Retrouvailles avec Pascal Rod au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de son premier long format !

Comment présentes-tu ton nouveau disque baptisé « Eldorado » ? Est-ce un maxi EP ? Un mini album ? Un mini best of ?

C’est un mini album ; il est encore trop tôt pour parler de mini best of. Sur ce disque, j’ai inclus les trois singles de mon premier EP ; « Je Te Laisse La Laisse », « Bâtons Dans Le Cœur » et « Miss Me » ; et j’ai ajouté quatre nouvelles chansons. Comme je suis un artiste indépendant, les choses se passent un peu différemment car faire un album a un coût, j’aurais préféré faire un disque de dix ou douze chansons mais cela aurait nécessité plus de moyens.

Avec ce disque, fermes-tu le chapitre entamé avec « Je Te Laisse La Laisse » paru en 2021 afin d’en ouvrir un autre ?

Oui, c’est l’aboutissement de deux ans de travail acharné. Etant un artiste indépendant, j’ai plusieurs casquettes, je suis auteur, compositeur, interprète mais aussi producteur, éditeur, régisseur, attaché de presse…et les journées sont vraiment courtes ; ou en tout cas, elles ne sont pas assez longues ; pour endosser toutes ces casquettes. J’ai hâte de terminer la promo de ce disque afin de consacrer de nouveau des journées entières à l’écriture et à la composition car cela fait longtemps que je n’en ai pas eu l’occasion ; j’ai vraiment envie de revenir à mon premier cœur de métier à savoir écrire des chansons.

Sur « Eldorado », tu as choisi d’inclure trois titres déjà présents sur ton précédent disque, serait-ce parce qu’ils sont très appréciés du public en live ?

Non, cela rejoint ce que je disais précédemment, ca a été plus une question d’économie. Il y a un petit peu un côté resucée que je regrette mais je fais avec les moyens du bord qui sont mes fonds propres ; je n’ai pas fait de crowdfunding sur Internet car c’est quelque chose qui me met mal à l’aise, j’ai préféré me débrouiller tout seul même si cela a des limites.

Comment a été accueilli le morceau qui donne son nom à ton disque ?

C’est la seule chanson de ce disque qui porte sur un sujet de société ; très sensible en France mais aussi dans d’autres pays ; et je me suis rendu compte, particulièrement dans les interviews à la radio, que l’on abordait rarement le propos d’« Eldorado » ni même celui de l’immigration qui peut être clivant. J’ai senti que cela pouvait représenter un danger d’en parler pour certains médias. Je me suis rendu compte de la complexité de prendre un sujet brulant, social et peut-être politique et de la difficulté de l’évoquer dans les médias.

Jeannette existe-t-elle vraiment ?

Le bar Chez Jeannette existe vraiment, il se trouve Rue du Faubourg Saint-Denis. J’ai côtoyé ce bar mais pas vraiment en tant que client. Pendant un an, j’ai travaillé dans le studio de Fred Lo qui œuvre en ce moment avec Peter Doherty ; Fred est un bon ami. Je cherchais un lieu pour composer ; préparer « Je Te Laisse La Laisse » et d’autres chansons ; et j’allais dans son studio toutes les nuits et comme c’est expliqué dans la chanson « Du Côté de Jeannette », j’arrivais en fin d’après-midi vers 19h, je voyais l’ambiance qu’il y avait dans ce bar et quand je ressortais vers 2 ou 3h du mat’, l’ambiance était souvent différente (rires). C’est aussi une photographie de cette rue bigarrée où beaucoup de communautés se côtoient. Comme à cette époque-là, je n’avais pas le cœur à faire la fête, cette chanson est un antagonisme entre quelqu’un qui est dans un état d’âme un peu compliqué et qui cherche des solutions dans le travail et une population plutôt jeune qui aime faire la fête dans un bar parisien.

De quoi parles-tu dans « Tu Penses à Quoi » qui est le dernier single d’« Eldorado » ?

Cette chanson concerne réellement les couples, elle fait référence à la part de secrets que l’autre a ou que nous avons ; les choses que l’on range dans les placards. Si parfois, on aimerait atteindre cette part, ces pensées sensibles et intimes précèdent en général l'aventure amoureuse que l’on vit avec la personne et il ne faut surtout pas chercher à déflorer cela ; c’est quelque chose à respecter. Il y aura toujours une part de mystère ; d’inatteignable ; chez l’autre même si l’on vit avec depuis des années.

« Comme Un Nouveau Soleil » et « Du Côté de Jeannette » représentent-ils la direction musicale que tu aimerais développer sur ton prochain disque ?

Je suis en pleine interrogation ! Après ces deux années de travail, j’ai vraiment besoin de me poser artistiquement. Est-ce que je vais garder cette ligne musicale qui me plait bien ou est-ce que je vais aller vers d’autres choses ? En tout cas, il est certain que je n’ai pas envie de trop déboussoler les personnes qui m’écoutent et qui m’apprécient. J’ai besoin d’un temps de réflexion…

Comment décrirais-tu la palette d’émotions présente dans ton disque ?

 Il y a un peu de tout. C’est à mon image. Par exemple, « Comme Un Nouveau Soleil » est à la fois léger et très optimiste. Je suis un pessimiste qui veut y croire. Si j’affectionne les ambiances plutôt mélancoliques, je suis quand même quelqu’un d’énergique qui va de l’avant. Comme tout le monde, j’ai mes humeurs et ces chansons sont en leur image.

As-tu composé d’autres morceaux en anglais depuis « Miss Me » ?

Non mais c’est une nouvelle interrogation car il se trouve que c’est « Miss Me » qui a le plus de succès en termes de nombre de streams sur Spotify et cela m’interroge car écrire en français est très important pour moi d’autant que la majorité des personnes qui m’écoutent sont de langue française. Je pense que je vais continuer à faire quelques chansons en anglais car ça sonne souvent pas mal dans cette langue et parce que c’est de là d’où je viens musicalement parlant. Par contre, je trouve qu’en ce moment, la nouvelle génération écrit magnifiquement bien en français. Si l’enrobage ; la musique ; a changé, l’écriture est de grande qualité ; pas tout, bien évidemment mais il y a quand même de très belles choses.

Tu as partagé des versions acoustiques de tes morceaux sur tes réseaux, cela pourrait-il donné lieu à une version alternative de ton album ?

Sur scène, oui mais pour l’instant, je suis encore vraiment dans l’électrique. Les guitares électriques sont très importantes pour moi ; c’est mon cœur de métier. En tout cas, ça m’a beaucoup plu de faire ces publications en petite formation et en acoustique. J’ai l’intention de mettre un petit passage acoustique d’un quart d’heure un peu intimiste entre le public et moi lors de mes prochains concerts.

Quels sont tes prochains projets ?

Faire un nouvel album et prendre le temps de le faire. J’ai déjà quelques nouvelles chansons mais je suis loin du compte. J’ai besoin d’un temps de réflexion et de calme d’autant que je cherche vraiment à mettre la barre plus haut.