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Rencontre avec Ornette au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son actualité !

Publié le par Steph Musicnation

© Noemie Kadaner

© Noemie Kadaner

Peux-tu énumérer pour nous les casquettes que tu as dans l’artistique ?

Je suis autrice, compositrice, pianiste et je joue aussi de la flûte traversière. Je suis également éditrice ; j’ai monté ma propre boîte ; je produis mes albums, je les arrange aussi même si j’aime bien les terminer avec un réalisateur et je réalise mes clips. Je chante aussi ! (Rires)

Pourquoi as-tu attendu plus de deux ans pour proposer un EP composé de remixes de ton second album ?

A vrai dire, ces remixes étaient prêts depuis l’année dernière mais j’ai du faire face à un imprévu d’ordre comptable et à un deuil personnel et j’ai préféré tout mettre en stand-by. J’avais contacté les remixeurs avant de disparaître pendant six mois, le temps de gérer tout cela et ça explique cette temporalité en décalé qui n’était pas vraiment voulue. J’ai préféré avoir plus d’énergie afin de défendre le projet et notamment organiser des concerts.

Peux-tu nous en dire plus sur le titre de cet album ?

Aishiteru signifie je t’aime en japonais. J’ai découvert le Japon alors que j’étais en tournée avec Micky Green il y a 17 ans maintenant. A cette époque-là, je commençais à composer mes premières chansons qui devaient être plutôt instrumentales ; je ne pensais pas encore au chant. J’ai adoré ce pays que je trouve fascinant à pleins d’égards ; à la fois très kawaii, très rose, très mignon, très instinctif mais aussi avec une rigueur au travail qui me rappelle celle qui me vient du conservatoire. Le Japon m’a vraiment parlé. Il y a 5 ans, j’ai commencé à prendre des cours de japonais ; je trouvais ça chouette de faire quelque chose pour moi qui n’ait rien à voir avec la musique. Au final, le japonais a déteint sur la musique. Shiseido qui est une marque Japonaise a pris mon titre « Crazy » sur une publicité et cela m’a permis de financer mon second album. Il y a donc un vrai lien avec ce pays.

© Mathilde Ripley

© Mathilde Ripley

On retrouve treize morceaux sur « Aishiteru » et seulement quatre extraits de cet album sur ton EP remixé, comment s’est fait le choix de ces chansons ?

Comme nous étions hors temporalité, j’ai laissé les remixeurs choisirent les morceaux qui leur parlaient. Au début, j’avais dans l’idée de faire un EP avec des artistes masculins et un second avec des artistes féminines mais comme je suis toute seul à tout gérer, ça aurait pris trop de temps ; le rétro-planning est parfois difficile à anticiper et à tenir.

 As-tu laissé carte blanche aux remixeurs ou avaient-ils « quelques pistes à suivre » ?

Je les ai laissé faire ce qu’ils voulaient. Des fois, j’accroche totalement à des remixes et parfois, certains me déstabilisent plus mais je trouve que c’est important de respecter le travail des remixeurs car ils y mettent leur personnalité et d’ailleurs, je fais un second dépôt à la SACEM afin qu’ils soient signés ; je donne une entité réelle aux titres.

Qu’ont-ils apporté à tes morceaux ?

Je trouve qu’ils ont apporté un autre espace ; je pense que c'est quelque chose qui a été hyper complémentaire. Si j’aime beaucoup la forme chanson assez courte ; couplet-refrain ; les remixes permettent d’ouvrir cela, il y a plus d’espace pour danser ou pour s’évader.

© Noemie Kadaner

© Noemie Kadaner

Remixes-tu toi-même ?

En studio, je ne m’autorise pas forcément à étendre l’espace et c’est aussi pour cela que je fais appel à des remixeurs. J’ai quand même fait quelques remixes dont un que j’aime beaucoup sur « Tease A Baroness » d’Antoine Berjeaut pour son projet Wasteland. A posteriori, je me suis rendu compte que j’étais restée dans des choses qui me rassurent sur ces remixes notamment au niveau du chant. Je ne me suis pas octroyée autant d’espace que celui que me permettent les remixeurs alors que j’ai toujours ça quand je fais de l’impro dans le Jazz.

 Par quel biais es-tu arrivée jusqu’à la musique électronique ?

Venant du classique, j’étais très musique contemporaine ; il me fallait des dissonances et de l’espace pour rêver et m’évader ; j’ai beaucoup aimé ce qu’a fait György Ligeti sur la bande originale du film « Eyes Side Shut » ; j’ai découvert  la musique Electro acoustique notamment par le biais de Pierre Schaeffer et à la fin des années 90, la musique électronique avec LFO, Autechre et Squarepusher ; le label Warp Records ; puis des remixes m’ont menée à Björk et à la Pop. J’ai un attachement particulier aux remixes et c’est lié à mon histoire car c’est un peu grâce à cela que je me suis autorisée à chanter. J’avais un peu des doutes par rapport à ce qui passait à la radio alors que j’étais plus en confiance pour découvrir des artistes par le réseau underground des remixes.

Penses-tu que cet EP de remixes pourrait influencer le son de ton prochain album ?

Oui, je pense que cela créé des passerelles à chaque fois. Les nouveaux titres sur lesquels je travaille sont effectivement plus teintés d’électronique. Pour le moment, je suis assez contente des pré-productions que j’ai pu faire mais j’aimerais qu’il y ait la jonction entre le piano du premier album et des sons plus enveloppants.

© APECAR

© APECAR

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

Thelonious Monk, Miles Davis, John Coltrane, György Ligeti, The Beatles, Janis Joplin, Björk, Beck, The Roots, Norah Jones, Tame Impala, Jungle...

Quels sont tes prochains projets ?

Je suis en train de maquetter mon prochain album ; j’aimerais qu’il puisse sortir idéalement en 2024. Pour Disquaire Day, le 20 avril, je vais sortir « Aishiteru » + les remixes en vinyle. L’idée est de faire du live dans un endroit convivial. Il se pourrait qu’il y ait d’autres mises en images dans les prochains mois notamment sur « The Bench »…

Rencontre avec Ornette au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son actualité !
https://www.facebook.com/crazyornette2be
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