Nous avons fait photos et nous en avons récupéré une de moi enfant pour illustrer la pochette de « Me Barrer ». J’ai surtout parlé à Gabriela en termes d’images, d’émotions et de couleurs et elle m’a proposé des assemblages de collages pour élaborer les pochettes de l’EP et des singles.

(c) Gabriela Larrea

(c) Gabriela Larrea

Comment décrirais-tu ton univers ?

Mélancolique, spirituel, enragé, engagé, planant, galactique et amoureux.

Qu’as-tu voulu exprimer dans la mise en images de la chanson qui donne son nom à ton EP ?

J’ai voulu mettre en images cette idée de réconciliation avec mon âme. C’est comme un cercle de parole chez moi. J’ai invité toutes mes émotions à se parler et elles sont personnifiées par des luminaires. Ce clip illustre cette réunion introspective à l’intérieur de moi-même. Je parle à chacune de ces émotions droit dans les yeux en lui disant que je l’aime même si parfois c’est dur. De cette démence-là que je ressens, j’en fais une arme. Dans cette vidéo, je suis seule chez moi avec ces émotions qui tourbillonnent, nous dansons ensemble et à la fin, elles me permettent d’être plus entièrement alignée avec qui je suis.

Afin de reprendre le titre de l’une de tes chansons, où aimerais-tu te barrer concrètement ? 

(Rires) Tu as vu, j’ai réponse à tout mais là…Concrètement, je ne veux plus partir, j’ai décidé de rester car j’ai trouvé ce qui fait que cette incarnation n’est plus une corvée.

(c) Gabriela Larrea

(c) Gabriela Larrea

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

Norah Jones avec laquelle j’ai vraiment grandi, les musiques de mon père Paolo Martinelli car il a sorti un album, Diam’s, la chanson « We Are The World » d’USA 4 Africa que j’ai énormément écoutée, il y a eu beaucoup de Céline Dion dans ma jeunesse et aujourd’hui, c’est plus Billie Eilish, Danit, Bon Iver, Black Lilys, Blick Bassy, AURORA et Avi Kaplan.

Quels sont tes prochains projets ?

Nous sommes en train de préparer une live session d’une version féministe de ma chanson « #OHRAGE » ; elle s’appellera « Notre Orage » et elle sera en lien avec des campagnes d’action directes avec des associations. J’aimerais lier davantage ma musique à un impact concret dans mon environnement afin d’essayer d’impacter le réel au maximum pour faire bouger les choses ; c’est un gros défi hyper excitant car ça n’existe pas beaucoup aujourd’hui. Le 13 avril, je serai en concert à L’Académie du Climat et le 22 avril au Point Éphémère pour la soirée FUTUR.E ; soirée spéciale écoféministe. D’autres dates sont en train de se programmer. J’écris déjà de nouvelles chansons pour la suite et il y aura certainement des featurings qui sortiront…En tant que comédienne, je joue dans la série Askip et je continue à faire des épisodes de G News.

Rencontre avec Koclico au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier EP !
https://www.facebook.com/koclico
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