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Rencontre avec Askehoug au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « La Rivière » !

Publié le par Steph Musicnation

©Stéphanie Lacombe

©Stéphanie Lacombe

Pourquoi as-tu attendu la fin des années 2000 pour te lancer en tant qu’artiste solo ?

Cela vient de mon chemin de vie. Alors que d’autres savent très tôt ce qu’ils veulent faire comme métier, ça n’a pas été mon cas. Après le BAC, j’avais pensé m’engager dans l’armée mais quand mes parents m’ont demandé ce que j’aimerais vraiment faire, je leur ai répondu du dessin. Ils se sont renseignés sur les écoles d’art et ils m’ont autorisé à m’y inscrire alors qu’ils n’étaient pas enclins aux métiers artistiques. Quand j’étais aux Arts Déco de Paris, je faisais un peu de musique à côté avec mes cousins même si je ne pensais pas trop être musicien ; je m’étais acheté une guitare basse. Au début, je me destinais plutôt au métier de dessinateur mais quand j’ai terminé mes études,  j’ai travaillé durant deux ans chez une architecte et c’est là que j’ai pris conscience que je n’étais pas fait pour rester dans un bureau, il me fallait un métier où je pouvais bouger. Comme il se trouve que dans les écoles d’art, il y a toujours des groupes, j’ai fait la connaissance de Violette S’Il Te Plait qui faisait du Punk et des gars de Stupeflip qui faisaient du Hip Hop. J’ai joué de la basse dans les bistros en slip avec Violette S’Il Te Plait ; c’était vraiment Punk ; et c’est King Ju qui m’a demandé si je voulais rejoindre Stupeflip quand ils ont signé chez BMG. Durant deux ans, j’ai été bassiste professionnel au sein de ce groupe et j’ai découvert le métier de musicien en tournée alors qu’auparavant, je faisais uniquement de la musique pour déconner avec les potes. Par la suite, je suis devenu musicien pour d’autres artistes ; j’ai joué notamment pour Grégoire au Stade de France et j’ai bossé aussi sur Le Soldat Rose ; tout était tracé pour que je devienne bassiste professionnel mais comme j’avais pu mettre un peu de sous de côté grâce à ces tournées et que parfois, je me disais que je n’aurais pas fait pareil en regardant les autres artistes, je me suis lancé avec un premier disque auto-produit en 2008 en suivant les bons conseils de ma copine qui écoutait ce que je faisais et qui trouvait que ce n'était pas mal.

Quel regard as-tu aujourd’hui sur tes trois précédents albums ?

Faut pas se mentir, si on refait des albums, c’est parce qu’on n’est pas satisfait du précédent (rires). Souvent, quand on sort un disque, on se dit que l’on ne peut pas faire mieux au jour J ; on le trouve parfait et on y a mis tout ce que l’on voulait. Ensuite, on défend l’album sur scène, les mois passent, on réécoute le disque, on se dit que telle ou telle chose n’était pas si bien que cela, qu’on pourrait essayer de faire les choses un différemment et par souci de perfectionnisme, on en sort un autre. Pour mon second album, j’avais monté un trio et les musiciens jouaient live ; j’étais accompagné d’un super contrebassiste et d’un super batteur. Le travail sur mon second album a été beaucoup plus propre, il a été bien mieux enregistré et il contenait des chansons qui avaient du potentiel. Un an après, quand je l’ai réécouté, je me suis dit que j’aurais pu faire mieux encore car je l’avais réalisé moi-même, j’avais fait tous les choix tout seul et parfois, ça peut-être compliqué, c’est mieux de s’associer avec d’autres personnes. Un copain bassiste ; Michel-Ange Merino ; m’a proposé de réaliser mon troisième album et ça ne pouvait être que mieux pour moi à l’instant T.

©Stéphanie Lacombe

©Stéphanie Lacombe

« La Rivière » s’inscrit-il dans la continuité musicale de « French Kiss » paru en 2017 ?

Depuis la sortie de « French Kiss », pas mal d’années sont passées et durant tout ce temps, j’ai fait des maquettes et testé des choses. Auparavant, je me suis fait plaisir en faisant des morceaux très fouillis et là, j’ai surtout cherché à mettre moins de mots dans mes chansons et à faire des titres moins compliqués afin d’aider l’auditeur d’où ce quatrième album qui a été réalisé par Peter Combard qui est le guitariste de Mademoiselle K. A chaque nouvel album, je m’associe à une nouvelle personne ; voire à de nouvelles personnes ; afin de confronter ce que j’ai envie de faire à quelqu’un qui a du recul sur ce que je produis comme matière. Musicalement, « La Rivière » est forcément différent de « French Kiss ». J’ai remis les clés de l’album à Peter et c’est lui qui a été décisionnaire.

Comment qualifierais-tu l’univers de ton quatrième opus ?

Visuel, personnel ; on ne se refait pas ; sinueux ; c’est un jeu de piste que je propose ; et second degré.

Cette rivière qui donne son nom à ton nouveau disque existe-t-elle concrètement ou est-elle plutôt intérieure ?

Je pense que c’est une rivière intérieure car cet album est très personnel. La rivière est un fil rouge entre ces chansons. Pour moi, ce n’est pas qu’un cours d’eau car une rivière emmène de l’énergie d’un point A à un point B de façon très sinusoïdale en contournant des collines, en coupant des montagnes en deux afin d’aller jusqu’à la mer…Après coup, je me suis rendu compte que même sur mes précédents albums, il y avait toujours des textes à propos de la mer, des vagues, des nuages…il y a toujours un rapport avec l’eau et avec son chemin. Etant Breton par ma mère, je devrais être sensible aux bords de mer mais ces dernières années, j’ai fait du camping aux bords de rivière ; je pense notamment au Tarn, au Lot, à l’Aveyron et à la Dordogne. On se sent vraiment très bien quand on regarde l’eau couler au bord d’une rivière, c’est hypnotique, apaisant et ressourçant.

