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Rencontre avec Jeanne Mas afin d’en apprendre plus sur « Phosphore » et sur ses concerts à venir au Casino de Paris en février 2024 !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Christopher Mas

(c) Christopher Mas

Pourquoi avez-vous choisi de dévoiler l’intégralité de « Phosphore » en plusieurs étapes ?

« Phosphore » est devenu une addiction de bien-être. Lorsque j’ai sorti la première version sur les plateformes, j’ai réalisé que j’avais encore besoin de dire des choses et je me suis remise à travailler. Quatre nouveaux titres sont nés ; « La Polka », « Chakirero », « La Lumière » et « Beautiful » ; c’est alors que j’ai publié la seconde version de « Phosphore » en CD afin de regrouper l’intégralité des chansons qui ont entouré cet album mais ça ne m’a pas suffit, je suis repartie en studio ; cette histoire a duré un an ; et je me suis lancée dans les remixes car je sais que mes fans adorent cela. J’ai commencé à travailler seule sur mes remixes, j’ai senti une énergie en moi, une envie de danser, je ne savais pas ce que ça allait valoir mais je me suis lancée. J’ai envoyé ces remixes en Ukraine à Konstantin Miroshnichenko qui a tout mixé et ensuite, tout est parti au mastering en Floride. A la suite de « Phosphore RMX », deux autres remixes ont vu le jour et là, je me suis dit qu’heureusement que je partais en France sinon je ne me serai jamais arrêtée. A chaque fois, c’était comme si, j’avais besoin de me retrouver dans cette bulle musicale, technologique et électronique pour sentir la vibration en moi et m’extraire du monde pour ne vivre que de cela.

Pouvez-vous expliciter le titre de votre nouvel album ?

Ce mot est venu en moi et je me suis demandé qui me l’avait suggéré car il ne faisait pas vraiment partie de mon vocabulaire même si je suis très attachée à la biologie de l’être humain, aux minéraux et à l’influence de l’alimentation. Je suis allée sur Internet afin d’en apprendre plus sur le phosphore. Phosphorus est la première définition qui m’a été donnée, ce terme vient du Grec et signifie porteur de lumière ; je n’avais pas à aller chercher plus loin car c’était exactement ce que je voulais faire.

Quelles thématiques y abordez-vous ?

Souvent, les gens lisent les textes assez différemment par rapport à ce que j’ai eu l’intention d’écrire ou pense avoir écrit. Avec ce disque, j’ai eu à cœur d’extérioriser quelque chose, une émotion, un mal-être, j’avais envie de raconter des histoires ; il y en a beaucoup dans cet album, je notamment à la chanson « Le Lac » ; et aussi des voyages comme dans « Mississippi River ». « La Lingerie d’Adam » est issu quelque part d’une histoire vraie. « Dernière Song » est inspirée d’un fait divers celui d’un homme qui s’est ôté la vie afin que l’on s’intéresse au sort des femmes en Iran ; j’ai été bouleversée en apprenant cela et ça a ouvert une réflexion en moi : est-ce que la mort entraîne un intérêt ou est-ce qu’il ne vaut pas mieux rester et se battre ?... La chanson « Lumière » qui est arrivée après reflète exactement l’état d’esprit que je souhaite transmettre avec cet album ; il faut continuer, la lumière ne s’éteint jamais. Sur « Phosphore », j’ai voulu donner des messages d’espoir et de force ; un peu à l’image d’« En Rouge Et Noir ». Finalement, cette force que je puise en moi, je veux la transmettre aux autres.

(c) Christopher Mas

(c) Christopher Mas

Musicalement parlant, comment avez-vous souhaité ce disque qui semble synthétiser tous les projets musicaux que vous avez pu faire ces dernières années ?

