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Rencontre avec Étienne du groupe Lame au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Up, Down, Aside » !

Publié le par Steph Musicnation

©Nicolas Wilmouth

©Nicolas Wilmouth

Peux-tu revenir pour nous sur la création du groupe ?

J’avais un projet en tête et tout un stock de compos. Après avoir été sur Bordeaux pendant plus d’un an et demi, je revenais m’installer à Nantes et je voulais remonter un nouveau groupe. J’ai cherché des musiciens afin de m’accompagner dans ce projet. Bertrand qui est bassiste a été le premier que j’ai appelé ; nous avions eu un précédent groupe ensemble ; et ensuite, Lame s’est constitué petit à petit en passant des annonces sur des sites spécialisés, c’est ainsi que nous avons rencontré David qui est le guitariste lead et Nicolas qui était le batteur le projet jusqu’à l’année dernière. Comme Nico a décidé de partir voyager autour du monde, Meivelyan que nous avions rencontré lors d’une résidence organisée par Trempo ; qui est le pôle des musiques actuelles des Pays de la Loire ; a rejoint le groupe.  J’avais contacté Meivelyan pour savoir s’il connaissait un batteur et en fait, il était intéressé.

Pourquoi avoir choisi Lame pour baptiser ce projet ?

Nous avons cherché un nom court et facile à prononcer. Il faut savoir qu’en anglais, lame signifie boiteux et en fait, c’est un petit pied de nez par rapport à mon sens du rythme. Au-delà de cela, dans mes compositions, il y a beaucoup de cycles impairs et des trucs un peu chelous au niveau des mesures, ce qui donne un côté boiteux à la musique dans le bon sens du terme. Par ailleurs, de manière plus imaginée, ce nom est un pied de nez au fait que le Rock n’est plus une musique dans la hype ; avec ce nom, nous assumions d’être à côté. Vu que ce nom sera écorché par beaucoup de gens ; c’est le lot de tous les mots Anglais en France ; je me suis dit que c’était marrant car ce mot a aussi une signification en Français. Au moins, ça reste un mot qui veut dire quelque chose. Comme on parle souvent de riffs tranchants, ça a du sens aussi.

Votre premier album est-il un approfondissement de votre premier EP paru en janvier 2022 ?

Le terme d’approfondissement me paraît pas mal car nous n’étions dans pas l’idée d’opérer un changement de direction. Nous étions arrivés à un moment où nous commencions vraiment à maîtriser ce que nous avions mis en place. Sur cet album, nous avons cherché à mettre notre patte dans les influences qui nous ont imprégnés et nous avons fait nôtre la matière. Nous avons beaucoup discuté avec Sébastien Condolo qui a réalisé l’album et comme il avait déjà réalisé l’EP, nous avons cherché comment nous pourrions améliorer les choses en termes de production. Notre nouveau batteur est super, il a une grande expérience notamment en ce qui concerne les enregistrements en live en studio et pour l’album, nous avons joué tous ensemble comme si nous étions en concert. Ça a été beaucoup plus exigeant en termes de mise en place mais par contre, cela a donné quelque chose de beaucoup plus organique ; il y a un petit groove supplémentaire qui est le nôtre dans l’album. La personnalité du groupe transparaît vraiment dans ce disque. Comme je dis souvent que la musique se vit en live, cela paraissait cohérent dans le fait de l’enregistrer ainsi.

©Nicolas Wilmouth

©Nicolas Wilmouth

Peux-tu expliciter le titre de ce disque ?

Nous avons cherché à ce qu’il y ait une cohérence dans l’enchaînement des morceaux sur cet album et le titre de ce disque est là pour donner une clé d’interprétation. Il y a des ambiances différentes sur ce disque et pour moi, cette diversité exprime les différents états que l’on peut connaître dans la vie. Up et down font référence aux hauts et aux bas de la vie et aside illustre le fait d’être un peu à côté de ses pompes ; le fait de se sentir en décalage par rapport au monde, aux autres ou à soi-même.

Peux-tu nous en dire plus sur la pochette de cet album ? Quelles ont été vos envies visuelles ? En avez-vous parlé avec Nicolas Wilmouth qui a pris cette photo ?

