Rencontre avec Debono au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Midday Demons » !

Qui fait quoi au sein de Debono ?

Victor : Nous sommes auteurs et compositeurs de nos chansons. Les décisions sont prises à deux dans notre projet que nous produisons nous-mêmes. Pour ma part, je m’occupe plus de la partie technique-instrumentale alors que Clara compose et écrit beaucoup plus les lignes de chant et les textes.

Clara : Nous jouons tous les deux de plusieurs instruments.

V : Guitare, basse et un peu de batterie. Clara chante ; le chant n’est pas quelque chose que je maîtrise.

C : Moi, j’ai confiance dans le fait que Victor puisse chanter !

V : C’est en train d’évoluer…Je ne me suis pas encore mis à chanter mais peut-être que cela viendra. Je fais déjà des backing vocals sur scène ; c’est un premier pas.

Ce projet musical commun est-il dans la lignée de ce que chacun a pu faire auparavant ou avez-vous fait un « reset » ?

C : Nous sommes frère et sœur et cela peut paraître anecdotique mais nous avons cinq ans et demi d’écart ; ressenti six ans. Quand j’étais en sixième, Victor était déjà en terminale. Bien que nous soyons de la même génération, nous avons évolué dans des interfaces de vie un peu différentes et du coup, nous n’avons pas construit et développé nos goûts musicaux ensemble ni simultanément. Au fil du temps, Victor a développé un côté plus Rock et moi, un peu plus Pop. Pendant plusieurs années, Victor a fait partie de groupes de Rock et pour ma part, j’ai continué à me développer dans la Pop. Je ne pense que nous ayons fait un reset car nous mettons les influences que nous apprécions dans ce mixe Pop-Electropop explosif que nous nous retrouvons à faire aujourd’hui.

Qui a eu l’idée de monter ce duo ?

V : Je ne saurai dire comment cela a commencé précisément…

C : Si on remonte loin, cela nous arrivait de faire de la musique ensemble quand nous nous retrouvions durant les vacances et ensuite, nous avons eu la possibilité de faire un premier morceau intitulé « Cooler Than Me » qui est sorti sur les plateformes en 2022. Après cela, c’est Victor qui a envoyé des pistes de plus en plus en disant que nous pourrions tenter de faire quelque chose. Finalement, cela s’est fait assez progressivement.

Pouvez-vous expliciter le titre de votre premier EP ?

C : « Midday Demons » se traduit en français par les démons de midi. Tout d’abord , cela évoque une référence philosophique qui parle des moments dans l’après-midi où l’on se laisse plonger dans un ennui énorme qui amène plein de pensées parasites. C’est également une opposition aux « Démons de Minuit » que l’on connaît un peu plus et qui nous fait bien danser. Avec ce titre, nous voulions illustrer un contraste car l’EP est hyper énergique et super dynamique ; c’est ce qui nous plait ; mais beaucoup de thèmes sont moins légers.

A l’heure où l’image est hyper omniprésente pourquoi avez-vous fait le choix de ne pas être identifiés sur la pochette de « Midday Demons » ?

V : Initialement, la pochette aurait du être différente mais à la suite de petites galères de la vie, nous avons du nous débrouiller un peu à l’arrache avec ce que nous avions sous la main. Sur cette pochette, nous avons mis en valeur nos vestes bleues qui sont nos tenues de scène et cela fait sens car nous avons vraiment axé le projet sur le live.

C : On nous voit sans nous voir, les vestes sont mises en avant en effet, c’est un peu ce qui nous unit mais le fait d’être dépersonnalisés permettra à tout un chacun de s’identifier et on retrouve aussi cela dans nos textes.

Pourquoi « I Want It All » paru il y a quelques mois ne fait-il pas partie de ce disque?

C : Nous avons terminé de composer ce disque il y a un an et nous avons eu à cœur d’expérimenter différentes façons de produire et de sortir nos titres. Comme nous étions impatients de faire découvrir ce que nous préparions, nous avons choisi de sortir « I Want It All » qui était le premier morceau que nous avions terminé.

V : Nous n’avons pas intégré « I Want It All » à l’EP car comme il était déjà sorti, nous avons préféré présenter des titres inédits afin que le public ait de la nouveauté à écouter.

