Rencontre avec JACO au Studio Luna Rossa afin de vous présenter son très prometteur projet musical !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je viens du Québec et je suis auteur, compositeur et interprète. Je fais surtout de la musique électronique, je bosse toutes mes pré-prods moi-même ; ce sont comme des arrangements préliminaires afin de montrer la direction que je souhaite prendre ; et ensuite, je travaille avec Arthur Bourdon-Durocher qui est réalisateur musical ; nous amenons mes chansons à leur destination finale à deux. Je joue du clavier mais à vrai dire, je joue surtout de l’ordinateur (rires).
Qu’as-tu fait musicalement parlant avant la parution du titre « Je Rentre à La Maison » en avril 2022 ?
Avant ce premier single sous le nom de JACO, j’ai eu un parcours assez vaste. J’ai d’abord étudié l’interprétation au théâtre avant de commencer la musique en participant à des tremplins en tant qu’interprète car je n’avais pas de formation musicale mais rapidement, j’ai eu envie d’exprimer des choses plus personnelles, je suis alors devenu auteur et j’ai collaboré avec un pianiste classique. A cette époque, j’étais assez loin de l’Electro ; mon registre était plus onirique. Par la suite, j’ai eu mes premiers élans vers la Pop en travaillant avec un beatmaker au Canada qui s’impliquait encore beaucoup dans la production musicale. A un moment donné, je me suis dit que si je voulais vraiment avoir ma propre signature, je n’avais pas d’autre choix que de « faire mes devoirs », je voulais être en mesure de mettre les bases moi-même au lieu d’essayer de faire comprendre aux autres ce que j’avais en tête. Je suis retourné sur les bancs de l’Ecole Nationale de la Chanson qui est assez merveilleuse car c’est l’une des seules écoles au Québec où les trois axes auteur-compositeur-interprète sont travaillés, je suis sorti de là plus outillé et je suis devenu JACO. « Je Rentre à La Maison » a été ma première sortie en indépendant.
Vois-tu JACO comme une nouvelle naissance artistique ?
Je le vois comme une évolution car ce n’est pas pleinement une naissance dans le sens où j’avais fait des expérimentations auparavant ; un EP sous mon véritable nom était sorti en 2014 ; mais JACO est définitivement le projet le plus proche de moi depuis mes débuts. C’est la première fois que je me sens sur mon X même s’il y a encore plein de choses à découvrir. J’ai vraiment pris le temps de me poser les grandes questions pour ce projet ; qui suis-je ?, qu’est-ce qu’il y a d’unique chez moi ?, qu’est-ce que j’aime vraiment ?... ; afin de créer une formule qui me permette de prendre mon pied dans ma musique.
Comment perçois-tu ton évolution entre ton premier single et « Ici » qui est sorti il y a quelques mois ?
« Je Rentre à La Maison » et « Merci », c’est moi 100% indé ; et cela également en ce qui concerne le contenu visuel et vidéo. Au début, mon intention était de me faire remarquer par des maisons de disques. Je ne renie pas du tout ces deux premiers singles mais ils ne seront pas sur mon premier album. « Come To Daddy » a été ma première sortie avec une équipe au Québec avec un peu plus de moyens. Même si mon label ne s’implique par le processus créatif, je sens que j’ai évolué depuis « Je Rentre à La Maison ». J’ai bossé avec Pascal Shefteshy qui est un mixeur extraordinaire ; il a œuvré notamment pour Zaho, Angèle, Orelsan… ; et cela a fait gagner un niveau à mon son. Aujourd’hui, j’assume encore plus le côté banger très intense et sans demi-mesure de ma musique.
De quoi parles-tu dans « Ici » ?
« Ici » parle de l’état de plénitude intérieure. Cette chanson peut paraître dansante et légère mais pour moi, le sujet est assez deep. Dans ce titre, je me suis imaginé un personnage qui sort d’une fête où il y avait des gens couchés par terre et peut-être un peu défoncés et pour la première fois de sa vue, il se sent entier ; bien avec lui-même ; sans rien n’avoir consommé.
Pourquoi as-tu fait le choix d’une bande annonce et non d’un véritable clip pour illustrer « Ici » ?
Sache que mon équipe s’est posé la même question (rires) ! C’était peut-être un peu tôt dans le processus mais j’ai voulu mettre la gomme sur ce teaser. Nous n’avons pas fait un clip complet car je suis en autoproduction et cela nécessite des moyens. Par ailleurs, on sait que l’on créé du contenu visuel afin qu’il soit partagé sur les réseaux sociaux et les gens partagent rarement des clips complets. Le format réduit était idéal d’un point de vue marketing notamment pour Instagram.
Que pourrait-on retrouver dans la perfusion qui est attachée à ton bras sur la cover de ce titre ?
C’est une belle question ! Ce high on JACO me représente. Dans ce liquide orange, on retrouverait de l’intensité, de la joie de vivre et une grande volonté d’empower-er les gens. Si on s’injecte ce liquide rempli de vitalité et de hautes vibrations, on voit la vie en orange.
Qu’annonce « Ici » ?
Pour le moment, c’est encore un peu flottant…L’album est prêt, il ne reste qu’une chanson à mixer. Au Canada, j’ai reçu une bourse assez exceptionnelle de la part de Musicaction en ce qui concerne la production d’un album et la seule chose qui fait que la date de parution n’est pas encore précise, c’est le fait que je démarche actuellement des partenaires en France. En termes d’esthétique musicale, je rentre encore plus en résonance avec ce qui se fait ici car la French Pop est très présente. Je suis conscient qu’une belle sortie d’album nécessite de bons partenaires ; particulièrement en France ; afin de lui donner de la visibilité. Idéalement, j’aimerais que cet album sorte d’ici fin 2024 et avant cela, il y aura d’autres singles.
Comment décrirais-tu ton univers ?
Solaire ; ce mot ressort beaucoup en Europe quand on parle de mon projet ou de moi-même ; épique, un petit peu irrévérencieux mais pas pour faire de la provoc, assumé, définitivement coloré et bienveillant.
Y aurait-il des messages que tu aimerais véhiculer par le biais de ta musique ?
J’accepte le fait de dire que je fais de la musique engagée d’une certaine manière. Dans mes clips et dans mes visuels, je ne me retiens pas du tout, je suis totalement assumé Queer et j’ai à cœur de participer à la représentation LGBTQ+ dans la Pop francophone. Par ailleurs, quand je suis sur scène, je regarde beaucoup les gens et si en sortant de mon spectacle, ils se sont sentis vus et considérés, c’est qu’il y a vraiment eu un partage et c’est pour cela que je fais de la musique.
Te verrais-tu partager ta musique avec d’autres artistes ? Aimerais-tu mêler les genres ?
Oui, j’aimerais trop faire des collaborations ; c’est aussi pour cela que je suis en France pour trois mois et que j’ai l’intention de revenir après. Il y a beaucoup d’artistes que j’admire ici. Durant mon dernier séjour, j’ai découvert Kalika dont j’adore l’univers, j’aime beaucoup aussi Leo Leonard qui a fait partie de The Pirouettes…Si mon projet est Electropop en mode banger, ce n’est pas ma seule carte à jouer car j’ai aussi un côté classique et j’aime explorer différentes choses.