Nicolas est un artiste-photographe qui vient du Havre, nous l’avons rencontré lors de l’un de nos concerts en Bretagne à Binic il y a deux ou trois ans. Même s’il fait d’autres choses, il s’est spécialisé dans les natures mortes ; toujours dans un esprit décalé et en inspirant de la peinture Flamande avec un côté dadaïste comme il le dit lui-même. J’avais été impressionné par son travail et j’avais gardé l’idée de bosser ensemble dans un coin de ma tête. Comme la pochette de l’EP avait été réalisée par un illustrateur, je souhaitais que celle de l’album soit une photo afin qu’il n’y ait pas de comparatifs. J’ai contacté Nicolas et nous avons beaucoup discuté afin de définir le visuel. Déjà dans les musées, les natures mortes m’ont toujours touché ; que ce soit celles de la renaissance ou de la période classique ; il n’y a personne sur ces tableaux et pourtant, ça ne parle que de l’humain qui nous éclate au visage par son absence. Nous avons cherché de quoi parlerait cette nature morte afin de définir notre musique. C’est hyper passionnant d’échanger avec un artiste d’une autre discipline, il y a une certaine naïveté des deux parties car ce ne sont pas les mêmes domaines. Ces échanges intéressants obligent à exprimer de manière précise ce que l’on veut faire passer par le biais de la musique et cela ouvre plein de perspectives.

Quels thèmes abordez-vous sur « Up, Down, Aside » ?

Les thèmes abordés sur ce disque tournent autour de choses qui me touchent personnellement mais ce sont aussi un peu les grandes questions que nous nous posons tous notamment sur la vie, la mort, le désir, l’amour, les relations humaines mais aussi la folie, la dépression…

©Nicolas Wilmouth

©Nicolas Wilmouth

Pourquoi mets-tu en scène des personnages dans tes textes ? Comment te positionnes-tu toi-même par rapport à cela ?

On retrouve principalement des personnages dans la chanson « Break Up Make Up » et d’ailleurs, je les avais déjà utilisés dans d’autres chansons. Je me suis dit que c’était marrant de les ressortir, ça donnait un peu un côté feuilleton. Dans « The Gates Of Eden », il y aussi un petit garçon mais, en vérité, il n’y a pas vraiment de personnages en tant que tels dans les textes. En général, j’utilise la deuxième personne mais c’est plus une question de distance par rapport à moi-même ; cela marque un décalage, on en revient au terme aside et au fait d’être à côté de ses pompes.

Comment synthétiserais-tu l’univers de Lame avec des adjectifs ?

Arty, pop dans le sens populaire, mélodieux, ciselé, singulier, contrasté et mélancolique.

Pourquoi avez-vous opté pour le DIY pour la mise en images de « Break Up Make Up » ?

En tant que groupe indé, on a des contraintes financières. Même si je ne connaissais rien à la vidéo à la base, je me suis dit que la solution serait de faire un clip moi-même et en plus, cela permettait d’illustrer la notion d’art total. Je n’ai pas voulu prendre des images libres de droits afin de bricoler une vidéo, j’ai préféré utiliser mon incompétence dans ce domaine-là et j’ai choisi de la mettre en scène. Le côté cheap est l’essence-même de ce clip que j’ai adoré faire avec ma compagne qui est mon premier soutien. Même si elle n’est pas du tout dans le domaine artistique, elle s'est occupée de tout l'aspect visuel. J'ai été ravi de partager cela avec elle. Je trouve que dans le DIY, il y a un aspect engagé artistiquement parlant. Il ne faut pas perdre de vue que la technique n’est qu’un outil, ce n’est jamais une fin, ce qui compte, c’est ce qu’on a envie d’exprimer. Nous avons eu de bons retours sur ce clip et j’en suis très content.

©Nicolas Wilmouth

©Nicolas Wilmouth

Dirais-tu que la meilleure façon de découvrir Lame serait le live ?

Oui, je pense notamment en termes d’énergie mais aussi au niveau du visuel même si nous n’avons pas des jeux de lumières et une scénographie de malade. Ce que j’aime moi-même quand je vais voir un groupe sur scène, c’est le côté organique et nous avons cela. Nos personnalités transpirent sur scène.

Quels sont vos prochains projets ?

Notre prochain clip sortira logiquement au premier trimestre 2024. Des live sessions enregistrées au Ferrailleur arriveront dans les prochaines semaines. Une version vinyle de l’album est prévue d’ici le printemps 2024. Il y aura du live, c'est en train de se construire en ce moment...

Rencontre avec Étienne du groupe Lame au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Up, Down, Aside » !
https://www.facebook.com/lame.fr
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