Quelles thématiques abordez-vous sur votre EP ?

C : Le thème principal de cet EP pourrait être la frustration due notamment au fait de vouloir faire plein de choses alors que la réalité du temps et de la vie fait que l’on doit se restreindre. Cet aspect-là est assez récurrent dans beaucoup de chansons. Cela témoigne d’une ambivalence puisque c’est le fruit de quelque chose de très positif à savoir l’envie de vouloir faire plein de choses ; cela sous-entend des rêves et de l’énergie ; mais le pendant de cela est cette frustration à la réalité qui fait que cette énergie doit être contenue et il faut trouver un bon équilibre. Par ailleurs, il y a aussi le fait de ressasser des émotions quand le démon de midi s’empare de nous.

Pensez-vous que le français et l’anglais continueront à coexister dans votre projet ?

V : C’est une bonne question que nous nous posons mais nous n’en connaissons pas encore la réponse au long terme. Sur l’EP, il y a deux chansons sur six qui sont en français ; dont une reprise ; et nous avons envie d’en faire plus à l’avenir. Pour la petite histoire, nous avions commencé la composition de cet EP en anglais et au fur et à mesure, nous avons eu envie d’essayer le français. A l’heure actuelle, nous ne savons pas encore si nous ferons que du français ou un mélange des deux langues…

C : …le mélange des deux se fait assez naturellement. Je pense que le français arrivera de plus en plus mais comme c’était notre premier projet, l’anglais a été une protection ; une pudeur ; un peu naturelle. Ecrire, composer et jouer directement en français, c’est se mettre beaucoup plus à nu et pour un premier projet, cela me semblait un peu trop tôt mais le français devrait prendre de plus en plus de place à l’avenir et cela viendra avec la confiance que nous acquerrons.  

Pourquoi  et comment avez-vous voulu reprendre « Il Jouait Du Piano Debout » de France Gall ?

C : J’ai lu un livre qui parlait de cette chanson et qui la présentait comme une ode à la confiance en soi. Dans cette chanson, Michel Berger a voulu rendre hommage à Jerry Lee Lewis qui avait un côté très affirmé sur scène. Au-delà de cela, nous adorons les années 80. Quand j’ai proposé à Victor de faire une reprise d’« Il Jouait Du Piano Debout », il m’a répondu ok directement ; ce qui n’est pas le cas souvent (rires).

V : Nous avons voulu reprendre ce morceau à notre sauce Pop-Disco-Electro. Comme la chanson originelle est vraiment très bien, nous voulions en garder l’essence tout en lui donnant juste un petit coup de fraîcheur car plus de quarante ans sont passés depuis sa sortie. Le BPM est à 120 et si nous avons refait l’instrumentation, nous n’avons changé aucune ligne mélodique.

Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?

V : Son énergie. Sur scène, nous sommes énergiques tous les deux mais c’est parce que Clara me tire vers le haut. Nos lives sont vraiment cools et c’est grâce à Clara. Par ailleurs, c’est une éternelle optimiste dans le bon sens du terme ; son optimisme est hyper moteur. Elle est aussi force de proposition ; elle est à l’initiative de tout un tas de projets.

C : Victor est brillant ; l’émanation de création avec lui est foisonnante. Il se passe beaucoup de choses dans sa tête et tout est super naturel dans la création et la production. C’est marquant dans la musique mais aussi dans la vie de tous les jours et ce n’est pas la petite sœur qui parle même si je me sens chanceuse d’avoir un grand frère comme lui et de travailler maintenant en collaboration avec lui. Victor possède également ce côté moteur qu'il évoquait pour moi. Victor a une vision claire, lucide et impactante de ce que nous sommes censés faire. Nous sommes hyper complémentaires.

Quels sont vos prochains projets ?

V : Nous avons plein de dates à venir ; dans les prochains jours, nous jouerons le 12 avril à L’Usine à Marcoussis et le 13 avril au V and B à Franconville.

C : Plusieurs festivals sont prévus cet été dont l’Ebulli'son Festival avec notamment Kyo et Naive New Beaters. Nous composons et nous produisons un peu tout le temps…

V : Il y aura régulièrement des live sessions jusqu’à l’été et ça serait bien que nous fassions une captation live. Il se pourrait qu’il y ait un autre clip.