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Rencontre avec David Scrima au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier album !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Louise Scrima

(c) Louise Scrima

Quelles sont tes différentes casquettes dans l’artistique ?

Je suis dessinateur, illustrateur de BD, auteur, compositeur, interprète et sur mon disque, je joue de la guitare, du piano et de la basse ; je suis multi-instrumentiste et gaucher !

Qu’est-ce qui a fait que ton premier album n’ait pas vu le jour plus tôt dans ton parcours artistique ?

Il y a une quinzaine d’années, j’ai commencé à placer des chansons pour d’autres artistes et quand je faisais écouter mes propres maquettes aux directeurs artistiques que je croisais, ils me répondaient qu’ils préféraient mes textes à ma voix et à force d’étendre cela, je me suis très vite dit que je n’étais pas chanteur. Malgré tout, je faisais des petits concerts durant lesquels je chantais mes chansons et des concerts-conférences avec le journaliste Olivier Nuc durant lesquels je chantais les chansons des autres et lui, il racontait l’histoire des artistes. Un jour, j’ai rencontré Mark Daumail de Cocoon, nous avons commencé à écrire des chansons ensemble et c’est lui qui m’a dit à un moment donné que je devrais chanter mes chansons.

Quel a été l’élément déclencheur pour enfin oser sortir un premier disque ?

J’avais totalement laissé tomber l’idée d’être chanteur mais Mark a su me redonner confiance en ma voix et l’album a été signé sur son label. Mark m’a beaucoup appris de choses techniques notamment pour bien enregistrer des chansons durant les deux ans où nous avons écrit pour d’autres. Grâce à lui, j’ai appris à mieux enregistrer ma voix et mes instruments. A force de bosser ensemble, mes démos se sont améliorées. Je pense que Mark a vu la qualité des chansons et qu’il s’est dit que ça serait dommage qu’elles restent dans des tiroirs. Cet album est une carte de visite pour dire que David Scrima, c’est Julien Doré il y a 15 ans mais c’est aussi un gars qui chante ses propres chansons. Nous avons fait ce disque main dans la main avec Mark.

(c) Louise Scrima

(c) Louise Scrima

Pourquoi l’as-tu baptisé « Gardien de Musée » ? Que représente cette profession pour toi ? Donne-t-elle un concept à ton disque ?

Ce n’est pas vraiment un concept car je suis gardien de musée ; on dit maintenant agent d’accueil et de surveillance ; même si en ce moment, je ne pratique plus ce boulot. J’ai passé le concours afin d’être fonctionnaire du Ministère de la Culture en complément de mes droits d’auteur. L’été dernier, je travaillais encore au Musée du Louvre mais j’ai pris une disponibilité afin de me consacrer à la musique et à la bande dessinée. A force de raconter mes anecdotes de gardien de musée à Mark ; souvent drôles avec les visiteurs qui viennent du monde entier ; il m’a conseillé d’écrire une chanson là-dessus, je me suis pris au jeu et j’ai commencé à raconter que bizarrement, nous sommes hyper invisibles alors qu’il y a beaucoup de monde dans les musées. Souvent, je me retrouvais au milieu de milliers de visiteurs et mon esprit se mettait à dériver alors que je regardais les œuvres. Je pensais notamment à « Rame » d’Alain Souchon en regardant « Le Radeau de la Méduse » de Géricault et les sculptures de chevaux de la Cour Marly  me rappelaient la chanson « Wild Horses » des Rolling Stones. Je suis parti de cela et initialement, nous voulions faire une très longue chanson à la Bob Dylan et finalement, deux chansons sont nées. Dans « Gardien de Musée », le mec est content ; il plane ; alors que dans « Gardien Epuisé », il est écrasé par ce tourisme de masse. On fait plein de rencontres incroyables dans les musées et beaucoup de mes chansons ont été écrites là-bas car je suis toujours à l’écoute.