Quand j’ai envoyé le premier titre de « Phosphore » à Konstantin en Ukraine, la proposition qu’il m’a faite en retour était trop similaire à mon précédent album et je me suis dit que ce n’était pas ce que je voulais faire. J’ai travaillé seule matin, midi et soir, je ne sortais plus pour ainsi dire, je suis allée au bout de cette lumière que je désirais atteindre et cela s’est fait de différentes façons. Certains morceaux ; notamment « Qu’Est-Ce Qu’On Attend » ; sont nés d’une spontanéité incroyable. J’ai eu l’impression d’être aidée ; guidée ; dans la composition. Quand j’ai commencé à travailler sur cet album, je n’avais rien à perdre, je me suis permis une liberté totale, je ne pouvais qu’étonner et si jamais j’étais rejetée, ce n’était pas grave car je suis habituée maintenant mais mes fans m’ont montré à quel point la liberté créative pouvait être reçue avec beaucoup de générosité. Il ne faut jamais écouter ce que l’on nous demande de faire, il faut suivre ses propres envies et c’est ainsi que j’ai œuvré sur « Phosphore ». J’ai juste envie d’être une artiste libre.

Pouvez-vous nous en dire plus sur vos envies visuelles concernant les pochettes de votre album et de sa version remixée ?

Je ne suis pas là pour me vendre moi mais une création et le visuel de cet album correspond à cette création intérieure ; aucun photographe n'aurait pu faire ce montage naturellement en partant d’une photo de moi. La pochette de l’album est plus florale, colorée et lumineuse. Il y a plein de messages dans ce visuel végétal et féminin. Quant au cosmonaute que l’on voit sur la pochette de « Phosphore RMX », il témoigne de l'esprit vers lequel je souhaitais me diriger. J’ai travaillé avec une I.A pour réaliser ces deux pochettes mais aussi la dernière qui sera disponible au Casino de Paris.

En parlant de remixes, suivez-vous de près ce qui peut se faire sur vos titres ; aussi bien les remixes officiels que ceux plus officieux réalisés par vos fans sur Youtube ?

On m’a envoyé le remix de « Toute Première Fois » qui a été réalisé par Pablo Bozzi. Les remixes officiels passent par Warner, je suis toujours au courant et en général, je suis d’accord car je soutiens le travail des DJS qui demandent l’autorisation aux producteurs et à l’artiste. Par contre, je ne savais même pas que l’on pouvait prendre mes chansons et les remixer sur Youtube. Je trouve ça très égocentrique quand même car finalement, c’est se faire plaisir sans avoir le consentement de l’artiste ; on prend mon travail et on le module alors qu’à la base, c’est ma création ; mon inspiration ; c’est du vol. Je voudrais que mon travail soit respecté et c’est aussi pour cela que je me suis retirée des plateformes qui reversent un très infime pourcentage aux artistes. Je préfère mettre mes chansons en streaming gratuitement sur mon site et au moins, je garde ma dignité d’artiste.

(c) Christopher Mas

(c) Christopher Mas

Pour lequel de vos précédents albums auriez-vous le plus de tendresse et pourquoi celui-ci en particulier ?

Même si j’aime tous mes albums, j’ai un lien sentimental avec « Les Crises De L’Âme » et « Les Amants De Castille » qui sont respectivement le premier et le dernier album faits avec Piero Calabrese. « Les Crises De L’Âme » m’a apporté pas mal de souffrance mais en le réécoutant par le suite, il m’a apporté beaucoup de bonheur. Cet album était magnifique et certaines chansons m’émeuvent aujourd’hui.

« J’Accuse » a toujours été l’un de mes titres préférés dans votre riche discographie…pensez-vous que ce morceau aurait été mieux perçu s’il était sorti à l’époque actuelle ?

Vous êtes un ange ! Si l'on m'avait conseillée, j'aurais commis moins d'erreurs…La première erreur a été d’intituler cette chanson « J’Accuse ». Je n’habitais pas en France et mon entourage aurait dû me prévenir qu’il y avait déjà eu un malentendu avec la chanson de Michel Sardou qui soi-disant parlait de la peine de mort. Du coup, j’aurais dû intituler cette chanson différemment. Quand j’ai sorti « Y'A Des Bons... », j’ai réalisé que le public et surtout les médias n’étaient disposés à me suivre dans cette lignée-là ; avant, on me reprochait de ne rien dire, ce qui était faux et là, on me reprochait de trop dire. J'avais prévenu qu’il ne fallait pas parler du viol des femmes à ce moment-là car c’était casse-gueule mais mon manager de l’époque m’avait répondu que j’avais le tempérament pour le faire. Moment de grande faiblesse, je me suis laissé entraîner. Aujourd’hui, s’il fallait que je sorte de nouveau cette chanson, j’en changerais le titre et peut-être qu’il aurait toutes ses chances mais je ne pense pas…Certes, il y a le mouvement #METOO et tout ce qu’il y autour de la protection des femmes, c’est très bien car cela permet aux femmes d’accuser plus facilement des mecs qui se sont mal comportés mais le public et les médias s’en foutent. Je ne vois pas en quoi cette chanson changerait quelque chose, je serai juste dans l’air du temps mais j’ai toujours été en avance et j’aime ça !