©Stéphanie Lacombe

©Stéphanie Lacombe

Que retrouve-t-on dans ton écriture ?

Je pense que je fonctionne d’abord par images et cela doit venir de ma formation en arts plastiques. Prendre la plume pour écrire, c’est une autre façon de dessiner et cela passe par un autre langage. J’aime bien décrire des choses plutôt visuelles et je cache beaucoup le sens des choses ; je ne veux pas que l’on comprenne tout immédiatement. Certains journalistes ont dit que j’avais une écriture caustique mais cela m’interroge beaucoup parce que je ne suis pas là pour faire la leçon aux gens ou faire trop d’ironie ; je ne voudrais pas tomber dans le cynisme.

Quelles thématiques abordes-tu sur ton nouvel album ?

Sur ce disque, j’observe notre époque avec tout ce qu’elle nous propose comme choses nouvelles et avec lesquelles il faut apprendre à vivre ; notamment à Internet ; et il y a également de la contemplation dans cet album.

Comment sont nées ces envies de partages artistiques avec Armelle Pioline et Maissiat ?

J’ai  d’abord croisé Maissiat ; qui est une chanteuse que j’adore et qui possède un peu un timbre à la Françoise Hardy ; sur des tremplins et nous nous recroisés par la suite. Maissiat est venue me voir en première partie d’Art Mengo au Trianon ; j’ai été touché par cela car pour moi, c’est une chanteuse importante bien que trop confidentielle dans le paysage musical Français ; et j’ai osé lui proposer un duo ; elle en avait elle aussi l’intention, l’envie était là. Le temps a passé, on a repris contact au moment des fêtes de fin d’année en 2022 et nous avons enregistré « Ne Plus Chanter » chez elle ; c’est la première fois que je faisais un duo avec une chanteuse pour laquelle j’ai beaucoup d’admiration. En ce qui concerne Armelle Pioline, nous sommes voisins et quand nous l’avons découvert, nous avons sympathisé. Armelle m’a demandé d’enregistrer des basses pour certains de ses morceaux et moi, je lui ai proposé de venir faire des chœurs sur « Bikini » et « Breizh Radio Reggae ». J’ai rencontré Armelle trop tard par rapport à la finalisation de l’album, c’est pour cela que nous n’avons pu mettre que des chœurs mais maintenant, je n’ai qu’une envie, c’est écrit quelque chose pour qu’elle le chante.

©Stéphanie Lacombe

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« La Rivière » étant sorti fin novembre, peux-tu partager avec nous les principaux retours qui ont été faits sur ton nouvel album ?

On m’a beaucoup dit que j’avais changé ma façon de chanter. Ne me sentant pas chanteur au début, j’utilisais plutôt le parlé-chanté sur mes premiers albums car je n’osais pas trop aller dans la mélodie. Sur un morceau comme « Les Adverbes », on m’a dit que ça faisait du bien car je chantais plus aigu. On m’a également dit que les textes étaient un peu plus simples notamment celui d’« Un Chien Dans L’Espace » ; il y a moins de texte, j’assume plus et j’ai moins peur d’y aller. Auparavant, j’avais peur des silences.

Peux-tu nous en dire plus sur la mise en images du titre « Et Là, On Fait L’Amour » ?

Etant dans une économie de label indépendant ; j’ai monté mon propre label ; ce clip a été mon grand challenge car j’en avais déjà fait un pour « Un Chien Dans L’Espace » avec un copain réalisateur qui habite à New York. J’ai fait écouter « Et Là, On Fait L’Amour » à un copain qui est prof en arts plastiques aux Arts Déco et qui enseigne aussi l’animation et c’est lui qui m’a suggéré l’idée de mettre en images cette chanson de façon animée. Comme cette chanson parle d’amour, plutôt que d’avoir des images plein pot de couples s’aimant, c’était beaucoup plus subtil et décalé de faire ce clip en dessin animé. Comme je n’avais pas de budget mais que j’avais un peu de temps devant moi, j’ai fait moi-même ce clip. J’ai pris mes feuilles de calque et j’ai dessiné en me référant au texte. Ça m’a demandé à peu près quarante jours de boulot non-stop.

©Stéphanie Lacombe

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Qu’aimerais-tu accomplir d’un point de vue artistique dans les années à venir ?

Je rêve d’écrire une chanson d’amour ; adresser à quelqu’un une déclaration d’amour en chanson. Ça sera le cinquième album (rires) ! Par ailleurs, j’aimerais collaborer de plus en plus avec des chanteuses ; j’ai très envie d’écrire pour des voix plus aiguës.

Quelles vont être tes prochaines actualités ?

Le live va se poursuivre ; je serai notamment en concert le 03 février à L’Antre de l’Eléphant à Muel, le 09 mars à La Lune Rousse à Saint Sauveur La Pommeraye et le 26 avril à l’Unknown Venue à Paris. Le clip de « La Rivière » qui a été réalisé par mon épouse sortira très prochainement. Il se pourrait qu’il y ait des live sessions dans les prochains. En mai, nous jouerons en trio dans la cour de l’Hôtel de Ville du 11ème arrondissement pour le festival Onze Bouge. Des collaborations scéniques sont prévues dans les prochains mois…

Rencontre avec Askehoug au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « La Rivière » !
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