Comment décrirais-tu l’univers de cet album ?

Il y a un ton assez mélancolique et fataliste ; j’aime bien dire des choses graves avec de jolies mélodies et ma voix fluette ; il y a du réalisme ; c’est vraiment l’école Alain Souchon ; de l’ironie et sur cet album, il y a deux ou trois chansons rigolotes afin de ne pas tomber totalement dans la dépression (rires).

Musicalement, savais-tu précisément ce que tu souhaitais pour habiller tes chansons ?

Au départ, Mark voulait que nous fassions cet album avec un groupe ; il y avait un peu le fantasme de faire un disque comme Neil Young ou Wilco ; mais ça n’a pas vraiment marché et il n’y a que deux chansons faites avec le groupe qui sont sur l’album. Au final, nous nous sommes mis à bricoler tous les deux et nous avons tout fait ensemble. Nous avions en tête notamment Damon Albarn et Gorillaz ; c’est vraiment du bricolage de studio mais en même temps avec un peu son mat. Nous avions le rêve de faire un disque de Beatles mais en français.

(c) Louise Scrima

(c) Louise Scrima

Que mettrais-tu en avant dans ta collaboration avec Mark Daumail/Cocoon ?

Avec Mark ; et c’est assez dingue ; nous n’avons pas besoin de nous parler. On fait quelque chose, on se regarde et on sait immédiatement si c’est bon ou si ça ne l’est pas. Parfois, nous pensons aux mêmes références au même moment. Il y a une connexion très forte entre nous ; nous nous complétons très bien.

Quelles thématiques abordes-tu  sur « Gardien de Musée » ?

Je parle pas mal du temps qui passe, de la mort, du côté négatif de la vie moderne, du quotidien et du monde qui nous entoure…

En référence aux titres de deux de tes chansons ; es-tu plutôt du genre à voir « Le Bon Côté des Choses » ou à te dire à quoi bon « On Va Tous Mourir » ?

Je suis toujours entre les deux ; j’ai vraiment le cul entre deux chaises. Je pense que je suis hyper pessimiste, hyper misanthrope mais en même temps, j’ai vachement espoir en l’être humain et je me nourris des gens pour écrire des chansons. J’espère ne pas être trop sarcastique mais je suis quand même assez pessimiste par rapport à l’humanité (rires). Nous savons que nous allons tous mourir, il y a un côté fataliste mais on peut prendre aussi le bon côté des choses afin de faire ce dont on a envie, on peut sortir son premier album à 50 ans dans une industrie qui va plutôt aller vers le jeunisme. On peut vivre bien sans forcément être dans la compétition. La vie, ce n’est pas que le travail, ça peut être aussi l’amour, les livres, la contemplation…

(c) Louise Scrima

(c) Louise Scrima

As-tu déjà ton second album dans un coin de ta tête ?

J’avais déjà énormément de chansons pour ce premier album ; il y a la légende des 260 chansons car plus on posait la question à Mark, plus il en rajoutait et à partir du moment où nous avons terminé l’enregistrement de « Gardien de Musée », je me suis remis à écrire plein de nouvelles chansons pour moi. Je vais rester sur le label Yum Yum Records et je pense que je vais encore travailler avec Mark. Mes prochaines chansons seront encore plus désespérées (rires).

Quels sont tes prochains projets ?

J’aimerais beaucoup faire des live sessions. L’idée serait de présenter ce premier album sur scène dans les prochains mois. Mark aimerait que l’on enchaîne avec l’enregistrement du second album…Idéalement, il sortirait en 2025. A côté de la musique, j’ai un énorme projet de bande dessinée. Je vais faire une BD sur Neil Young avec Olivier Nuc qui est journaliste au Figaro. Nous avons signé aux Editions Dupuis et Olivier sera co-scénariste avec moi. Une sortie est prévue au printemps 2025. J’ai du pain sur la planche !

Rencontre avec David Scrima au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier album !
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