Votre second album s’intitule « Femmes D’Aujourd’hui », comment mettriez-vous en parallèle les femmes des années 80 et celles des années 2020 ?

Je ne sais pas vous mais moi, je ne vois pas trop de changements ; si ce n’est qu’aujourd’hui, les femmes peuvent dénoncer un tel ou un tel mais je ne vois pas le sort des femmes évoluer ; les femmes continuent de subir des violences conjugales et apparemment, le taux est de plus en plus élevé, elles continuent de se faire violer et il n’y a pas de justice. Encore aujourd’hui, les femmes sont moins payées que les hommes alors que ces derniers se voient attribuer le congé parental. Il faut arrêter de prendre les femmes pour des cruches. Aux Etats-Unis, on en prend conscience car rien qu’au Texas, les femmes sont beaucoup plus puissantes que les hommes. Pour que les choses changent, il faut que des lois passent. Ca me fait de la peine car j’ai une fille qui est de cette nouvelle génération et même si elle est très indépendante, elle est face à un monde qui n’évolue pas et qui n’a pas évolué en 40 ans. Les différences entre les femmes d’hier et celles d’aujourd’hui sont très minimes et c’est aussi pour cela que mes chansons sont toujours d’actualité.

(c) Christopher Mas

(c) Christopher Mas

Du 15 au 17 février 2024, vous serez au Casino de Paris pour célébrer vos 40 ans de chansons, prévoyez-vous d’interpréter des titres différents chaque soir ?

J’y ai pensé mais ça ne serait pas réalisable. Au niveau des répétitions, ça serait catastrophique car elles ne finiraient jamais. Le lendemain d’un concert, on a toujours tendance à améliorer, on modifie quelques petites choses car le spectacle n’est vraiment monté qu’en face du public et il s’affine à chaque représentation. Le détail est très important à tous les niveaux. En changeant ne serait-ce que quelques titres, mes musiciens risqueraient d’être perdus et la personne en charge des lumières devrait tout reprogrammer tout comme celle qui s’occupe du son. Il y a tellement de chansons que j’aimerais faire mais nous sommes obligés de garder la même construction. J’ai mis beaucoup de temps à sélectionner l’ensemble des chansons d’autant que le spectacle ne dure que deux heures. Il ne s’agit pas de me faire plaisir sinon je ferai tout le dernier album, il s’agit de ramener sur le devant de la scène les souvenirs que nous avons partagé avec le public. Par ailleurs, la mise en scène que je viens de créer pour ces trois concerts ne me laisse plus la possibilité de bouger un peu les choses.

Qu’aimeriez-vous encore accomplir dans l’artistique ?

Je n’ai pas encore ouvert ce prochain chapitre même s’il est évident qu’après les concerts au Casino de Paris, je vais en fermer un…Pour le moment, je me consacre à la promotion ; les médias sont ouverts ; c’est la première fois que l’on parle de mon album et qu’on en passe des extraits, j’ai fait tout cela et aujourd’hui, ils répondent présent, peut-être que ce nouvel album les touche plus que les précédents. J’aimerais bien continuer dans le populaire en rentrant chez les gens, peut-être en jouant dans des téléfilms ; j’ai à cœur de rester présente dans leur vie. 

Qu’aimeriez-vous dire à vos fans fidèles qui vous suivent depuis votre « Toute Première Fois » ?

Merci car c’est grâce à eux que j’existe et que je peux encore trouver l’énergie de faire des albums. Sans eux, je ne serais rien.

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T
Merci à vous Jeanne pour toutes ces chansons, tous vos albums que j'achète depuis longtemps, 1996 exactement, j'ai toujours autant de plaisir à vous écouter, je reste un grand fan
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